VISELÉ Henri.

Henri Viselé est un des dix compositeurs typographes qui signent une plainte le 6 janvier 1842 contre Briavoinne, directeur (en fait propriétaire) du journal, Le Globe. Ce dernier est accusé d’avoir, avec d’autres directeurs de journaux de la capitale, organisé une coalition pour faire baisser l’abaissement des salaires de leurs ouvriers (article 414 du Code pénal). Les dix compositeurs se sont mis en grève le 31 décembre 1841 et ont découragé d’autres ouvriers de les remplacer. Adolphe Péquignot, un des dix compositeurs du Globe, est arrêté le 3 janvier 1842 alors qu’il préside d’un meeting de protestation.
Dans la plainte du 6 janvier, les compositeurs demandent donc l’arrestation de Briavoinne. Les patrons sont libres de poursuite. Trois ouvriers sont condamnés à huit et quinze jours de prison, les autres sont relaxés.
Il s’agit là d’un rare cas de dénonciation de coalition patronale. Ce n’est pas sans conséquence puisque cet événement est à l’origine de la création de l’Association libre des compositeurs typographes de Bruxelles le 15 février 1842.

Lorsque Henri Viselé veut adhérer à l’Association libre, il se voit imposer un stage : « son attitude correcte dans l’affaire du Globe ne le rachète pas de son erreur passée ». Il est en effet accusé d’être « un de ceux qui, il y a quatre ans (en 1838), remplacèrent à vil prix les compagnons sortis pour diminution de salaires ».