Par Madeleine Singer
Né le 6 décembre 1932 à Ochtezeele (Nord) ; instituteur, puis directeur de centre d’orientation professionnelle (CIO) ; membre du bureau national du SGEN (1963-1972) ; conseiller municipal de Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise).
Guy Duquesne était l’aîné des trois enfants de Jean Duquesne, instituteur, puis directeur d’école, qui avait épousé Léonie Bara, institutrice. Celui-ci avait adhéré au SGEN dès la Libération et milita dans la section Premier degré pendant toute sa carrière. Guy Duquesne fit ses études au collège d’Armentières et obtint le baccalauréat en 1951. Il prit alors un poste de maître d’internat et passa en 1953 le certificat de propédeutique à la faculté des lettres de Lille. Il se maria en 1955 avec Liliane Coqueray ; tous deux obtinrent un poste d’instituteur suppléant dans le département du Loir-et-Cher qui était déficitaire ; ils y furent titularisés. Ils eurent trois enfants : un fils accordeur-régleur d’instruments de musique, deux filles l’une bibliothécaire, l’autre institutrice. Recruté comme permanent SGEN en 1963, Guy Duquesne y demeura jusqu’à son succès au concours d’entrée à l’Institut national d’études du travail et d’orientation professionnelle (INETOP) où il fut admis le 1er janvier 1973. À la sortie il exerça comme conseiller d’orientation au CIO de Poissy (Yvelines) et fut nommé en 1982 directeur du CIO de Colombes (Hauts-de-Seine), puis de celui de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) où il prit sa retraite en 1992.
Quand Guy Duquesne demanda un poste de maître d’internat, son père le mit en relation avec Jean-Pierre Rousselot*, maître d’internat au lycée de Cambrai et secrétaire académique de la section SGEN des surveillants. Guy Duquesne adhéra donc à ce syndicat à la rentrée de 1951 sans avoir fait un choix vraiment personnel. Mais il fut très vite, dit-il, intéressé « par l’action syndicale car il découvrit dans le syndicalisme tel qu’on le pratiquait au SGEN une possibilité d’initiation aux problèmes sociaux, économiques et politiques, ainsi que le moyen de participer à une action de transformation sociale en exerçant des responsabilités : le syndicat "général", l’affiliation à la CFTC avaient une réalité ». Très rapidement il devint membre du bureau académique des surveillants et remplaça Jean-Pierre Rousselot quand celui-ci en 1953 prit un poste de maître auxiliaire.
En arrivant dans le Loir-et-Cher, Guy Duquesne n’y trouva dans le Premier degré qu’une dizaine d’adhérents SGEN dispersés et inorganisés. Lui et sa femme y furent l’objet d’un véritable ostracisme : beaucoup de collègues gardèrent leurs distances vis-à-vis d’eux. Le seul couple d’instituteurs avec lequel ils entretinrent des relations amicales, leur raconta plus tard que le responsable cantonal du SNI leur avait manifesté sa désapprobation et tenté d’obtenir d’eux qu’ils cessent de fréquenter le ménage Duquesne. Sans pouvoir le prouver, Guy Duquesne pense que leur appartenance au SGEN leur valut une notation médiocre en début de carrière. Très vite il se préoccupa des problèmes de l’école rurale et, à partir de 1960, apporta à ce sujet sa contribution au plan national : on trouva l’année suivante sa signature au bas du compte rendu des travaux de la Commission nationale des problèmes ruraux. Claude Pinoteau* le mit en relation avec des personnalités du monde rural telles que le directeur de la revue Paysans. Dans Syndicalisme universitaire du 16 janvier 1963, Guy Duquesne et sa femme évoquèrent « Le milieu rural en évolution ». En mars 1963, avec l’aide d’Antoine Prost* pour la cartographie, il présenta la carte scolaire de son département, montrant notamment qu’en ayant doté chaque chef-lieu de canton d’un CEG ou un cycle d’orientation (6e et 5e), on obtenait dans la zone de dépeuplement, des établissements dont l’effectif ne permettait pas la pluralité des options nécessaire à une véritable orientation. Cette étude fut, « par prudence », présentée au nom de la commission pédagogique d’Orléans bien que Guy Duquesne en fût l’unique auteur.
