PAYSSÉ Max, André, Marie

Par Renaud Poulain-Argiolas

Né le 22 octobre 1914 au Seillan, rattaché administrativement à Auch (Gers), mort le 6 mai 1994 à Martigues (Bouches-du-Rhône) ; employé municipal ; militant socialiste ; résistant du mouvement Front national ; Président du Comité d’Administration Provisoire de Martigues en août 1944 ; secrétaire général de la mairie de Martigues.

Max Payssé en avril 1976

La mère de Max Payssé, Paule, Delphine Soulon, était brodeuse. Son père, François, Pierre, Isidore Payssé, était maçon et né à Lasserade (Gers) de père inconnu. François Payssé avait été reconnu en 1912 (à 27 ans) par Pierre Payssé, roulier de 51 ans. La mère de François Payssé était Cécile Aurensan, ménagère et veuve Darmau, avec qui elle avait eu 7 autres enfants précédemment.
François Payssé fut mobilisé pendant la Première guerre mondiale comme soldat de 2e classe, affecté dans le 162e RI. Il fut tué au combat le 20 mai 1916 pendant la bataille de Verdun.
Orphelin de père, le petit Max fut « adopté par la nation » sur décision du Tribunal civil de Lectoure (Gers) en mai 1919. Paule Payssé se remaria en 1920 avec Paul Albert François Rocheteau, employé chez PLM, avec qui elle eut au moins deux autres enfants.

Max Payssé épousa Yvette Lelubre à Thouars (Deux-Sèvres) le 16 juillet 1938. Le couple divorça en février 1945. En secondes noces Payssé épousa Marie, Marcelle Ferry.

Militant socialiste jusqu’en juillet 1938, il n’attendait que l’occasion de concrétiser son opposition à Pétain. Révoqué de son poste de rédacteur à la mairie de Thouars pour « hostilité au gouvernement de Vichy », il arriva à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) le 1er juin 1942. Quand il fut nommé secrétaire général adjoint à la mairie de Martigues, le 1er mars 1943, Joseph Cheillan, employé municipal, sentit son patriotisme. Il le présenta donc à Paul-Baptistin Lombard, qui le mit en contact avec Georges Galdy en juillet 1943. Recrutant pour la Résistance, ce dernier lui demanda de n’être en liaison qu’avec lui afin de se consacrer à l’étude des moyens à mettre en œuvre pour administrer la ville à la Libération (services municipaux, ravitaillement, etc.). La population était alors estimée à 10 489 habitants (chiffres de 1936).
Membre du mouvement Front national, Max Payssé fut nommé à la fin de la guerre Président du Comité d’Administration Provisoire de Martigues.
Du 21 au 27 août 1944, c’est un Comité de la Résistance, équivalent d’un Comité local de Libération, qui prenait à Martigues les décisions concernant la ville. Il était présidé par Georges Galdy, responsable du Front national. Chaque organisation avait un représentant dans le Comité de la Résistance. Le PCF ayant créé autour de lui de nombreuses organisations de résistance, mises à part les MUR et le Parti socialiste, toutes étaient proches du PCF. Elles étaient donc alliées du Front national. Les MUR et le Parti socialiste se sentaient donc lésés. Dans une ambiance très animée, il fut décidé que les organisations Front national, PCF, CGT et FUJP nommeraient chacune quatre de leurs membres pour siéger au Comité d’Administration Provisoire (CAP), tandis que les MUR en auraient quatre plus un « modéré ». Ce Comité se réunit pour la première fois le 28 août, présidé par Max Payssé et adopta une proclamation qui fut affichée en ville.
Toutefois le Comité Départemental de Libération, à majorité MUR et socialiste, émit un avis défavorable sur le CAP de Martigues. Le préfet refusa par conséquent de valider la composition du CAP. Au terme de plusieurs semaines de négociations aidées par la veille amitié entre le préfet et Georges Galdy, un arrangement fut trouvé. On nomma le 24 novembre une Délégation spéciale de 19 membres, composée de trois représentants par organisation, plus une personnalité locale.
C’est Albert Long (membre du Front national, non-communiste) qui la présida. Sa composition ressemblait à celle du CAP, à la différence qu’elle incluait trois représentants socialistes. La délégation spéciale ratifia les décisions du CAP. Max Payssé poursuivit sa tâche comme secrétaire général de la mairie.

Le 28 octobre 1944, c’est lui qui rendit hommage au nom de la commune au héros FTP Maurice Tessé, tué par la Gestapo à Salon-de-Provence, dont on avait ramené la dépouille du cimetière de Salon pour l’enterrer à Martigues.

Max Payssé mourut à Martigues, chemin des Rayettes. Il fut enterré dans la commune, au cimetière de Canto-Perdrix.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233518, notice PAYSSÉ Max, André, Marie par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 8 novembre 2020, dernière modification le 4 décembre 2020.

Par Renaud Poulain-Argiolas

Max Payssé en avril 1976

SOURCES : Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’occupation : Martigues, 1939-1945, Centre de Développement Artistique et Culturel, 1986 (p. 220, 301 à 306, 311). — Commune de Lasserade, État civil de 1912 (5 E 38972), Naissances, Acte n°3 du 22 juin 1912, Reconnaissance de paternité concernant François, Pierre Payssé. — Mémoire des Hommes, Base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, PAYSSE François Pierre Isidore, 07-05-1885. — Commune d’Auch, État civil de 1914 (5 E 38999), Naissances, Acte n°150 concernant Max, André, Marie Payssé. — Mémoire des maires, Ville de Martigues, 2018. — Données des sites Filae et Généanet.

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