SAADAOUI Hassen

Par Mariem Dabbab

Né en 1899 à Medjez el Bab (Tunisie), mort le 12 février 1963 dans les locaux de la police  ; militant syndicaliste et communiste.

Au début des années 1920, Hassen Saadaoui exerça le métier d’artisan sellier dans le Souk des brodeurs de cuir à Tunis. Sous l’influence de feu Ahmed Ben Miled, membre actif à l’époque de la jeunesse communiste, il adhéra dès 1923 au jeune parti communiste et au mouvement syndical révolutionnaire. Il rejoignit la 1ére CGTT en 1924.
Hassen Saadaoui accompagna la première expérience syndicale animée par Mohamed Ali, Mokhtar El Ayari, Hadded et d’autres. Il anima également la Section Tunisienne du Secours Rouge International.
Hassen Saadaoui émigra en France de 1927 à 1929 et travailla aux usines Citroën tout en militant au sein de la Commission Coloniale du PCF et à l’Étoile Nord-Africaine, aux côtés des Algériens Messali Haj, Haj Ali et les Tunisiens Taieb Dabbab, Chedly Khairallah et Habib Farhat.
Après son retour en Tunisie en 1930, Hassen Saadaoui fut envoyé à l’École d’Orient à Moscou qui dépendait de l’Internationale communiste de 1931 à 1933. Revenu à Tunis en 1933, il travailla comme employé de commerce et dirigea en 1934 des syndicats autonomes tunisiens comprenant notamment un Syndicat de la Basoche et un syndicat du Bâtiment.
Membre de la direction clandestine du PCT, il fut arrêté le 3 septembre 1934 dans le cadre de l’importante vague répressive ordonnée par le résident Peyrouton parmi les six responsables communistes aux coté des huit dirigeants destouriens. Il avait été momentanément libéré en septembre 1935. Hassen Saadaoui fut interné au camp de Kébili puis à Borj Le Bœuf jusqu’en avril 1936. Après sa libération et la réunification du mouvement syndical français, il intégra les instances dirigeantes de l’UD-CGT en 1936. Il était membre de la direction du PC depuis juin 1936 et responsable d’Ettalia, un journal en langue arabe du PCT en 1937.
Avec le déclenchement de la Seconde guerre mondiale et dans le cadre de la répression anti-communiste, les autorités du protectorat prirent la décision d’assigner à résidence dans différentes régions de la Tunisie des dirigeants communistes dont Ali Jrad, Salah Sebai, Mohamed Jrad et Hassen Saadaoui. Il fut assigné au Kef en janvier 1940, tout juste après déporté au camp d’El Guettar et ensuite en Algérie jusqu’au juillet 1943.
De retour à Tunis, il s’engage de nouveau au sein du PCT et à la reconstitution du mouvement syndical.
Hassen Saadaoui fut secrétaire de l’UD-CGT à partir du XVIIIe Congres de mars 1944, secrétaire adjoint de l’USTT à sa constitution depuis 1946 et puis président de la Centrale de 1952 jusqu’à 1956 (congrès extraordinaire du 2 septembre 1956).
Rappelons qu’entre 1946 et 1956 il y’avait deux Centrales syndicales concurrentes : l’USTT présidée par Hassen Saadaoui et l’UGTT présidé par Farhat Hached.
Hassen Saadaoui a représenté l’USTT à de nombreuses conférences nationales et internationales et a participé à plusieurs meetings syndicaux. Il était régulièrement réélu depuis 1944 au Bureau politique de PCT.
Hassen Saadaoui était un militant d’un tempérament actif et fonceur. Il était connu pour son courage et sa capacité à convaincre.
Suite à des problèmes de cœur en 1958-1959, il a été soigné à Moscou . Mais arrêté en janvier 1963 lors de l’interdiction du PCT, il mourut le 12 février 1963 dans les locaux de la Police.
Le 25 mars 2016, un centre culturel prit le nom de « Hassen Saadaoui », fondé par l’UGTT sis à l’ancien local de l’USTT qui avait décidé de son auto dissolution en septembre 1956 en appelant ses militants à rejoindre l’UGTT et en cédant son local à l’État Tunisien qui l’a fait passer à l’UGTT.
La veuve de Hassen Saadaoui, Chérifa Dali, ancienne vice présidente de l’Union des femmes de Tunisie (UFT) interdite en 1962, était présente à l’inauguration du centre culturel portant le nom de son époux le 25 mars 2016.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233899, notice SAADAOUI Hassen par Mariem Dabbab, version mise en ligne le 8 novembre 2020, dernière modification le 10 novembre 2020.

Par Mariem Dabbab

La veuve de Hassen Saadaoui, Chérifa Dali, ancienne vice présidente de l’Union des femmes de Tunisie (UFT) interdite en 1962, lors de l’inauguration du centre culturel portant le nom de son époux le 25 mars 2016.

SOURCES  : Mustapha Kraiem, Le parti communiste Tunisien pendant la période coloniale, Institut Supérieur d’Histoire du Mouvement National ; Université de Tunis I ; 1997, p. 161-203-204. — J, Bessis, Les Fondateurs. Index biographique des cadres syndicalistes de la Tunisie coloniale (1920-1956), édition de l’Harmattan 1985 ; p 125-126. — Habib Kazdaghli ; Hassen Saadaoui, Webmaster du Mouvement d’Ettajdid (nouveau nom du PCT), 26 avril 2009.

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