DUNIAU Jean-Michel

Par Gilles Morin, Michel Pigenet

Né le 15 mai 1922 ; chaudronnier ; militant socialiste SFIO et syndicaliste CGT-FO de la Gironde, secrétaire général de la Fédération des Ports et Docks et assimilés FO en 1958 ; résistant.

Fils d’un militant socialiste bordelais qui fut l’un des mutins de la Mer Noire, Jean-Michel Duniau fut inscrit par son père aux Faucons-Rouge en 1932, puis à la SFIO. Il adhéra aux JS le jour de ses quinze ans. À la veille de la guerre, il était responsable local des Faucons-Rouges, « Jeune Aide » sous le pseudonyme de « Dudu », et avait des responsabilités à la commission exécutive. En 1939, il travaillait au port autonome de Bordeaux. Il avait obtenu son CAP, avec une place de major au plan départemental.

En 1940, Jean-Michel Duniau adhéra au mouvement des Auberges de jeunesse pour conserver une activité militante. Il participa à une filière d’évasion pour les jeunes juifs des Faucons rouge parisiens. En 1942, réfractaire au STO, il se réfugia à Marseille où il entra en relation avec Gaston Defferre* et Mémé Guérini. Il passa en Espagne, où il fut emprisonné six mois avant de rejoindre les Forces françaises libres dans lesquelles il s’engagea comme mécanicien bombardier. Il reprit sa carte du Parti socialiste auprès d’André Le Troquer*. À son retour à Bordeaux, deux ans et demi plus tard, il dut se justifier devant la justice pour sa fuite de 1942 et fut défendu par Jean Costedoat*.

En 1947, Jean-Michel Duniau participa à la création de la CGT-FO, tout en continuant à militer à la SFIO. René Cassagne* ayant monté une coopérative de construction apparentée aux Castors, Jean-Michel Duniau, qui vivait dans un taudis avec sa famille, s’installa à Cénon et construisit son logement.

Jean Duniau fut apprenti au port autonome, mais quitta les ateliers pendant l’Occupation pour les réintégrer vers 1948-1949 avec le soutien de Georges Piquemal qui, accaparé par ses responsabilités nationales à la Fédération FO des Ports et Docks, se souciait de la survie de son organisation bordelaise. Force ouvrière dénonça alors les « calomnies » propagées par Dulong à l’encontre des aptitudes professionnelles du jeune militant et destinées à empêcher sa titularisation. De fait, Jean Duniau répondit pleinement aux attentes de ses camarades et s’efforça de contenir l’influence de la CGT parmi le personnel du port autonome, voire auprès des dockers. Dans le sillage de Piquemal, il gravit les échelons au sein de l’appareil fédéral et confédéral.

En 1958, alors qu’il devait devenir suppléant de Cassagne, Duniau se vit proposer par son syndicat le poste de secrétaire général de la Fédération des Ports et Docks et assimilés. Il choisit l’engagement syndical.

Devenu secrétaire général de la Fédération des Ports et Docks, il fut élu, en 1961, à la commission exécutive de la CGT-FO. Partisan d’une réforme de la loi « statutaire » de 1947, il se prononça, dès les années 1960, pour la disparition de l’embauche intermittente au profit d’une mensualisation des dockers professionnels. Au début des années 1970, Jean Duniau résidait à Cenon (Gironde), dans la banlieue bordelaise.

Fort des relations qu’il entretenait au sein de l’administration centrale, il fut nommé au conseil d’administration du port autonome de Bordeaux en tant que personnalité qualifiée, au grand dam des cégétistes qui contestaient sa représentativité. Il y siégeait encore en 1976. Toujours secrétaire général de la Fédération des Ports et Docks en 1980, il amorça un début de retraite deux ans plus tard en cédant son poste à Christian Devaux pour se replier sur celui de secrétaire adjoint.

Au début des années 1990, il était président de la section des retraités FO du Port autonome de Bordeaux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23354, notice DUNIAU Jean-Michel par Gilles Morin, Michel Pigenet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 16 février 2014.

Par Gilles Morin, Michel Pigenet

SOURCES : Centre des archives contemporaines : 820599, art. 83 ; 870150, art. 19, 21, 107 et 108 ; 920251, art. 15. Congrès de la Fédération nationale des Ports et Docks des 27-29 janvier 1938 (Nantes). Ports et Docks Syndicalistes d’octobre 1949. Entretien avec Henri Fiquet, le 6 novembre 1998.Heinrich Francis, René Cassagne, 1913-1968, socialiste, député, TER d’histoire contemporaine, Univ. de Bordeaux III, 1990-1991, 205 p. et annexes (entretien avec J.-M. Duniau).

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