FOURNIER Marius, Alexandre, Eugène

Par Renaud Poulain-Argiolas

Né le 19 septembre 1925 à Saint-Mitre-les-Remparts (Bouches-du-Rhône), mort le 5 mai 1995 à Martigues (Bouches-du-Rhône) ; gardien dans les Groupes mobiles de réserve, puis ajusteur ; secrétaire du syndicat CGT des Chantiers et Ateliers de Provence de Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) ; militant communiste ; maire de Saint-Mitre-les-Remparts (Bouches-du-Rhône).

Inauguration de la place Jean Moulin à Saint-Mitre en 1985. De gauche à droite : M. Pellegrino, sous-préfet de la circonscription, Marius Fournier et M. Hubert Gay, adjoint.

Le père de Marius Fournier s’appelait Léon, Alexis, André Fournier, né à Saint-Mitre, et était ouvrier boulanger. Sa mère était Eugénie, Marie, Emma Joly, native elle aussi de la commune, sans profession.
Lors du recensement de la population de 1931, le couple vivait au 1, rue de la Fontaine avec ses deux fils : Marius et Marcel, né en 1929. La mère travaillait alors elle aussi comme boulangère.

Au numéro 8 de la même rue vivaient d’autres Fournier (étaient-ils parents ?) dont une des enfants, Hélène, née en 1926, connut une notoriété tragique pendant la période de l’Occupation. Elle fut abattue par une sentinelle allemande le 9 septembre 1943 sur la route d’Istres (une ville voisine) à l’âge de 17 ans. Se déplaçant à vélo, elle avait forcé involontairement un barrage militaire sur une route en pente. Une balle l’avait atteinte à la colonne vertébrale, la tuant sur le coup. Selon Jacky Rabatel, l’événement illustre la nervosité grandissante des troupes allemandes devant les victoires des Alliés. Ehrard Mutschler, chef de la Kommandatur basée à Martigues, présenta des excuses à Adrien Fournier, père d’Hélène, lui proposant de participer aux frais d’enterrement, ce que le père refusa avec dignité. De nombreux Martégaux se rendirent à l’enterrement d’Hélène Fournier, drame qui fit monter d’un cran la haine contre l’occupant.

Le 5 juin 1944, Marius Fournier se maria dans la commune avec Hélène Gautier. Il était alors domicilié à Échirolles (Isère) et travaillait comme gardien dans les GMR (Groupes mobiles de réserve). Le couple eut une fille nommée Danièle.

Marius Fournier travailla par la suite comme ajusteur aux Chantiers et Ateliers de Provence (CAP) de Port-de-Bouc. Il fut le secrétaire de la section syndicale CGT avant d’être licencié en 1954 pour avoir prolongé un congé accordé pour un stage syndical. C’est Albert Domenech qui lui succéda dans la fonction. Membre du PCF, il fut maire de Saint-Mitre-les-Remparts de 1957 à 1989. Il perdit la municipalité face au candidat de droite Christian Beuillard.

En 1966, l’annonce de la fermeture des CAP provoqua du 15 janvier au 4 mars de nombreuses actions de résistance, aussi bien à Port-de-Bouc que dans le département. La CGT et le PCF étant très investis dans cette lutte, de nombreux représentants du Parti communiste vinrent participer aux meetings de soutien. Marius Fournier fut de ceux-là.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233151, notice FOURNIER Marius, Alexandre, Eugène par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 26 avril 2021, dernière modification le 10 octobre 2022.

Par Renaud Poulain-Argiolas

Inauguration de la place Jean Moulin à Saint-Mitre en 1985. De gauche à droite : M. Pellegrino, sous-préfet de la circonscription, Marius Fournier et M. Hubert Gay, adjoint.

SOURCES : État civil de Saint-Mitre-les-Remparts, 1925, Naissances, Acte n°9 ; 1944, Mariages, Acte n°12. — Recensement de la population de Saint-Mitre-les-Remparts, 1931, 6M513. — Jean Domenichino, Une ville en chantiers : La construction navale à Port-de-Bouc, 1900-1966, Edisud, 1989 (pp. 257, 285-286, 291). — Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’Occupation : Martigues, 1939-1945, Centre de Développement Artistique et Culturel, 1986 (pp. 234, 237). — Données du site Généanet.

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