MELLADO Manuel

Par Jean-Luc Marquer

Né le 12 décembre 1925 à Cullar-Baza (Espagne), sommairement exécuté le 28 juillet 1944 au Pont-de-Claix (Isère) ; manœuvre ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur

Stèle commémorative, Le-Pont-de-Claix (Isère)
Stèle commémorative, Le-Pont-de-Claix (Isère)
Photo : Gaby André Vitinger, Mémorial GenWeb, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

Manuel Mellado était le fils de Joaquin et d’Evarist Perez.
Célibataire, il habitait 21 rue de la Mutualité à Grenoble (Isère) et était manœuvre.
Il s’engagea dans la Résistance et rejoignit le maquis du Vercors, secteur 8 de l’AS-Isère.
Obéissant à l’ordre de dispersion donné le 23 juillet 1944 par François Huet, chef militaire du Vercors, il tenta de rejoindre le maquis de l’Oisans avec son camarade Antoine Reche.
Le 28 juillet 1944, des soldats allemands établirent un barrage au pont sur le Drac au Pont-de-Claix (Isère).
Manuel Mellado et Antoine Reche y furent arrêtés vers midi et demi puis conduits dans une école du Pont-de-Claix qui servait de poste de commandement aux troupes d’occupation. Malgré les faux-papiers qu’ils avaient présentés, leurs tenues sales et déchirées et l’absence de certificats de travail les avaient rendu suspects.
Ils retrouvèrent deux camarades de maquis, qu’ils connaissaient de vue mais dont ils ignoraient les identités. L’un avait été arrêté la veille, l’autre, un peu avant eux.
Les quatre hommes furent interrogés par un homme en civil et deux militaires allemands. Ils furent roués de coups de poing et de crosse de pistolet puis ils furent contraints de rester debout, les mains liées dans le dos, face au mur.
Vers 22h30, ils furent conduits à pied sur la rive du Drac et alignés en bordure de la digue.
Un gradé allemand passa alors derrière chaque prisonnier, tirant une balle dans la région du cœur puis poussant la victime en bas de la digue. Puis il fut tiré plusieurs coups de feu sur les corps qui gisaient dans l’obscurité.
Le lendemain, trois cadavres furent découverts sur une rive du Drac.
Les actes de décès furent rédigés pour des inconnus.
Les trois corps furent enterrés au cimetière communal du Pont-de-Claix.
L’un des actes de décès rédigés le 29 juillet 1944, le numéro 22, contient les indications suivantes : « Individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort paraît remonter à douze heures environ. Le signalement est le suivant : Âge vingt-et-un ans environ, taille un mètre soixante-quinze, cheveux châtain foncé, vêtu d’une chemise bleue, blouson bleu marine, pantalon bleu de la marine, souliers militaires, ceinturon militaire ».
Un jugement du tribunal civil de Grenoble rendu le 7 mars 1945 reconnut en cet inconnu Manuel Mellado.
Manuel Mellado est maintenant enterré au cimetière Saint-Roch de Grenoble, carré 19, rang 8, emplacement 04993.
Son nom figure sur une stèle érigée au bout de l’avenue sans issue Des Résistants au Pont-de-Claix. (Melado Antoine)
Parmi les deux autres victimes, l’une fut identifiée comme étant Abel Moro, l’autre reste un inconnu.
Antoine Reche, lui, survécut à ses blessures et réussit à s’enfuir. Il témoigna pour le Mémorial de l’oppression le 19 décembre 1945.


Voir : Le Pont-de-Claix, 30 décembre 1943, juillet, août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233176, notice MELLADO Manuel par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 26 octobre 2020, dernière modification le 20 mai 2022.

Par Jean-Luc Marquer

Stèle commémorative, Le-Pont-de-Claix (Isère)
Stèle commémorative, Le-Pont-de-Claix (Isère)
Photo : Gaby André Vitinger, Mémorial GenWeb, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

SOURCES : Arch. Dép. Isère, Mémorial de l’oppression, 2 MI 2233, transmis par B. Tixier, Association "Histoire et patrimoine du Gua" — SHD Vincennes, GR 16 P 409623 (à consulter) ; GR 19 P 38/16 — AVCC Caen, AC 21 P 94438 (à consulter) — État civil

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable