DUPEYRON Albert

Par Jean-Pierre Besse

Né le 29 avril 1910 à Bègles (Gironde), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp militaire de Souge (commune de Martignas-sur-Jalle, Gironde) ; charpentier traceur ; militant et résistant communiste OS-FTPF.

Charpentier traceur très qualifié aux Chantiers de la Gironde, Albert Dupeyron adhéra au Parti communiste au moment du Front populaire. Domicilié à Bègles (Gironde), il fut requis, en 1939, à l’usine d’aviation de la SNCASO installée dans cette commune. Il y contribua à la réorganisation illégale du Parti et à la constitution de groupes de l’Organisation spéciale chargés du sabotage et de la récupération d’armes. Il participa aussi, à la demande de ses responsables, à la direction du syndicat d’inspiration pétainiste pour avoir une couverture.
Lorsqu’en 1941 la direction clandestine pensa possible le déclenchement d’une grève de protestation contre l’insuffisance de nourriture à la cantine, il fut désigné pour engager le processus. Il devint illégal peu après. Envoyé en Charente, il participa à de nombreux sabotages : destruction d’un pylône à haute tension le 30 avril 1942 ; attentat ferroviaire près de Bussac dans la nuit du 4 au 5 juillet. Le 28 juillet 1942, alors qu’il devait prendre livraison d’armes destinées au groupe FTPF de Bordeaux, il fut arrêté à la ferme des Guillon à Sainte-Sévère. La police notait dans son rapport : « Terroriste dangereux, auteur de plusieurs attentats en Charente. » Albert Dupeyron a été fusillé le 21 septembre 1942 au camp militaire de Souge.
Sa femme, Élisabeth Dufour, née à Lormont (Gironde) le 25 août 1914, était la fille d’un chauffeur aux Grands Moulins de Bordeaux. Elle fut aussi arrêtée, incarcérée à la caserne Boudet à Bordeaux puis transférée à Romainville. Déportée à Auschwitz le 24 janvier 1943, matricule 31 731, elle y mourut le 15 novembre 1943. Les enfants du couple, Lucien et Claude, alors âgés de neuf ans et quatre ans, furent élevés par leur tante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23370, notice DUPEYRON Albert par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 14 octobre 2020.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éd. de Minuit, 2002. – René Terrisse, Bordeaux, 1940-1944, Perrin, 1993.— Site de Souge. — Elisabeth Dupeyron

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable