NOUËL Fernand, René

Par Dominique Tantin

Né le 27 novembre 1923 à Anglars-Juillac (Lot), abattu le 11 mai 1944 à Saint-Céré (Lot) ; instituteur ; résistant dans les Francs-Tireurs et Partisans (FTP).

Fernand Nouël
Fernand Nouël

Fernand Nouël était le fils de Frédéric Théophile Ferdinand, cultivateur, né en 1896, et ancien combattant de la Grande Guerre, et de son épouse Marie-Anne née en 1895. Il avait une sœur prénommée Fernande, née en 1922. Fernand Nouël devint instituteur. Il rejoignit la résistance au sein des FTP et trouva la mort au cours dans les circonstances suivantes.
Les 10 et 11 mai 1944, une colonne de Waffen-SS du régiment Der Führer de la 2ème Panzerdivision Das Reich ratissa le département du Lot. Elle était accompagnée de policiers de la Sipo-SD et de collaborateurs français et disposait de renseignements précis pour y traquer les résistants et les Juifs. Ces opérations s’accompagnèrent de représailles contre les civils soupçonnés d’aider la Résistance, mais aussi abattus sans raison précise dans le cadre d’une politique visant à terroriser la population. Les rafles furent suivies d’exécutions et de déportations vers les camps de concentration pour les résistants et les centres de mise à mort pour les Juifs. Des civils furent envoyés au STO.
Le 11 mai vers 6h du matin, la colonne investit la ville de Saint-Céré et les SS installèrent des barrages sur les voies d’accès. Les gendarmes furent désarmés et les hommes rassemblés à l’appel du tambour de ville, « les Juifs appelés à venir avec leur argent et leurs bijoux… ». À 16h, les habitants furent renvoyés chez eux à l’exception de 40 Juifs et de 11 autres habitants de Saint-Céré. Les premiers seront transférés à Drancy et déportés à Auschwitz (un seul survivra), les seconds transférés à Compiègne d’où ils seront déportés à Neuengamme (6 mourront en déportation).
Vers 9h15, une traction avant conduite par Fernand Nouël (dit Nanou), avec à son bord Robert Noireau (« lieutenant-colonel Georges », 1912-1999), commissaire aux effectifs des FTP du Lot, et « Marcel », garde du corps, après avoir traversé Aynac, prenant les gestes de deux maquisards pour des signes amicaux, parvint aux abords du bourg de Saint-Céré, au lieu-dit La Maynardie où les SS avaient installé un barrage sur la RN 140. Ils se rendaient à une réunion au château de Sédières où ils devaient rencontrer Jean-Jacques Chapou pour coordonner l’action des FTP du Lot et de Corrèze. En vue du barrage, Nouël freina brutalement. Les SS ouvrirent le feu. Noireau et Marcel parvinrent à gagner les bois et échappèrent à leurs poursuivants. Nouël, blessé, s’extirpa du véhicule et tenta de s’éloigner, mais il fut de nouveau touché, puis achevé par deux soldats.
Les SS réquisitionnèrent le fossoyeur Delpech pour l’enterrer sans vêtements ni papier dans une fosse creusée à la hâte. Dans la nuit du 13 au 14 mai, des résistants revinrent au cimetière pour l’inhumer plus décemment. Vers le 20, après une collecte ordonnée par le lieutenant-colonel Georges, la dépouille mortelle fut placée dans un nouveau cercueil et inhumée dans sa commune natale où son nom est inscrit sur le monument aux Morts. Une stèle commémorative fut érigée sur le lieu du drame.
Mort pour la France, homologué sous-lieutenant FFI, Fernand Nouël fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume, distinction accompagnée de la Croix de Guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233045, notice NOUËL Fernand, René par Dominique Tantin , version mise en ligne le 15 octobre 2020, dernière modification le 15 octobre 2020.

Par Dominique Tantin

Fernand Nouël
Fernand Nouël
Stèle commémorative à Saint-Céré, sur la D 940 en direction de Saint-Jean-Lagineste, à la sortie du lieu-dit La Maynardie, à droite de la route.
Stèle commémorative à Saint-Céré, sur la D 940 en direction de Saint-Jean-Lagineste, à la sortie du lieu-dit La Maynardie, à droite de la route.

SOURCES : Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 80, p. 506.]. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Recensement de Anglars-Juillac (1926) en ligne (Arch. Dép. du Lot).

MémorialGenWeb

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable