Par Jean Puissant
Charleroi (pr. Hainaut, arr. Charleroi), 17 avril 1861 − Saint-Gilles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 2 décembre 1927. Avocat libéral, progressiste, député de l’arrondissement de Charleroi, puis de Namur représentant le Parti ouvrier belge, militant et dirigeant de la Libre Pensée nationale et internationale, franc-maçon.
Léon Furnémont est issu d’une famille commerçante aisée de Charleroi. Son père, mercier de haut de gamme, se serait enrichi par la fourniture de boutons à l’armée belge. Il s’installe ensuite à Ixelles (Bruxelles), où, retiré des affaires, il devient conseiller communal libéral. Le jeune Léon poursuit ses études secondaires, d’abord au collège des jésuites de Tournai (pr. Hainaut, arr. Tournai) puis au collège communal de Nivelles (aujourd’hui pr. Brabant wallon, arr. Nivelles). À l’âge de treize ans, il organise un mouvement de soutien au directeur de l’internat du collège, L. Defacqz, mis en cause et licencié par le bourgmestre catholique, Jules de Burlet. Léon Furnémont poursuit un cursus à l’École des mines de Liège (pr. et arr. Liège) de 1876 à 1878, où il obtient son diplôme d’élève ingénieur. Il entreprend ensuite des études de droit à l’Université libre de Bruxelles (ULB) de 1879 à 1884. Il en sort en 1885, avec un doctorat en sciences politiques et administratives.
Léon Furnémont devient avocat à la cour d’appel de Bruxelles. Il plaide également en cour d’assises pour des amis politiques, notamment avec Edmond Picard*, Émile Vandervelde* et Émile Vinck*, en faveur de Jules Lekeu* et Louis de Brouckère* jugés pour des écrits antimilitaristes en 1896, mais la vie publique l’emporte progressivement sur le barreau. Il devient néanmoins avocatconseil de diverses organisations socialistes comme les mineurs de la Basse Sambre (pr. et arr. Namur).
Boute-en-train et drôle, Léon Furnémont est actif dans les cercles étudiants, mais la politique l’attire. À Liège, il crée un cercle d’étudiants progressistes en 1879. Selon son principal biographe, le liégeois, Charles Delfosse (1895, voir Sources), il se prononce en faveur du suffrage universel (SU), de la République, de la réglementation du travail, du minimum de salaire. C’est un programme radical s’il en est dans le milieu libéral de l’époque. En 1880, il collabore à l’organe rationaliste, L’Observateur qui vient de paraître à Liège, à La Tribune de Mons. Il consacrera une importante partie de sa vie militante au combat rationaliste (voir plus loin). Devenu bruxellois par ses études, Furnémont s’engage immédiatement au sein de la Société générale des étudiants de l’ULB. Il en devient le président et collabore à son organe, L’Étudiant, créé par Fritz Rotiers, futur journaliste à La Chronique. Il est ensuite membre influent de l’Union des anciens étudiants (UAE) de l’Alma Mater. En 1884, à l’occasion du cinquantenaire de la création de l’ULB, il préside un Congrès international étudiant placé sous la présidence d’honneur de Victor Hugo. Il dirige la délégation étudiante belge aux funérailles de ce dernier en 1885 et y prend la parole. Plus tard, il devient membre du Cercle des étudiants et anciens étudiants socialistes, créé en 1889 par Émile Vandervelde et Louis de Brouckère. À sa mort, le Pourquoi pas ? note : « Étudiant, il le resta toujours et toute la clé de sa vie est là ».
Durant ses études, Léon Furnémont adhère à la Jeune garde libérale d’Ixelles (Bruxelles), il y entraine le jeune Émile Vandervelde qui vient d’entrer à l’université. En 1882, il prend la direction de la Jeune garde libérale de Bruxelles et en fait une organisation nationale, la Fédération des jeunes gardes et des cercles libéraux belges. Membre de l’Association libérale de la capitale, Furnémont participe activement aux campagnes électorales des candidats progressistes, Paul Janson en particulier. Il adhère à la Ligue nationale pour la réforme électorale, fondée en août 1881 et étendue au plan national (mai 1882), qui réunit les libéraux et démocrates favorables à la démocratisation du suffrage. Les progressistes prennent l’ascendant au sein de l’Association libérale, grâce notamment à de nombreuses nouvelles adhésions dont « des étudiants de l’Université et même des rhétoriciens de l’Athénée », affirme le catholique Courrier de Bruxelles du 25 juin 1882. Serait-ce l’effet de l’action de Furnémont dans le milieu étudiant ? P. Janson est élu président en décembre 1882. L’Association se prononce en faveur de la révision de l’article 47 de la Constitution. Les progressistes suscitent la modification des statuts par 829 voix contre 488 « modérés » en janvier 1883. Mais le poll d’une élection partielle au Sénat en juin permet aux « modérés », mobilisés à leur tour, de prendre l’avantage en préférant Ferdinand Bisschoffsheim − qui sera finalement élu −, à Edmond Picard par 985 voix contre 973 sur 2010 votants (il y a alors 2 500 membres à l’Association). La Ligue pour la réforme électorale, qui refuse de se fondre dans l’Association, se prononce en faveur du SU. Furnémont est un des acteurs actifs dans ces événements. Le Parti libéral est divisé en deux, voire en trois, ce qui conduira Walthère Frère-Orban, le chef du gouvernement libéral, à proposer en 1884 la loi dite des « capacitaires », élargissant le corps électoral communal. Mais ce n’est pas suffisant pour réunir les libéraux qui subissent une cuisante et définitive défaite en 1884. Les progressistes, minoritaires au sein du Parti libéral, lui-même sonné par la défaite, se constituent peu à peu en parti. Dès février 1884, le groupe (Paul) Janson-(Émile) Féron crée La Réforme, quotidien qui défend leur position. Furnémont n’en n’est pas, même s’il y signe des articles, mais surtout après sa rupture avec les progressistes.
Candidat conseiller communal de Bruxelles en 1887, Léon Furnémont n’est élu qu’en 1890. Il sera réélu jusqu’à sa démission en 1913, d’abord comme libéral, puis comme socialiste. C’est qu’il s’oppose à la tactique Janson. Il est, depuis 1879, partisan du SU pur et simple et d’une législation ouvrière. C’est le point central de son opposition au sein de l’Association libérale de Bruxelles dont il est le vice-président. Paul Janson défend un suffrage conditionné (savoir lire et écrire). Il participe activement aux congrès progressistes de 1887, 1889, 1890, 1892, 1894, mais pas à celui de mars 1895. Il est membre du Conseil général de ce parti.
Les atermoiements de la Chambre dans la discussion sur la réforme de l’article 47 de la Constitution conduit le Parti ouvrier belge (POB) à déclencher une grève générale pour le SU pur et simple en avril 1893. Au soir de la journée tragique du 17 avril (fusillades de Mons (pr. Hainaut, arr. Mons) et de Borgerhout (pr. et arr. Anvers-Antwerpen)), avec ses amis, Furnémont attend au café Métropole la délégation du POB qui s’est rendue chez Paul Janson pour obtenir son soutien à la grève. Janson qui refuse, plaide ensuite pour l’union des forces anticléricales, ce que rejette à son tour le POB. Les députés progressistes se sont ralliés au suffrage plural pour introduire le SU dans la Constitution. C’est à ce moment que Léon Furnémont décide de soutenir le POB. C’est à cet effet qu’il participe à la création d’un organe d’opinion hebdomadaire, La Justice (18 mai 1893-septembre 1895), avec ses amis avocats, issus de l’ULB comme lui : Émile Brunet, Georges Rens, Georges Lorand, Georges Grimard, Max Hallet, Maurice Lemonnier et Henri Lafontaine. Le groupe est favorable à « l’alliance des forces démocratiques, bourgeoises et ouvrières ». La Justice penche donc pour une alliance avec le POB et défend son programme modéré : service personnel, instruction obligatoire, législation sociale.
Un autre type d’événement contribue à accentuer les fractures au sein du monde libéral, dominant pourtant à Bruxelles. Il s’agit de l’affaire Élisée Reclus à l’ULB. Le grand géographe français a été choisi pour donner un cours de « géographie humaine » à la Faculté des sciences. Anarchiste affirmé, il voit son cours suspendu sine die par le conseil d’administration (CA), suscitant la colère de nombreux étudiants et d’anciens étudiants, de certains professeurs. Léon Furnémont fait partie du comité d’action qui s’oppose à la décision du CA. Il obtient de l’Union des anciens étudiants (UAE) de soutenir la révolte. Comme dignitaire de la Loge des amis philanthropes, Furnémont est à l’origine de la tenue du cours dans les locaux de la loge (voir ci-dessous), importante étape de la création de l’Université nouvelle (1894-1919). Lui-même donne le cours d’histoire contemporaine, certainement jusqu’en 1901.
