TALBOT Moïse, Édouard, Henri

Par Daniel Grason

Né le 21 janvier 1911 à Sassetot-le-Malgardé arrondissement de Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 18 août 1986 à Fleury-Mérogis (Seine-et-Oise, Yvelines) ; ajusteur ; résistant ; déporté à Sachenhausen (Allemagne).

Fils d’Édouard Henri, trente-trois ans, garçon boulanger et de Jeanne Augustine Bémond, vingt-huit ans, ménagère. Son père prénommé Édouard Henri, de la classe 1897 soldat au 329e régiment d’infanterie fut porté disparu le 2 juin 1915 au lieudit le Labyrinthe sur la commune de Neuville-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais, il a été déclaré « Mort pour la France ». Moise Talbot par Jugement du Tribunal civil du 19 mars 1919 a été fait Pupille de la Nation.
Du recrutement de Rouen, classe 1921, matricule 1027, Moise Talbot fut réformé définitif par la cinquième commission de réforme de Versailles le 26 décembre 1939.
Il épousa le 6 octobre 1936, Arlette Amélie Mercier en mairie de Groslay (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). En décembre 1940, le couple parents de deux enfants emménagea au 44 rue Georges Boucher à Pierrelaye (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), le 21 décembre du même mois il entrait en tant qu’ajusteur dans l’entreprise LTT à Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise, Yvelines).
En août 1942 en relation militante avec d’autres ouvriers du LTT, il fut membre d’un groupe de résistants FTP de l’entreprise. Il participa en octobre 1942 au sabotage de la voie ferrée à Clichy-sous-Bois (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis), ainsi qu’à une tentative de sabotage à l’intérieur de l’usine SNACN à Sartrouville en novembre 1942.
Interpellé le 28 novembre 1942, il a été interrogé par des inspecteurs des Renseignements généraux. Il fut accusé d’être un militant du Parti communiste clandestin et d’être membre des T.P. (Troupes populaires). Il répondit, affirma qu’il n’avait « jamais appartenu à un parti quelconque et je n’ai jamais fait de politique. Je sais qu’il existe un Parti communiste clandestin car j’ai vu plusieurs fois des tracts vers l’usine à Conflans, je ne suis jamais entré dans cette organisation. J’ignore ce que sont les T.P. c’est la première fois que j’entends cette appellation. »
Les policiers lui demandèrent s’il avait des relations avec Lecoq, Bernard et Vitoux. Il les connaissait mais entretenait avec le premier « que des relations d’atelier », le second lui avait confié qu’il « appartenait à ce parti avant la guerre et qu’il avait rompu depuis. » Avec le dernier, il n’avait « jamais parlé politique. »
Lors de sa confrontation avec Fernand Lecoq, il réfuta son affirmation comme quoi il l’aurait sollicité « pour entrer dans l’illégalité ». Et Moïse Talbot de déclarer « Je n’ai jamais recruté pour le compte des T.P. J’ignore d’ailleurs ce que peut signifier cette appellation. »
Moïse Talbot a été emprisonné du 21 novembre 1942 au 21 janvier 1943 à la prison de Fresnes. Le 24 janvier 1943 il était dans le convoi de 1 557 hommes qui partit de la gare de l’Est à destination de Sachenhausen en Allemagne, 230 femmes étaient dirigées sur Auschwitz en Pologne. Près de 80 % d’entre-elles moururent.
Le convoi des hommes arriva le 25 janvier, Moïse Talbot fut affecté au kommando de travail des usines Heinkel, les déportés travaillaient à la fabrication de moteurs d’avions. Arrivé au camp il a été affecté au kommando de travail des usines Heinkel. Une usine camp installée dans un vaste espace boisé ceinturé par des barbelés, les déportés étaient dans des blocks. Dans de vastes halls en 1944, 8 000 déportés travaillaient pour le constructeur d’avions Ernst Heinkel. Les déportés furent évacués le 21 avril 1945.
Moïse Talbot matricule 59181 a été libéré le 4 mai 1945 à Schwerin, il fut homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et Déporté interné résistant (DIR). Il mourut le 18 août 1986 à Fleury-Mérogis (Seine-et-Oise, Yvelines).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233845, notice TALBOT Moïse, Édouard, Henri par Daniel Grason, version mise en ligne le 6 novembre 2020, dernière modification le 6 novembre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BS2 carton 20 (transmis par Gérard Larue). – Bureau Résistance GR 16 P 561185. – Yannick Amossé et Jean Présent, La Résistance à Conflans Sainte-Honorine, Le Temps des Cerises, 2013. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site internet de la Première Guerre mondiale Édouard Henri Talbot. – État civil AD de Seine-Maritime numérisé 4 E 19397 acte n° 2.

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