DUPONT Robert, Ghislain, Albert

Par Daniel Grason, Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 13 février 1899 à Hautmont (Nord), mort en 1944 ; instituteur ; militant socialiste SFIO d’Asnières (Seine, Hauts-de-Seine).

Dans Le Populaire du 27 janvier 1936, Robert Dupont prenant la parole lors d’une assemblée des comités de diffusion du Populaire. Sur la banderole est écrit : "Chassons la presse bourgeoise des foyers ouvriers".

Robert Dupont était le fils d’Albert, trente-quatre ans, menuisier et de Marie Lucia Haÿe, trente-quatre ans, institutrice adjointe. Il épousa le 23 août 1921 Rosa Inruq Cambier à Berlaimont. Il se maria en secondes noces avec Madeleine, Louise, Marcelle Treuzet en mairie de Le Breuil.
Le couple vint à Asnières et habita un pavillon au 6 ter rue Albert de Mun. Madeleine Dupont exerçait sa profession de coiffeuse dans son salon de coiffure à la même adresse. Instituteur au groupe scolaire des Grésillons à Asnières, il était adhérent au Syndicat national des instituteurs et institutrices publics de France et des Colonies qui était affilié à la CGT.
Il était membre du Parti socialiste depuis décembre 1927, Robert Dupont était secrétaire de la section socialiste SFIO d’Asnières en 1930. Sur les cent cinquante adhérents de 1920, sept étaient restés au Parti SFIO. Les effectifs passèrent de douze membres en 1925 à six en 1929, douze en 1930, vingt-quatre en 1931, cinquante et un en 1932, huit en 1933, seize en 1934, soixante-cinq en 1935, cent quarante-six en 1936. Dupont était, en 1930 et 1933, commissaire du septième secteur de propagande de la Seine et de la Seine-et-Oise (XVIIe arr., VIIIe, IIIe, Asnières, Clichy, La Garenne-Colombes, Levallois-Perret, Bois-Colombes, Colombes, Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne et les cantons d’Argenteuil et Maisons-Laffitte en Seine-et-Oise).
Candidat aux élections législatives du 1er mai 1932 dans la cinquième circonscription de Saint-Denis (Asnières, Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne), il recueillit 3 486 voix sur 23 726 inscrits (14,7 %) et se retira au second tour. Ses voix bénéficièrent surtout au communiste Julien Mocquard qui passa de 4 472 suffrages à 7 654.
Robert Dupont fut candidat aux élections municipales de mai 1929 sur la liste du Cartel des Gauches (inscrits : 14 462, votants : 9 959, Dupont : 1 445). Il prit la tête de la liste socialiste SFIO lors des élections de mai 1935. Le Parti socialiste le présenta au conseil général dans la première circonscription d’Asnières le 26 mai 1935 : Dupont obtint 3 974 voix, le communiste Boulanger 1 473, le « réactionnaire » Michaud 6 052.
Membre suppléant de la CAP au titre de la « Bataille socialiste » en 1935 et 1936, il siégea à la commission administrative du Populaire en 1935, 1937 (motion Zyromski), 1938 (Blum).
Aux élections législatives de 1932 il fut le candidat du Parti socialiste de la 5ème circonscription de Saint-Denis qui comprenait les villes d’Asnières et de Gennevilliers. Le Parti socialiste organisa une réunion le 9 mars à la salle des Clochettes au 149 bis avenue d’Argenteuil à Asnières. Quatre-vingt personnes étaient dans la salle, J Grumbach fit un exposé sur « la politique et le but du socialisme ». Il critiqua « la gestion financière du gouvernement. » Il affirma que les « travailleurs » faisaient « les frais du gaspillage et du désordre de la société. » Il s’éleva « contre les préparatifs de guerre », et démontra « que la bourgeoisie » était la « seule responsable de la crise économique. »
Il lança un appel « en faveur de l’unité ouvrière pour le renversement du régime capitaliste. » Rigaud des Jeunesses socialistes déclara : « Ce n’est qu’avec une classe ouvrière connaissant tous les rouages du mécanisme de la société actuelle que nous pourrons nous permettre de transformer celle-ci pour la gérer nous-mêmes. »
