HIVON Pierre [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 31 mars 1848 à Bourbon L’Archambault (Allier) ; mort le 18 février 1919 à Paris (VIeme arr.) ; graveur lithographe, dessinateur ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Membre du groupe anarchiste Le Drapeau noir, Pierre Hivon dit Yvon (parfois orthographié Ivons), avait publié en décembre 1883 la brochure Miroir des électeurs. Tête de bois et oreilles d’ânes (Publications du groupe d’action politique Le Perce-neige).
Le 28 août 1883, Hivon participait à une réunion du groupe Le Drapeau noir, salle Jeantot, 36 rue Planchat. L’assistance se composait d’une quinzaine de militants, l’ordre du jour portait sur les moyens pratiques pour activer la révolution. Hivon y donnait une recette pour enduire les maisons de tout un quartier et qui pourrait ensuite être enflammée. D’autres assistants contestèrent cette recette, la jugeant ininflammable. Hivon proposa au groupe d’organiser une réunion préparatoire à ce sujet du côté de la place du Trône. Il annonçait également qu’il allait acheter des exemplaires du Drapeau noir, qu’il distribuerait à quelques jeunes qui se chargeraient de la vente.
Le 18 septembre 1883, lors de la réunion du groupe Le Drapeau noir, Hivon déclara que selon toute probabilité, on aurait sous peu la guerre avec la Prusse et qu’il faudrait profiter du moment où l’armée sera partie, pour faire la révolution à Paris et mettre le désordre partout.
Le 19 septembre 1883, à la réunion du nouveau groupe le Drapeau noir de Bel-Air, se réunissant 90 cours de Vincennes. Hivon expliqua que la presse qu’il se proposait d’acheter, se trouvait 138 faubourg Saint-Honoré et qu’il n’avait pas encore tout l’argent pour la transaction. Il avait déjà chez lui une petite presse, mais lorsqu’il aurait la nouvelle, il pourrait imprimer des brochures comme « A l’armé », des placards qui pourraient être apposés clandestinement.
Le 25 septembre 1883, à la réunion du groupe Le Drapeau noir, à laquelle assistaient six personnes, Hivon expliqua qu’il attendait de l’argent pour acheter la presse qui lui avait été promise.
Début juillet 1884, il demeurait impasse Canard à Saint Mandé. Le rapport de police notait que le groupe le Drapeau noir était chargé de l’impression des placards et de la propagande anarchiste, les autres membres du groupe étaient Sevestre, Leclercq, Granet, Legrand, Picardot, Collas et Diamasi. Le groupe se réunissait chez Gentot, 36 rue Planchat.
Le 15 janvier 1884 à la réunion du groupe le Drapeau noir, Hivon expliqua aux nouveaux venus que la révolution était proche : « si nous parvenons pas à faire triompher nos idées, nous ferons sauter tout Paris. Il faut à tout prix que le peuple ait le dessus. »
Le 30 août 1884, les groupes Le Drapeau noir et celui des Amandiers se réunissaient salle Lexellant, 28 boulevard Ménilmontant. Les anarchistes envisageaient de sortir un journal, intitulé Le Simple, Hivon proposa d’organiser de nombreuses réunions publiques pour collecter de l’argent.
Le 15 juin 1887, il participait à une réunion de l’Alliance anarchiste des travailleurs du Marais, salle Fabbet, 38 rue Charlot avec Denéchère. On y lut un Manifeste aux travailleurs.
En décembre 1887 il était le secrétaire de la section de Vincennes de la chambre syndicale des hommes de peine fondée notamment par Leboucher et Louiche.
Le 11 octobre 1887, à la réunion du groupe Les Libertaires du XXe, salle Normand, 50 rue de Ménilmontant, Hivon annonçait son intention de faire imprimer un placard relatif à l’affaire Caffaret-Wilson.
A l’automne 1887 le groupe avait publié le placard Aux ouvriers sans travail signé de la Commission des ouvriers sans travail. Il était également signalé dans les réunions du groupe Les Libertaires du XXème qui se tenaient rue de Ménilmontant et comme l’un des diffuseurs du manifeste Aux Conscrits de la Ligue des antipatriotes. Un rapport du 24 décembre 1886, sur la Ligue des anti-patriotes, indiquait qu’Hivon faisait partie des anarchistes qui suivaient le plus souvent les réunions de la Ligue.
Au début des années 1890 il demeurait 16 impasse Canart.
Le 1er avril 1892, Hivon figurait sur une liste d’anarchistes militants, il demeurait 46 boulevard de Charonne depuis mars 1892. Son dossier à la Préfecture de police portait le n°223.183.
Selon le rapport de l’indicateur X. n°4, en date du 13 juillet 1892, Hivon, graveur, demeurant 62 rue de Paris à Montreuil était allé chez l’imprimeur Simonnet, rue de Belleville et lui avait commandé l’impression de 20.000 exemplaires d’un bandeau Vive Ravachol  ! suite à la condamnation à mort de ce dernier.
Hivon figurait sur l’état des anarchistes au 26 décembre 1893, son adresse depuis novembre était 51 rue Saint-Blaise.
Il fut arrêté le 3 mars 1894, pour association de malfaiteurs et libéré le 10 mars. Son dossier à la Préfecture de police portait le n°223.183 
Il était porté en 1894, sur une liste d’anarchistes dangereux, il habitait 7 place de Ménilmontant.
Il s’agit vraisemblablement du Hivon signalé par un indicateur comme participant le 28 août 1897 avec de nombreux autres compagnons, à la réunion sur la question du pain cher tenue au Tivoli-Vauxhall.
Lors de son décès, il était noté célibataire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233200, notice HIVON Pierre [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 21 octobre 2020, dernière modification le 21 octobre 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES :
Le Combat syndicaliste 20 août 1937 (Souvenirs de L. Guérineau) — Archives Nationales F7/12507 — Archives de la Préfecture de police Ba 75, 77, 913 (Ligue des antipatiotes), 1491, 1497,1500, 1508 — Notice HIVON Pierre du Dictionnaire des militants anarchistes — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Cri du peuple 15 juin 1887 — Archives de Paris. Etat civil — Journal général de l’imprimerie et de la librairie. avril 1884. Gallica.

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