Léon Furnémont rompt définitivement avec l’Association libérale et le groupe Janson qui vote, en septembre 1894, l’alliance électorale avec la Ligue libérale (doctrinaire) malgré un discours pathétique : « … Je me méfie des étreintes doctrinaires et je leur préfère la main loyale et désintéressée du peuple avec lequel nous lutterons jusqu’à la mort pour conquérir la véritable démocratie ». Il se rallie à la stratégie du POB, avec ses amis avocats, Émile Brunet, Jules Destrée*, Georges Grimard*, Henri Lafontaine*, Émile Royer*, tous futurs parlementaires du jeune parti.
Léon Furnémont figure sur la liste d’alliance « démocrates, socialistes et Chevaliers du travail » à Charleroi lors du renouvellement des assemblées en 1894 à la suite de la révision constitutionnelle qui introduit le suffrage universel masculin tempéré par le vote plural (1893). Il représente cette dernière composante avec le mineur Jean Caeluwaert ou Callewaert* et le verrier Pierre Lambillote*. Après une campagne électorale, menée tambour battant, décrite avec ironie et conviction par Jules Destrée, Furnémont est élu avec toute la liste au ballotage, en obtenant le plus de voix sur son nom (seul le libéral Léopold Fagnart est élu dès le premier tour).
Un des premiers gestes des nouveaux députés dont Furnémont, est le dépôt d’une proposition visant à amnistier tout délit (sûreté, grève, presse…) commis depuis le premier septembre 1884, à savoir tout délit commis dans le cadre de la lutte pour la démocratisation du système politique. La majorité catholique s’y oppose d’entrée de jeu en refusant de la prendre en considération.
Léon Furnémont est député de l’arrondissement de Charleroi de 1894 à 1904, date du reflux des résultats du POB à la suite de l’échec tumultueux de la grève de 1902 en faveur du SU. Le parti ouvrier perd deux sièges dans l’arrondissement en raison de la représentation proportionnelle. Furnémont ne peut retrouver son siège de député, malgré les 49,3 % des suffrages obtenus par la liste. L’année suivante, il devient délégué à la propagande pour l’arrondissement de Namur. C’est également dans cet arrondissement qu’il est élu député en mai 1906 ; il le restera jusqu’à sa démission en mai 1913.
Léon Furnémont n’est pas communément considéré comme un député législateur, mais comme un « debatter » redoutable, à la voix de stentor. Il aime ferrailler en assemblée plénière. On connaît la scène mémorable du chahut à l’occasion de la discussion du projet de loi Vandenpeereboom sur la représentation proportionnelle à la Chambre en juin 1899. Furnémont déclame le Songe d’Athalie et entonne La Marseillaise (29 juin). Mais plus sérieusement, le 30 juin, il y prononce un discours d’apaisement, alors que les manifestations publiques se multiplient. Le chef du gouvernement démissionne. Furnémont fait partie de la commission parlementaire qui prépare le projet de représentation proportionnelle, finalement adopté. « Ce fut l’apogée de sa carrière politique » (Pourquoi pas ?, 9 décembre 1927). Il n’est donc pas seulement un animateur. Ses interventions parlementaires portent sur des sujets variés : sur les explosifs dans les mines, dans un exposé circonstancié où transparaît sa première orientation, il défend également la collectivisation des mines ; dans la question militaire, il défend le principe de la nation armée, sur les questions sociales (contrat de travail, syndicats professionnels…), sur les questions d’enseignement, les prud’hommes dans l’arrondissement de Namur. En 1908, il défend également une proposition de loi sur la crémation.
Léon Furnémont est donc beaucoup plus que sa réputation ne le laisse accroire. En 1896, il est membre de la commission des XXI sur la cession du Congo… Il participe à des congrès de l’Internationale socialiste à Paris en 1900, à Amsterdam (Pays-Bas) en 1904 et à Stuttgart (Allemagne) en 1907. Il est, un moment, membre du bureau de l’Internationale, présidé par Émile Vandervelde, et dont le siège est à Bruxelles. Mais à partir de 1900, c’est le combat rationaliste qui mobilise progressivement son énergie.
