MORO Abele ou Abel

Par Jean-Luc Marquer

Né le 4 novembre 1922 à San Nazario (Italie), sommairement exécuté le 28 juillet 1944 au Pont-de-Claix (Isère) ; sans profession connue ; résistant de l’Armée secrète

Stèle commémorative, Le-Pont-de-Claix (Isère)
Stèle commémorative, Le-Pont-de-Claix (Isère)
Photo : Gaby André Vitinger, Mémorial GenWeb, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

Abele (francisé en Abel) Moro était le fils de Guerrino et de Maria Follioley.
Abel Moro s’engagea dans la Résistance et rejoignit le maquis du Vercors, secteur 8 de l’AS-Isère.
Il obéit à l’ordre de dispersion donné le 23 juillet 1944 par François Huet, chef militaire du Vercors et tenta de rejoindre l’agglomération grenobloise.
Le 27 juillet 1944, des soldats allemands établirent un barrage au pont sur le Drac au Pont-de-Claix (Isère).
Abel Moro y fut arrêté le 27 ou le 28 juillet 1944 puis conduit dans une école du Pont-de-Claix qui servait de poste de commandement aux troupes d’occupation.
En début d’après-midi, ce 28 juillet 1944, il fut rejoint par deux camarades de maquis, Manuel Mellado etAntoine Reche. Un quatrième homme, maquisard lui aussi, avait également été arrêté.
Les quatre hommes furent interrogés par un homme en civil et deux militaires allemands. Ils furent roués de coups de poing et de crosse de pistolet puis ils furent contraints de rester debout, les mains liées dans le dos, face au mur.
Vers 22h30, ils furent conduits à pied sur la rive du Drac et alignés en bordure de la digue.
Un gradé allemand passa alors derrière chaque prisonnier, tirant une balle dans la région du cœur puis poussant la victime en bas de la digue. Puis il fut tiré plusieurs coups de feu sur les corps qui gisaient dans l’obscurité.
Le lendemain, trois cadavres furent découverts sur une rive du Drac.
Les actes de décès furent rédigés pour des inconnus.
Les trois corps furent enterrés au cimetière communal du Pont-de-Claix.
L’un des actes de décès rédigés le 29 juillet 1944, le numéro 21, contient les indications suivantes : « Individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort paraît remonter à douze heures environ. Le signalement est le suivant : Âge vingt-cinq environ, taille un mètre soixante, cheveux bruns, chemise kaki, chandail militaire kaki, souliers rouges à tige haute bon état, veste grise, pantalon bleu, barbe rare ».
Un jugement du tribunal civil de Grenoble rendu le 18 juin 1947 reconnut en cet inconnu Abel Moro.
Il est maintenant enterré dans la Nécropole Nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère), tombe 77.
Son nom figure sur une stèle érigée au bout de l’avenue sans issue Des Résistants, au Pont-de-Claix.
Parmi les deux autres victimes, l’une fut identifiée comme étant Manuel Mellado, l’autre reste un inconnu.
Antoine Reche, lui, survécut à ses blessures et réussit à s’enfuir. Il témoigna pour le Mémorial de l’oppression le 19 décembre 1945.


Voir : Le Pont-de-Claix, 30 décembre 1943, juillet, août 1944



Voir : Nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233178, notice MORO Abele ou Abel par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 26 octobre 2020, dernière modification le 20 mai 2022.

Par Jean-Luc Marquer

Stèle commémorative, Le-Pont-de-Claix (Isère)
Stèle commémorative, Le-Pont-de-Claix (Isère)
Photo : Gaby André Vitinger, Mémorial GenWeb, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 38/16 — Arch. Dép. Isère, Mémorial de l’oppression, 2 MI 2233, transmis par B. Tixier, Association "Histoire et patrimoine du Gua" — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — État civil

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable