Par Jacques Girault
Née le 26 février 1935 à Cahors (Lot) ; professeure ; militante du PSU, conseillère municipale de Châtillon-sous-Bagneux (Seine puis Hauts-de-Seine) puis de Chevreuse (Yvelines).
Son père, agent ouvrier devenu agent technique des Ponts et Chaussées, et sa mère, aide des postes, future contrôleur des postes, donnèrent à Monique Maurel une éducation catholique. Ils intéressèrent leurs quatre filles à la vie politique.
Bachelière, Monique Maurel échoua au concours d’entrée (section des sciences) à l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses. Titulaire du certificat de mathématiques générales à la faculté des sciences de Toulouse, elle passa avec succès le concours d’entrée à l’école de tabacs à Paris et déclara comme profession « secrétaire à la SEITA » lors de son mariage religieux à Cahors en avril 1958 avec Lucien, Alphonse Boucharenc (né le 14 juin 1928 à Saint-Alban-sur-Limagnole (Lozère), mort le 2 avril 2015 à Figeac (Lot)), psychotechnicien, fils d’un cordonnier et d’une marchande de chaussures. Ce dernier devint directeur technique de la SOFRES puis créa avec un associé, l’institut de sondage IBL qui mit au point, outre les études de marchés, la méthode des fourchettes électorales utilisée la première fois lors de l’élection présidentielle de 1965. Par la suite, il fut considéré comme un des principaux spécialistes des sondages pour les analyses pré-électorales.
Monique Boucharenc reprit ses études universitaires dans une autre spécialité, la biologie, et, après deux années de recherches en génétique, obtint le CAPES de sciences naturelles. Après avoir été maîtresse auxiliaire au lycée de Meaux (Seine-et-Marne) puis au collège d’enseignement secondaire de Morsang-sur-Orge (Seine-et-Oise), elle fut nommée professeur au lycée d’Ivry (Seine/Val de Marne). Elle adhérait au Syndicat national de l’enseignement secondaire puis au Syndicat national des enseignements de second degré. Au bout d’une année, elle obtint sa mutation pour le collège provisoire de Châtillon-sous-Bagneux où elle habitait avec son mari et ses deux enfants. Deux autres enfants naquirent par la suite.
Militante, avec son mari, à la Nouvelle gauche puis à l’Union de la gauche socialiste, Monique Boucharenc adhéra au Parti socialiste unifié. Elle sympathisait avec les élus communistes de la ville qui, en vue des élections municipales de 1965, lui proposèrent de figurer sur la liste d’union démocratique à direction communiste avec trois autres militants du PSU. Élue conseillère municipale, en avril 1965, sur cette liste conduite par le communiste Lucien Bailleux, elle participa à trois commissions (enseignement, bibliothèque, discothèque, culture ; enfance, jeunesse ; habitat, adjudications). Elle joua un rôle important dans les luttes municipales notamment dans le domaine scolaire. Surtout elle prit part à deux émissions de télévision produites par Eliane Victor dans la série « Les femmes aussi ». Dans la deuxième consacrée aux femmes au travail, elle réagit avec force devant les critiques qui leurs étaient adressées. Sa riposte aux accusations de mère délaissant des enfants en bas âge fut partiellement effacée au montage.
Avec son mari et ses quatre enfants, elle quitta son appartement pour habiter dans une maison individuelle à Chevreuse. Elle fut mutée en 1972 au CES de Limours (Essonne), puis au lycée de Dourdan (Essonne) en 1984, où elle enseigna les sciences naturelles jusqu’à sa retraite en 1989. Dans cet établissement, elle participa aussi aux activités de la classe de sports-études (ski de fond, club-vélo) et à deux voyages scolaires aux États-Unis.
Membre de l’Association des professeurs de biologie et géologie, déléguée à des congrès internationaux, intégrée dans l’équipe des responsables nationaux, elle joua un grand rôle dans l’organisation du congrès de Paris.
Restée membre du PSU, Monique Boucharenc fut sollicitée pour intégrer la liste d’union de la gauche à direction communiste aux élections municipales de Chevreuse. Élue en avril 1977, elle participa à la création d’une bibliothèque municipale. Elle ne se représenta pas en fin de mandat.
Depuis 1989, retirée à Figeac où son époux avait créé une entreprise spécialisée dans le milieu d’affaires et la gestion qui fonctionna jusqu’en 1998, elle ne participa plus à la vie politique, tout en conservant un engagement associatif qu’elle poursuivit après le décès de son mari. Elle prit part aussi aux activités culturelles d’une association d’handicapés.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. com. Châtillon-sous-Bagneux. — Archives du PSU. — Renseignements fournis par l’intéressée.