DUMAS Robert, Albert, René

Par Éric Belouet, S. Cresnar, Y. Ettaï et L. Humbert

Né le 19 juillet 1924 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), mort le 26 août 1990 à Beaumont (Puy-de-Dôme) ; militant jociste, permanent de la JOC (1946-1950) ; militant de l’UGS et de la FNMIP ; membre de l’ACO.

Fils d’ouvriers de Michelin, chrétiens non pratiquants, habitant une des cités Michelin, Robert Dumas fut élevé au sein des structures sociales créées par l’entreprise. Après avoir obtenu le certificat d’études, il suivit une formation de plâtrier peintre à la Mission (école d’apprentis Michelin) au terme de laquelle il obtint un CAP de plâtrier peintre en 1939. Il fut embauché à la réfection des cités Michelin, bombardées en 1940.
Au cours de ses années de formation professionnelles, Robert Dumas avait eu ses premiers contacts avec la Pré-JOC (structure jociste destinée aux 12-14 ans) qui l’avaient conduit à s’engager à la JOC dès son entrée au travail. Devenu président de la fédération jociste de Clermont-Ferrand en 1945, il quitta son emploi chez Michelin en juillet 1946 pour devenir permanent du mouvement. Il fut alors chargé pendant quatre ans d’animer et de développer la JOC dans les régions Rhône-Alpes et Auvergne avec quatre autres permanents.
Après avoir quitté la JOC, Robert Dumas épousa le 15 septembre 1950 à Thiers (Puy-de-Dôme) Aimée Grissonnanche, couturière et militante jociste de cette ville. Le couple participa à l’ACO. Bien que non communiste lui-même, il refusait l’anticommunisme, fréquentait le Mouvement de la paix et militait à la CGT dont il était membre du bureau de l’Union départementale. Il fut notamment, en 1953, l’un des principaux animateurs de la grève - victorieuse - du bâtiment qui dura trois semaines et qui avait pour but d’obtenir l’augmentation du « panier ». Mais l’engagement syndical de Robert Dumas lui valut de changer dix fois d’emploi en neuf ans de vie active. Ne trouvant plus d’employeur, il travailla pour un ami communiste staffeur, tout en restant syndiqué à la CGT. En janvier 1959, l’école des Gravouses organisa un concours pour des corps de métiers manuels, dont les plâtriers peintres, en vue de les recruter pour qu’ils enseignent leur discipline aux sourds et muets. Robert Dumas fut sélectionné et enseigna pendant un an.
Sur le plan politique, il milita à l’Union de la gauche socialiste (UGS) et fut candidat de cette organisation dans le Puy-de-Dôme aux élections cantonales d’avril 1958.
Devenu tétraplégique en 1960 à la suite d’un accident, il dut subir une longue rééducation. Mettant un terme à son action syndicale, il poursuivit néanmoins son action militante au sein de la Fédération nationale des malades (FNM), organisation issue d’une branche de la JOC. Robert Dumas permit d’ouvrir largement la FNM aux paralysés, en créant sur la région Auvergne la Fédération nationale des malades, infirmes et paralysés (FNMIP). Il en fut le président dès 1960 et installa le siège de ce syndicat des malades à son propre domicile. S’inspirant de réalisations effectuées dans des pays tels que le Danemark, la Norvège et la Suède, Robert Dumas contribua à l’adaptation des lieux publics aux personnes paralysées. À partir de ses études, dont certaines furent publiées, les rez-de-chaussée des HLM furent réservés aux handicapés (les premiers appartements furent accessibles à partir de 1970).
À la suite d’un coma survenu à la fin de l’année 1979 et ayant entraîné des troubles de la mémoire, Robert Dumas dut mettre un terme à son activité militante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23303, notice DUMAS Robert, Albert, René par Éric Belouet, S. Cresnar, Y. Ettaï et L. Humbert, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Éric Belouet, S. Cresnar, Y. Ettaï et L. Humbert

SOURCES : Arch. JOC (SG) : fichier des anciens permanents. — Tribune du peuple, 12 avril 1958. — Notice biographique rédigée par L. Humbert, Y. Ettaï et S. Cresnar à la suite d’un entretien avec la veuve de Robert Dumas (mai 1998) et à la demande de Pascale Quincy-Lefèvre. — État civil de Clermont-Ferrand.

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