L’influence éventuelle de Léon Furnémont ne se limite pas strictement à la sphère politique. Son engagement dans les associations rationalistes accompagne s’il ne le précède, nourrit son engagement politique. Très vite happé par la Franc-maçonnerie, cercles étudiants et faculté de droit semblent y prédisposer. Furnémont , devenu avocat, admis à la Loge des Amis philanthropes de Bruxelles, fait partie d’un comité chargé de proposer une réforme des statuts de l’ULB. Il préside une manifestation maçonnique le 20 novembre 1890, devant la statue du premier président du CA de l’ULB, où il défend la nécessité de la réforme pour établir « l’accord le plus parfait entre tous les organes qui la constituent », référence notamment à l’idée d’élire des étudiants au CA.
Furnémont devient le « premier surveillant » de la Loge et défend Reclus et les étudiants sanctionnés en 1894. Il succède au vénérable maître Eugène Goblet d’Alviella qui démissionne à la suite du vote favorable à l’accueil du cours d’Élisée Reclus, ajourné par le CA de l’ULB. À ce titre, Furnémont accueille également le cours de Guillaume De Greef, considéré comme démissionnaire de l’ULB, après son rejet des décisions de l’université le 31 janvier 1894. Il est encore « vénérable maître » de la Loge en 1905-1908. Avec Henri Lafontaine*, il défend l’entrée des femmes au « Grand Orient ».
Cependant, rapidement attiré par l’action publique, léon Furnémont prend la présidence de la vénérable association des Conférences populaires et rationalistes de Saint-Josse (Bruxelles) de 1884 à 1889. Membre de la Libre pensée de Bruxelles, il en devient le président en 1889 et en 1898. C’est à ce titre qu’il participe le 15 août 1890 au « serment de Saint-Gilles », imposante manifestation du POB réunifié, en faveur du SU. Il prend peu à peu la direction de La Raison, mensuel de l’association, créé l’année précédente « dans le but d’aviver et d’unifier la propagande ». La Raison devient l’organe de la Fédération nationale des Libres penseurs de Belgique. En 1900, elle devient un organe international quand Furnémont accède au poste de secrétaire général de la Fédération internationale de la Libre pensée, laquelle avait été fondée à Bruxelles en 1880. L’hebdomadaire est alors édité à Paris. Victor Charbonnel et Léon Furnémont en sont les principaux responsables, l’un à Paris, l’autre à Bruxelles. La Fédération internationale et son bureau permanent siègent désormais à Bruxelles. Il participe activement aux congrès annuels de la Fédération à Anvers, Londres, Paris, Madrid en 1903, Rome en 1904, Bruxelles en 1905 qu’il organise avec Hector Denis et Eugène Hins, Genève, Buenos-Aires et Prague. « Il serait oiseux… de souligner l’immense popularité dont, en Europe comme en Amérique, jouit le vaillant secrétaire général » (Almanach-Annuaire illustré de la Libre pensée internationale, Bruxelles, 1908). Au congrès de Madrid, Léon Furnémont fait l’objet d’attaques d’un député « ultramontain » catalan qui l’accuse de discours antireligieux et antimonarchistes. Il est expulsé manu militari du pays. Devenu ami de Francisco Ferrer, il organise une vigoureuse campagne de protestation lors de son arrestation et de son jugement, et se démène après son exécution pour ériger un monument à sa mémoire à Bruxelles (1911). Il œuvre sans doute à ce que tant de rues et places portent le nom de ce « martyr » de la Libre pensée en Wallonie. Furnémont est également membre du CA de l’Orphelinat rationaliste, et à nouveau de la Libre pensée de Bruxelles de 1897 à 1910.
Conférencier et meetinguiste inlassable, socialiste et libre penseur, apprécié de ses publics, Léon Furnémont parcourt Bruxelles, la Wallonie, l’étranger. « Il aime rire et plaisanter et ne saurait pour rien au monde renoncer à une saillie spirituelle » (Charles Delfosse en 1896). Il jouait à la Chambre « avec C. Demblon*, un rôle d’enfant terrible » avec ses interruptions fréquentes, acerbes ou humoristiques » (La Dernière Heure, 3 décembre 1927). À Charles Woeste, chef de la majorité conservatrice à la Chambre, qui défend un projet de loi sur « les bonnes mœurs » visant chansons, lectures et discours en évoquant « la morale chrétienne », il rétorque : « Ce sont les hommes de la révolution qui ont fait le Code civil et non un concile », et récite des textes religieux à connotation licencieuse. À un curé qui l’accuse « d’être un ennemi de la famille », il tend une photographie de ses quatre enfants et lui dit : « Faites en autant monsieur le curé ». Son anticléricalisme vise le Vatican et ses dogmes, l’Église belge et ses prêtres, mais pas les croyants. À Bruxelles, il défend la gratuité des cantines scolaires pour les enfants des écoles de la ville mais aussi de l’enseignement confessionnel. « Les cantines n’ont pas de religion ». Il se prononce également en faveur de des subventions à l’enseignement libre pour les mêmes raisons et se distingue ainsi de la plupart de ses amis libéraux et socialistes.
