PARÉDES Jean [Pseudonyme dans la clandestinité : CARDINAL SAINT-SULPICE]

Par Renaud Poulain-Argiolas

Né le 7 mars 1917 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort en 1961 ; garçon-coiffeur ; militant communiste de Martigues (Bouches-du-Rhône) ; résistant ; responsable régional des services de renseignements FTP dans le Vaucluse.

Pendant l’Occupation, alors que l’URSS venait d’entrer en guerre, les murs du centre-ville de Martigues furent recouverts de papillons dans la nuit du 18 au 19 septembre 1941. Ceux-ci clamaient : « Vive Staline – le Lénine d’aujourd’hui ! ». Pour en retrouver les auteurs, la police fit des perquisitions chez neuf communistes, dont Paul-Baptistin Lombard. Malgré l’absence d’éléments concrets, le préfet ordonna quatre internements dont ceux de Jean Parédes, jeune garçon-coiffeur, et de Maurice Tessé.
Le 10 octobre, la police procéda à l’arrestation des quatre militants ainsi qu’à celles de Lombard et d’Albert Domenech. Faute de preuves, Lombard fut relâché à la fin de l’année. Jean Parédes et Maurice Tessé furent emprisonné à partir du 12 au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), d’où ils s’évadèrent ensemble, le 1er décembre 1942, profitant d’un transfert en train.
Parédes se cacha dans le Vaucluse, où il entra dans les FTP, devenant responsable régional des services de renseignements sous le pseudonyme de « Cardinal Saint-Sulpice ».
Il se rendait de temps en temps à Martigues pour rendre visite à sa sœur, Mme Parédes-Rebollo, lui apportant tracts et journaux clandestins à distribuer. A plusieurs reprises il lui demanda d’héberger des réfractaires se préparant à prendre le maquis. Ces allées et venues inquiétèrent les voisins qui firent fermer les portes de l’immeuble la nuit.

En 1946, encensé par ses chefs, il entra à l’usine Verminck de Croix-Sainte, à Martigues.
Il mourut à 44 ans, d’une maladie qu’il avait contractée au camp de Saint-Sulpice.
Il est enterré au cimetière communal de L’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) avec sa femme, Inès Granier, qui lui survécut de cinquante ans.

"Mémoire des Hommes" répertorie Jean Parédes comme FFI, membre de la « résistance intérieure française » et du mouvement Front national. Dans les archives du Service historique de la Défense de Vincennes une cote contient des informations sur lui (GR 16 P 457633).
Le site internet fait également mention d’un homonyme, né le 13 janvier 1925 à Martigues et répertorié comme ayant appartenu à la résistance intérieure française en tant qu’individu isolé. Une cote lui est consacrée à Vincennes (GR 16 P 457634).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233678, notice PARÉDES Jean [Pseudonyme dans la clandestinité : CARDINAL SAINT-SULPICE] par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 3 novembre 2020, dernière modification le 4 février 2021.

Par Renaud Poulain-Argiolas

SOURCES : Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’occupation : Martigues, 1939-1945, Centre de Développement Artistique et Culturel, 1986 (p. 154-155, 222, 399). — Mémoire des Hommes, SHD Vincennes, GR 16 P 457633 (nc). — Données du site Généanet.

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