OLIVIER Paul, Albert. Alias « Clée » ou « Clé »

Par André Balent

Né le 10 juillet 1916 à Paris (XIe arr.) ; garde mobile, mort le 3 mai 1944 à Rodez (Aveyron) ; membre des Forces françaises libres (FFL), parachuté dans les Landes ; un des responsables de l’AS dans l’Aveyron (janvier-mai 1944) ; a donné son nom à un maquis aveyronnais de l’AS.

Paul Olivier (1916-1944)
Source : Site Aveyron résistance

Né à Paris, Paul Olivier avait fait ses études secondaires au lycée Foch de Rodez. Avant la guerre, il était garde mobile et était domicilié à la caserne de la garde mobile de Charenton (Seine/Val-de-Marne)

En 1940, Paul Olivier s’engagea volontairement dans les Forces françaises libres, dans le Royaume-Uni. Il fut parachuté une première fois en France afin de prendre contact avec la Résistance intérieure. Arrêté, emprisonné à Toulouse (Haute-Garonne), il put regagner le Royaume-Uni par l’Espagne après avoir franchi les Pyrénées. Il fut à nouveau, envoyé depuis Londres afin, cette fois, de superviser l’organisation des maquis de l’Aveyron, du moins ceux de l’Armée secrète (AS). Il avait aussi pour tache d’assurer l’instruction technique des groupes francs de l’AS, théoriquement de toute la R3. Il avait à ce moment-là le nom de code de « Serpette » attribué par le BCRA

Avec un autre capitaine des FFL (Chaboud Jean alias « Cadenas »), il fut parachuté dans les Landes le 4 janvier 1944 et convoyé depuis Albi (Tarn) vers l’Aveyron par Léon Freychet, chef départemental de l’AS. Il eut d’abord en charge le nord de l’Aveyron. Après le départ de « cadenas » pour le Vercors, il eut en responsabilité l’ensemble du département. Il assura la formation technique de maquis de l’AS, pour la plupart du sud Aveyron, à la mise en place de terrains de parachutage. Un de ces maquis, basé dans l’extrême sud du département prit son nom C’était un spécialiste des explosifs. Paul Olivier fut considéré comme le fondateur de cette importante formation armée du sud de l’Aveyron, issue de petits maquis — dont certains eurent une fin tragique (Voir Thévenon Albert) — et de la mobilisation et du regroupement de réfractaires du STO. Le maquis « Paul-Clé » (ou « Clée » ou, encore « Claie ») fut décimée lors du dernier combat de la Libération en terre rouergate, aux confins de l’Hérault (Voir La Couvertoirade (Aveyron), La Pezade, 22 août 1944).

Il fut arrêté le 3 mai 1944, à Rodez, au restaurant Bou, rue Saint-Cyrice par la Sipo-SD avec Léon Freychet, chef de l’AS de l’Aveyron (directeur des caves de fromages de Roquefort, déporté ensuite à Buchenwald) et Jacques Barbey, agent de liaison (employé de commerce né au Havre déporté ensuite à Neuengamme). Incarcéré avec ses deux compagnons, à la villa des Roses, rue Grandet à Rodez, siège de la Sipo-SD ruthénoise, il préféra se suicider en avalant du cyanure de potassium afin d’éviter de parler sous la torture. Il connaissait la cruauté d’un des agents de la Sipo de Rodez, Fienemann. Freychet put voir Olivier en proie à des convulsions.

Son nom figure sur le monument commémoratif de la résistance rouergate à Sainte-Radegonde (Aveyron), sur le monument de la Pezade à La Couvertoirade (Aveyron). Il fut inhumé à Rodez puis à la nécropole de La Doua (Rhône), carré H, rang 3, tombe 29.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233008, notice OLIVIER Paul, Albert. Alias « Clée » ou « Clé » par André Balent, version mise en ligne le 14 octobre 2020, dernière modification le 29 mars 2021.

Par André Balent

Paul Olivier (1916-1944)
Source : Site Aveyron résistance
Tombe de Paul Olivier au cimetière de Rodez.
Cliché communiqué par Hervé Mollard.

SOURCES : Jean Costumero, De Decazeville au Val d’Aran, dans les pas d’un guérillero espagnol combattant pour la France, Decazeville, Association Guerrilleros y Reconquista, 2011, 520 p. [p. 223, photographies de la liste des Aveyronnais arrêtés puis détenus par les Allemands reproduite dans cet ouvrage], Arch. Dép. Aveyron. — Christian Font, Henri Moizet, Construire l’histoire de la Résistance. Aveyron 1944, Rodez & Toulouse, CDDP Rodez, CDHIP Rodez, CRDP Midi-Pyrénées, 1997, 343 p. [pp. 108-110]. — Christian Font, Henri Moizet, Maquis et combats en Aveyron. Opinion publique et Résistance. Chronologie 1936-1945, Rodez & Toulouse, ONAC Aveyron, ANACR Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, 2e édition, 2001, 412 p. [p. 239].— Site Aveyron résistance consulté le 14 octobre 2020. — Site MemorialGenWeb consulté le 14 octobre 2020. — Site plan-sussex-1944.net/francais/pdf/infiltrations consulté le 15 octobre 2020, PDF : Pierre Tillet, "Tentative de reconstitution de l’historique des in (ex) filtrations d’agents en France de 1940 à 1945 (Parachutages, atterrissages et débarquements)", téléchargé en 2020, 192 p. [p. 103]. — Notes d’Hervé Mollard.

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