Robert Dupont qui était le candidat socialiste exposa le programme de son parti. Il stigmatisa les organisations politiques qui ne défendaient pas les intérêts du prolétariat. Il appela à « une paix sincère par le désarmement ». Il appela « à l’unité ouvrière » et demanda « aux communistes à abandonner leur tactique de combat entre les travailleurs afin de ne pas faire, comme en 1928, le jeu de la réaction. »
« Les ouvriers ne peuvent pas s’allier avec les hommes d’un parti qui soutient la candidature du Maréchal Hindenburg » déclara Louis Castel le représentant du Parti communiste. Il affirma que les communistes défendaient vraiment les intérêts des travailleurs. Ce à quoi Robert Dupont répliqua que les responsables communistes donnaient des ordres à leurs troupes, sans que celles-ci ne puissent les discuter.
Adhérent du Parti socialiste de la Section Française de l’Internationale ouvrière (SFIO), il était membre de la Commission exécutive de la Fédération de la Seine. En 1933, il présidait l’association de la Jeunesse sportive ouvrière du canton d’Asnières.
En janvier 1935, il déclara le journal Le Réveil Asnièrois, le siège était à son domicile, il en était le gérant. La même année un membre des Croix de Feu entrepreneur parisien d’enlèvement des ordures ménagères porta plainte pour « diffamation » contre la section d’Asnières et son représentant Robert Dupont. Ce dernier était défendu par maître André Weil-Curiel Le 25 juillet la XIVe Chambre correctionnelle acquitta Dupont. L’entrepreneur Dobrouskess fit appel, le 19 novembre l’acquittement de Robert Dupont a été confirmé.
Il fut candidat aux législatives de mai 1932, aux cantonales de mai 1935 et aux élections législatives de 1936. Il tint deux meetings à Asnières, le 5 avril devant 500 personnes dans le gymnase municipal et devant 300 participants le 18 dans le préau d’école place des Bourguignons. Il exposa le programme socialiste qui comprenait notamment : la nationalisation des banques, des assurances, des transports par terre, par eau et par les airs et les grandes sociétés de production, le désarmement des ligues factieuses et le contrôle de la fabrication des armes. Il appela à « Voter pour le candidat du Parti socialiste, afin d’amener à la Chambre une majorité de Front populaire et avec elle ; l’avènement d’une vie meilleure pour les travailleurs. »
Dans Le Populaire du 27 janvier 1936, Robert Dupont prenait la parole lors d’une assemblée des comités de diffusion du Populaire. Sur la banderole était écrit : "Chassons la presse bourgeoise des foyers ouvriers".
Le 7 janvier 1938 il déclara la publication « Le Trait d’Union des amicales socialistes d’entreprises », un signe de la volonté de l’organisation de s’implanter dans les usines.
Il mourut en 1944, le Conseil municipal d’Asnières donna son nom à une rue de la ville.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23397, notice DUPONT Robert, Ghislain, Albert par Daniel Grason, Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 8 janvier 2021, dernière modification le 8 janvier 2021.

Par Daniel Grason, Jean Maitron, Claude Pennetier

Dans Le Populaire du 27 janvier 1936, Robert Dupont prenant la parole lors d’une assemblée des comités de diffusion du Populaire. Sur la banderole est écrit : "Chassons la presse bourgeoise des foyers ouvriers".
 Plaque de la rue Robert Dupont
Plaque de la rue Robert Dupont

SOURCES : Arch. Dép. Seine, Versement 10451/76/1. – Arch. PPo. 1 W 988-48637. – Arch. Jean Zyromski, dossier Fédération de la Seine. – L’Humanité, 1935. – Le Populaire du 20 novembre 1935. – Comptes rendus des congrès de la fédération socialiste de la Seine. – État civil numérisé AD du Nord acte n° 34, la mention de sa mort n’a pas été portée sur son acte de naissance.

Photographie : Daniel Grason

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