Dans le courant de l’année 1962-1963, Claude Pinoteau lui demanda de venir à la rentrée travailler à mi-temps au secrétariat national du SGEN ; Guy Duquesne devait, pour l’autre moitié de son temps, occuper une fonction quelconque à l’OCCAJ (organisation centrale des camps et des activités de jeunesse). Après la mort brutale de Jean Brocard* en septembre 1963, Guy Duquesne devint en fait permanent national au SGEN et dut très vite suppléer le secrétaire du Premier degré, Claude Pinoteau qui, à la suite de la disparition de Brocard, avait hérité de tâches générales. Il prit donc en charge progressivement la chronique de Syndicalisme universitaire pour les classes élémentaires, Claude Jean continuant à assurer celle des classes maternelles. Guy Duquesne s’occupa des démarches au ministère pour les affaires individuelles, relança les activités d’un certain nombre de commissions : école rurale, enfance inadaptée, psychologues scolaires, commission nationale des jeunes, directeurs. Il organisa les réunions du Premier degré au congrès de 1964 en faisant préparer au plan national des projets de motions qui résumaient le rapport de Claude Pinoteau, motions sur lesquelles les sections départementales et académiques avaient à se prononcer. Un premier éditorial de Guy Duquesne, « Bilan » de congrès, le 22 avril 1964, consacra cette prise en charge ; le titre de secrétaire adjoint pour le Premier degré lui avait été conféré peu auparavant. Membre depuis 1962 du comité national, il était en outre entré au bureau national par une décision du comité national de novembre 1963.
Quand Claude Pinoteau, reçu en juin 1964 au CAPCEG, fut amené à reprendre un poste, Guy Duquesne lui succéda aussitôt, en attendant que le congrès suivant officialisât cette prise en charge. Pour la première fois, le Premier degré avait à sa tête un homme qui avait connu la vie syndicale en province et en avait gardé la conviction que le développement du SGEN dans le Premier degré réclamait avant tout un effort d’organisation. Dès septembre 1964, il organisa à Poissy (Yvelines) une session de formation pour les secrétaires départementaux du Premier degré. Cette initiative lui avait été inspirée, dit-il, par les sessions qu’il avait lui-même suivies du temps où il militait dans la section des maîtres d’internat. L’importance de la participation montrant que cette expérience répondait à un besoin, celle-ci fut renouvelée pendant deux ou trois années.
Toujours dans le but de mieux structurer la section, il créa le bulletin Liaisons-SDI qui paraissait six ou sept fois par an et mettait les secrétaires départementaux au courant des activités de la section au plan national : réunions de commissions et de bureau. Ce bulletin était aussi un moyen de travail et d’échanges entre les sections départementales : on y trouvait des questionnaires, des enquêtes ; on y publiait des avant-projets soumis à la réflexion de tous. Il fut tellement apprécié qu’à la demande des secrétaires départementaux du Premier degré (SDI), la diffusion en fut étendue à plusieurs militants par département.
Les rapports que Guy Duquesne présentait dans les congrès faisaient état des préoccupations dominantes de la section. Sans évoquer tous les problèmes catégoriels, soulignons que depuis 1960 le Premier degré liait l’action revendicative au renouvellement pédagogique car, avec la réforme de l’enseignement, « l’école élémentaire cesse d’être une fin en soi pour être repensée dans un ensemble » dont elle constitue les fondements. L’exposé de G. Duquesne pour le congrès de 1966 s’inscrivit dans cette perspective : les objectifs fondamentaux demeuraient ce renouvellement pédagogique (indispensable pour que le maximum d’enfants pût entrer dans le cycle d’observation) ainsi que la revalorisation de la fonction d’instituteur, afin de remédier au « malaise diffus », « né du sentiment que les instituteurs sont des laissés-pour-compte dans les transformations de l’Éducation nationale ». Cela exigeait une action revendicative dont le SGEN, trop minoritaire dans le Premier degré, ne pouvait avoir l’initiative. Puisque le SNI refusait toute unité d’action, Guy Duquesne considérait qu’il fallait gagner l’opinion publique à la cause qu’il défendait.
Aussi, dans les années qui précédèrent la crise de mai 1968, son action fut axée sur tout ce qui rendait possible le renouvellement pédagogique : dans cette perspective, le congrès de 1966 avait réclamé la libération du samedi après-midi afin que les instituteurs pussent effectuer un travail pédagogique en équipe. Dans ses éditoriaux comme au cours des audiences accordées par M. Gautier, directeur de la pédagogie, Guy Duquesne revint fréquemment sur la question, en s’attachant à dissiper les objections que cette libération soulevait car le SNI la jugeait contraire au rôle social de l’école alors qu’elle était souhaitée par la plupart des salariés. Il se préoccupait en même temps des modalités de la formation permanente qui allait être le thème principal du congrès d’avril 1968. Il avait publié en novembre un questionnaire qui suscita, dit-il, « un courrier d’une abondance et d’une richesse extraordinaire », preuve, ajoute-t-il, que « la formation permanente était devenue un besoin fortement ressenti, comme les revendications de mai 1968 allaient le confirmer. Sur ce point comme sur quelques autres, le SGEN avait une bonne longueur d’avance sur le SNI ».
