LAMY Alfred, Henri

Par Annie Pennetier

Né le 26 novembre 1898 à Paris (XVIIIe arr.), exécuté sommairement le 20 août 1944 au Fort de Romainville, Les Lilas (Seine, Seine-Saint-Denis) ; mécanicien dentiste ; victime civile.

Alfred Lamy était le fils de Antoine Auguste Lamy chauffeur (42 ans) et de Marie Louise Guillon, célibataire (36 ans), cuisinière, domiciliés 181 rue Marcadet, Paris (XVIIe arr.). Célibataire, il était domicilié 14 rue de Coeuilly à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Il travaillait comme mécanicien dentiste.
Le 19 août 1944, à Champigny-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne), alors que Alfred Lamy allait à la pêche sur les bords de Marne, un camion militaire allemand transportant des résistants qui venaient d’être arrêtés à un passage à niveau de Champigny fut mitraillé. Alfred Lamy prit peur, se jeta dans le fossé mais fut arrêté.
Ils furent emmenés au fort de Nogent-sur-Marne puis le lendemain dans celui de Romainville où la garnison allemande quittait les lieux mais ceux-ci furent réoccupés le jour même par des « Géorgiens » de l’armée Vlassov, troupes auxiliaires de la Wehmacht.
Le dimanche 20 août, dans l’après-midi, avant de quitter le fort, les « Géorgiens » mitraillèrent les onze victimes presque à bout portant, derrière le bâtiment central.

Le lendemain les résistants des Lilas découvrirent les corps, les photographies des suppliciés publiées dans la presse redevenue libre provoquèrent une forte émotion. Les équipes du Comité de libération du cinéma français (CLCF) filmèrent le 21 août, les images projetées dans les salles parisiennes quelques semaines plus tard marquèrent fortement les esprits. A l’été 1945, l’exposition au Grand-Palais à Paris, « Crimes hitlériens » présenta également ce crime de guerre.

L’identité de son cadavre ne put être établie, son signalement indique « paraissant 40 ans, une corpulence assez forte, taille moyenne, vêtu d’une veste grise à rayures, pantalon en toile bleue, chemise bleue claire, chaussures basses jaunes à lacets, tête déchiquetée ».
Son acte de décès dressé le 27 août 1944 fut rectifié suite à l’ordonnance du tribunal de la Seine, le 18 novembre 1949, transcription du 13 janvier 1950.
Alfred Lamy fut reconnu Mort pour la France le 23 janvier 1962.

Son nom est gravé sur la plaque commémorative 1939-1945 de la mairie des Lilas et sur le monument aux morts de Romainville.

Fort de Romainville (Les Lilas, Seine-Saint-Denis) 20 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233096, notice LAMY Alfred, Henri par Annie Pennetier, version mise en ligne le 17 octobre 2020, dernière modification le 15 février 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville, Un camp allemand en France (1940-1944) ,p. 131-132, Tallandier, 2005 . — AVCC Caen, 21P 68678 (nc). — Documents fournis par Gérard Carayon, texte de la borne 23 du Mémorial de Caen, témoignage, octobre 2020.— État civil, Paris, V4 E 10414 vue 19 ; les Lilas, acte de décès n°136 en 1944, et n°3 en 1950.

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