LECOQ Fernand [Pseudonyme : Georges]

Par Daniel Grason

Né le 2 mars 1904 à Chanteloup-les-Vignes (Seine-et-Oise, Yvelines), mort le 6 avril 1958 à Paris (XIVe arr.) ; soudeur sur fil ; syndiqué à la CGT ; sympathisant communiste ; résistant ; déporté à Sachenhausen (Allemagne).

Fils de Léon, trente ans et de Marie-Louise Guiot, vingt-quatre ans, journaliers, Fernand Lecoq épousa Claudine Vericelle, le couple eut une fille prénommée Claudine. La famille était domiciliée 78 rue de Chennevières à Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise, Yvelines). Dès 1936 il travailla aux Etablissements LTT à Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise, Yvelines), il se syndiqua à la CGT. En février 1942, il accepta de distribuer des tracts du Parti communiste clandestin que lui remettait « Bernard ».
Fernand Lecoq appréhendait d’être requis pour le Service du travail obligatoire (STO), « Bernard » lui proposa d’entrer dans l’illégalité, il demanda à réfléchir. Accepta et quitta son entreprise et son domicile le 7 novembre 1942, pour l’hôtel situé au 69 quai de la Tournelle. Pour éviter l’inscription obligatoire sur le registre de l’établissement, il logea dans une chambre d’ami.
« Renard » fut chargé de guider Fernand Lecoq dans son activité clandestine. Une série de rendez-vous lui a été fixé à Paris, à 9 heures au square Laborde, puis à midi, à 15 heures et 18 heures. Deux rendez-vous de repêchage étaient prévus à 10 heures et à 16 heures devant le théâtre Mogador (IXe arr.).
Il fut successivement chargé de rechercher un lieu où un attentat pouvait être commis, de repérer les emplacements où étaient des forces allemandes, des passages des trains de matériel et de troupes. Il alla à Marly-le-Roi, Meudon, Juvisy et Trappes… La récupération de marchandises, d’armes et d’argent devaient permettre aux résistants de mener à bien des actions contre les allemands. Un encaisseur fut agressé à Ru, et une meule incendiée à Eragny, un marin allemand tué à Trappes. Il distribua des tracts que lui remettait « Bernard ».
Lors d’un rendez-vous dans le cimetière du Père Lachaise de nouveaux objectifs furent fixés dont le sabotage d’un poste de brouillage à Trappes. Il était en contact avec Rattier et Renard. Il ne posséda ni pistolet ni revolver, connaissait la composition des groupes des Troupes populaires (T.P.).
Le 28 novembre 1942, Fernand Lecoq était en compagnie de Paul Mandras, et d’un troisième homme en gare de Trappes. Tous les trois furent pris en filature par trois inspecteurs de la BS2 alors qu’ils prenaient le train en direction de Paris.
Quand le train arriva gare Montparnasse, l’un des résistants sauta sur le quai, échappant ainsi à l’interpellation. Les inspecteurs ceinturèrent Paul Mandras et Fernand Lecoq, le premier bien que plaqué au sol dégaina et tira sur l’inspecteur A… le blessant au bras gauche et à l’abdomen. Maitrisé, Fernand Lecoq et Paul Mandras furent emmenés au Commissariat Spécial de la gare Montparnasse. En raison de ses blessures Paul Mandras a été hospitalisé.
La perquisition dans sa chambre d’hôtel permettait aux policiers de saisir, un pistolet automatique de marque « Vesta Patent », calibre 7,65 mm, muni d’un chargeur de neuf cartouches, ainsi qu’une barre de fer de quarante centimètres de long pouvant servir de matraque.
Lors de son interrogatoire, les policiers lui présentèrent des photographies de résistants interpellés. Sans que des violences soient exercées sur lui, il reconnaissait Egée, une relation de fraîche date. Avant d’être questionné, il ne connaissait pas son nom et l’appelait « Le brun ». Il précisa qu’à sa connaissance, Egée n’avait « participé jusqu’à présent à aucun attentat. » Toujours sur photos, il reconnut Marcellin Vitoux, Albert Judalé et Paul Mandras qu’il connaissait sous le nom de « Rattier », ainsi que Bernard, Lorioux et Lagarrigue. Ayant été probablement giflé, il lâcha en dernier le nom de Moïse Talbot qui vivait à Pierrelaye.
Concernant le pistolet automatique, calibre 7,65 mm, marque « Vesta Patent » saisi dans sa chambre du quai de la Tournelle, il affirma que l’arme lui avait « été confiée par « Robert » et je devais la lui restituer le vendredi 27 à 8 heures 30 à la station de métro Philippe-Auguste. Lorsque j’ai reçu cette arme elle était dans l’état actuel c’est-à-dire munie de son chargeur garni. » La barre de plomb lui avait été confiée par le même résistant.
Incarcéré, il était le 24 janvier 1943 dans le convoi de 1 557 hommes qui partit de la gare de l’Est à destination de Sachenhausen en Allemagne. Il a été affecté au kommando de travail des usines Heinkel, une usine camp où travaillaient en 1944 huit mille détenus pour le constructeur d’avions Ernst Heinkel. Le camp fut évacué le 21 avril 1945.
Fernand Lecoq a été homologué Déporté interné résistant (DIR).
Il mourut le 6 avril 1958 dans le XIVe arrondissement de Paris à l’âge de cinquante-quatre ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233801, notice LECOQ Fernand [Pseudonyme : Georges] par Daniel Grason, version mise en ligne le 5 novembre 2020, dernière modification le 5 novembre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BS2 carton 20 (transmis par Gérard Larue), 77 W 3113-290378, 77 W 3115-302414 ; Bureau Résistance GR 16 P 350689. – Yannick Amossé et Jean Présent, La Résistance à Conflans-Sainte-Honorine, Le Temps des Cerises, 2013. – État civil numérisé AD des Yvelines 4 E 5840 acte n° 6.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable