RÉMI père [prénom inconnu]

Par Dominique Tantin

Né vers 1879, massacré le 1er mai 1944 à Aussonne (Haute-Garonne) ; cultivateur ; victime civile.

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1944, à Aussonne, une commune des environs de Toulouse, quatre habitants furent victimes des SS de la division Das Reich.
Retirée du front russe après y avoir été durement éprouvée, la 2e SS Panzerdivision Das Reich fut envoyée en France pour reconstituer ses forces en vue de son intervention dans l’hexagone, contre les maquis dans un premier temps, et en prévision d’un débarquement allié. Placée désormais sous le commandement du général Heinz Lammerding, elle cantonna dans le sud-ouest de la France, d’abord dans la région bordelaise en février 1944, puis à partir d’avril dans les départements de Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne. Elle fut rééquipée et elle incorpora de nouvelles recrues parmi lesquelles des Alsaciens enrôlés de force ou volontaires. Encadrées par des vétérans du front de l’Est accoutumés à une guerre d’extermination, ces recrues durent s’aguerrir au combat dans la lutte contre les maquisards, actifs dans tout le sud-ouest, opérations de répression au cours desquelles de nombreux civils furent massacrés.
À Aussonne était cantonnée la 16e compagnie du régiment blindé de grenadiers SS Deutschland. Les SS occupaient une partie du château de Paucy où habitaient les familles Chabroux et Béhar, tandis que dans la ferme voisine logeait une famille de domestiques agricoles, Giovanni Peloso, son épouse Mathilde et leurs quatre enfants. Enfin, une autre maison était occupée par les 13 membres de la famille Rémi.
Le dimanche 30 avril vers 23h30, des SS ivres, prétendant être à la recherche de maquisards, firent irruption dans la maison des Rémi. La famille fut rassemblée au premier étage, la maison minée et incendiée. Après les premières explosions, les SS consentirent à laisser descendre les femmes et les enfants. Rémi père, un homme âgé de 65 ans, sauta de l’étage et se blessa grièvement ; il succomba rapidement.
Le château et la ferme des Peloso furent également minés et incendiés. Les pompiers retrouvèrent les corps sans vie de Victor*, âgé de 5 ans, Irma*, âgée de 3 ans. Irène*, 16 ans, ne survécut pas à ses blessures. Lors des obsèques, le cercueil d’Irène Peloso fut transpercé de coups de baïonnette par les SS sous prétexte que des armes auraient pu y être dissimulées.
Cette opération n’entrant pas dans le cadre de l’exécution d’un ordre, le lieutenant SS Heinz Macher, commandant la compagnie, fut traduit devant le tribunal de la division, mais il fut acquitté.
Les noms des quatre victimes n’apparaissent sur aucun des monuments recensés sur le site MémorialGenWeb.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article232816, notice RÉMI père [prénom inconnu] par Dominique Tantin , version mise en ligne le 9 octobre 2020, dernière modification le 9 octobre 2020.

Par Dominique Tantin

SOURCE : Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 70-72, p. 505.].

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