DUPUY Édouard, Vincent, Auguste. Écrit parfois DUPUIS Édouard

Par Gilles Morin

Né le 17 novembre 1891 à Béziers (Hérault), mort le 12 janvier 1955 à Villambrard (Dordogne) ; docteur en médecine ; militant et élu radical puis socialiste SFIO de la Dordogne : maire et conseiller général de Villamblard (1924-1937, 1945-1955) ; résistant ; sous-préfet de la France-Libre en Corse.

La Grande guerre interrompit les études de médecine d’Édouard Dupuy, commencées à Bordeaux. Simple soldat puis médecin auxiliaire, constamment au front dans une unité combattante, il fut blessé à deux reprises et fut cité et décoré de la Médaille militaire. À l’issue de la guerre, il termina ses études et s’installa en 1921 à Villamblard, à proximité de sa famille qui y faisait valoir une propriété.
Médecin de campagne, Dupuy devint très vite un notable local : élu conseiller général de Villamblard en 1924, conseiller municipal le 3 mai 1925, puis maire de la ville le 11 janvier 1928, il y fut constamment réélu avec des majorités accrues jusqu’à sa mort, avec simplement une interruption durant l’Occupation. Radical-socialiste jusqu’alors, il rejoignit la SFIO en 1936 et fut réélu conseiller général SFIO en octobre 1937.

En 1939, Dupuy fut de nouveau médecin-lieutenant à 48 ans. Fait prisonnier, il s’évada quelques semaines plus tard et entra dans la Résistance dès 1941 où il reçut des parachutistes en octobre. Dénoncé à la Gestapo, il échappa à l’arrestation et fut envoyé en mission à Pau d’où il passa en Espagne. Arrêté, il connut les prisons et camps franquistes avant d’être libéré et de passer en Afrique du Nord par Gibraltar. Engagé dans les Forces françaises libres, il débarqua en Corse où il fut nommé sous-préfet. Le général de Gaulle l’y décora de la Médaille de la Résistance. À la Libération, refusant tous les postes qui lui étaient proposés, il revint à Villamblard et redevint médecin de campagne.

En 1945, Dupuy retrouva ses fonctions de maire et de conseiller général SFIO. Il présida durant quatre ans, de 1945 à 1949, le conseil général de la Dordogne et fut écarté par ses anciens amis radicaux de ce poste, au profit de Robert Lacoste. Il devait par la suite être vice-Président du conseil général. Il échoua à toutes les élections nationales : candidat aux législatives de 1945, juin et novembre 1946 et 1951, il était toujours placé en 3e ou 4e position sur la liste de la SFIO. Il échoua de même aux sénatoriales de 1948 (où il obtint 442 suffrages au 1er tour et 455 au 2e tour sur 1221 exprimés) et à la sénatoriale partielle de septembre 1951 (il obtint 443 suffrages pour 1223 votants et se désista en faveur du radical arrivé en tête au premier tour).

Édouard Dupuy semble avoir peu participé à la vie nationale de la SFIO, il fut pourtant membre de la direction de la Fédération des élus municipaux et cantonaux socialistes élu au 37e congrès du Parti socialiste en août 1945. Sur le plan départemental il fut aussi à l’initiative de la formation de l’Association départementale des maires en 1948. Il se prononça contre l’approbation du traité de la CED en 1954.
Il s’agit probablement le docteur Dupuy, président du foyer rural de Villamblard, fait officier d’Académie en 1948 (L’Action laïque, n° 96, octobre 1947).

Il était chevalier de la Légion d’honneur et médaillé militaire.
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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23421, notice DUPUY Édouard, Vincent, Auguste. Écrit parfois DUPUIS Édouard par Gilles Morin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 2 mai 2015.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat. F/1a/3214, 3228, 3353 ; F/1cII/116/B, 145, 247, 285, 289, 308, 437 ; F/1cIII/1344 ; F/1cIV/152. — Arch. OURS, correspondance Dordogne. — PS-SFIO, Rapports du XXXIIe congrès national, Librairie populaire, 1938. — Bulletin intérieur de la SFIO, n° 6 et n°8, 1945. — [Le Populaire du Centre. — Le Populaire, 16 août 2015. — Marie-Françoise Crouzille, La SFIO en Dordogne de 1944 à 1958, TER Histoire, Université de Bordeaux III, 1995-1996. — Jean-Marie Gaby, Le Périgord dans la course au Parlement. — Renseignements communiqués par la mairie de Villamblard. — Notes de Claude Pennetier.

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