En 1913, la Chambre lève, à l’unanimité, l’immunité parlementaire de Léon Furnémont accusé « d’atteintes aux bonnes mœurs », il tombe sous le coup de la loi de protection de l’enfance (en fait une relation féconde avec une jeune fille mineure). Il démissionne de tous ses mandats politiques et associatifs belges et internationaux. Il est condamné à six mois de prison avec sursis et gagne Paris où il vit jusqu’en 1919. Revenu en Belgique, il se réconcilie avec sa famille et décède d’une pneumonie. Il vit jusqu’en 1913 dans la maison transformée par Victor Horta à l’intention du couple à Forest (Bruxelles).
Léon Furnémont collabore régulièrement à des organes de presse, outre La Raison qu’il a dirigé, L’Observateur (Liège), La Tribune de Mons, La Justice, Le Peuple dans lequel il tient une chronique consacrée à l’actualité politique, L’Étudiant socialiste (tous trois à Bruxelles), Le Journal de Charleroi, La Revue socialiste (Paris), Las dominicales del libre pensanmiento (Madrid). Il est le correspondant belge de L’Humanité de Jean Jaurès. Furnémont est donc un socialiste modéré depuis sa prime jeunesse. Comme Paul Janson, mais plus jeune, il prend la voie opposée à celle de son mentor et rallie en fin de compte le POB.
En 1887, Léon Furnémont épouse Louise Lotte, fille d’un négociant en mercerie de Bruxelles, d’origine bordelaise (famille exilée de 1848-1850), membre de la loge Le Droit humain. Le couple a quatre enfants : Nelly (1888-1945) qui épouse Lucien Fuss, avocat, futur directeur du Soir, Yvonne (1891-1981), qui se marie avec Gaston Flameng, avocat, Henry (1893-1955), époux de Marie-Louise Flagey, fille d’Eugène Flagey, sénateur et bourgmestre libéral d’Ixelles, et Germaine, née en 1895, épouse de Gaston Triest, industriel.
La presse, qui ne l’a pas oublié, ne dit rien de son existence entre 1913 et 1927, sauf qu’il est incinéré dans l’intimité au cimetière du Père Lachaise à Paris.
Par Jean Puissant
ŒUVRE : Le militarisme, voilà l’ennemi, Bruxelles, Le Peuple, 1898 (traduction néerlandaise) − Christen-Democraten, hunne stemmingen en redevoeringen, Gent, 1898 − Le socialisme et la religion, Gand, Germinal, 1904 − La doctrine collectiviste à la Chambre. Discours de Jules Destrée, Léon Furnémont et Émile Vandervelde, Gand, Germinal, 1904.
SOURCES : DELFOSSE C., « Léon Furnémont, membre de la Chambre des représentants », Les Hommes du jour n° 15, 1895 − « Léon Furnémont », dans Almanach-Annuaire illustré de la Libre pensée internationale, Bruxelles, 1908 − DAMS R., L’Association libérale de Bruxelles et les radicaux bruxellois dans la question de la réforme électorale de 1881 à 1884, mémoire de licence UCL, Louvain, 1971 − Notice réalisée par J.-F. Pluygers, 2e candidature en journalisme de l’ULB, 1983 − TYSSENS J., « Le monument Ferrer ou l’histoire d’une statue mal aimée », dans MORELLI A. & LEMAIRE J. (eds.), Francisco Ferrer, cent ans après son exécution. Les avatars d’une image, Bruxelles, 2011, p. 199-222 (La Pensée et les Hommes, n° 79-80) [En ligne] − DELFOSSE P. (dir.), Dictionnaire historique de la laïcité en Belgique, Bruxelles, Fondation rationaliste-Éditions Luc Pire, 2005 − Témoignages de René Fuss, docteur en droit, chroniqueur judiciaire au Soir et du docteur Michel Fuss, respectivement petit-fils et arrière-petit-fils de Léon Furnémont.