Le rapport présenté au congrès de 1968 montrait que cette formation permanente exigeait une réforme de la fonction de l’inspecteur primaire afin que celui-ci fût d’abord un animateur et un conseiller. Dans l’école elle-même, le rôle du directeur et le conseil des maîtres devaient évoluer afin de rendre possible un travail d’équipe. Il fallait enfin que les écoles normales devinssent des centres de formation, d’information et d’expérimentation pédagogique : cela exigeait à la fois le transfert en lycée des classes de baccalauréat afin de libérer la place nécessaire, l’accroissement des moyens en personnel, l’attribution de crédits pour les bibliothèques, les appareils audiovisuels, les stages, etc. On comprend que Guy Duquesne entretenait d’étroites relations avec la section SGEN des professeurs d’école normale qui dès 1961 réclamait une formation professionnelle en deux ans, adaptée au nouveau rôle du Premier degré depuis la constitution du cycle d’observation. Au cours des audiences accordées par M. Gautier, directeur de la pédagogie, G. Duquesne défendait avec Jacques George*, secrétaire SGEN des écoles normales, la nécessaire transformation de ces écoles normales, demandant notamment qu’on fît en formation professionnelle une place suffisante aux remplaçants.
Il faudra les événements de Mai 1968 pour que ces projets puissent aboutir au moins partiellement. Dès le 20 mai, avec le Second degré, Guy Duquesne avait donné l’ordre de grève, exécutoire à compter du mercredi 22 mai. Il prit une part active aux négociations des 4 et 5 juin, alla en audience chez le ministre en juillet et août, travailla à la commission de vie scolaire, dans la sous-commission consacrée au Premier degré. Quand il posa le 9 octobre le problème de la libération du samedi après-midi, il souleva une tempête de protestations auxquelles il opposa la nécessité d’une réforme pédagogique démocratique. Au cours de la conférence de presse du SGEN, le 11 décembre 1968, il montra que les projets du syndicat sur le travail pédagogique en équipe rencontraient une adhésion croissante des maîtres et très peu d’opposition des parents. Le principe de cette libération ainsi que la suppression de l’obligation de cantine, demandée également par le SGEN, furent admis par la sous-commission dont le rapport fut en février 1969 ratifié par la commission plénière. L’arrêté du 7 août 1969 constitua pour le syndicat une victoire car il ne prévoyait pas pour le samedi après-midi le « service d’accueil » souhaité par certains alors que le SGEN réclamait que les instituteurs pussent consacrer ces trois heures à leur formation « sans entraves, ni restrictions ». Guy Duquesne demanda alors l’instauration d’animateurs (au moins un par circonscription) ainsi que l’organisation de journées d’études, de stages, au niveau des inspections primaires ou dans les écoles normales.
Le ministre avait également pris en septembre 1968 la décision de fixer à deux ans la durée de la formation professionnelle. Au congrès de mars 1970, Guy Duquesne put indiquer parmi les acquis de mai 1968 « la généralisation de cette formation en deux ans et l’organisation de stages dans les écoles normales à l’intention des maîtres en exercice ». Il fut à ce congrès réélu par 94,3 % des mandats. Peu après le dépouillement des élections à la Commission administrative paritaire nationale (CAPN) des instituteurs permettait au SGEN, avec 9,5 % des suffrages, de retrouver le siège qu’il avait eu de façon éphémère à la Libération. C’était d’abord le résultat du travail d’organisation effectué par Guy Duquesne : avec 33 listes départementales, le SGEN avait 38 élus dans 21 départements. Cela traduisait aussi le prestige nouveau du sigle confédéral chez les jeunes instituteurs : la CFDT s’était affirmée à leurs yeux pendant les événements de mai 1968. Dans la région parisienne, les élections aux Conseils départementaux qui eurent lieu après mai 1968 marquèrent un bond en avant du SGEN : dans l’Essonne, le SGEN eut 17 % des voix et dans le Val-d’Oise 10 %, alors qu’en 1965 dans la Seine-et-Oise dont ces deux départements étaient issus, le syndicat n’avait obtenu que 7,2 % des suffrages. Or les résultats ainsi acquis furent durables : malgré une baisse due à la scission du SNI en deux syndicats rivaux, le Syndicat des enseignants (SE) et le Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs d’école et professeurs de collège (SNUIPP), le SGEN garda en 1996 son siège à la CAPN avec 10,6 % des voix et avec 63 élus, était présent dans 45 CAP départementales.
Dans son rapport pour le congrès de 1972, Guy Duquesne déclara : « La revalorisation de la fonction d’instituteur et la réforme de la formation initiale, liée au développement de la formation permanente, sont les clés d’une transformation profonde de l’institution scolaire, conforme à nos objectifs. » Or pendant les deux années précédentes, il avait montré dans ses éditoriaux que l’action sur ces deux plans était difficile. « La rénovation en échec », titrait-il le 17 juin 1971. Le nouveau programme de mathématiques qui datait de janvier 1970, n’était pas entré dans les faits ; vu le désarroi des instituteurs, il aurait fallu un recyclage sérieux, c’est-à-dire des séances de travail fréquentes, de courte durée, organisées sur de petits secteurs géographiques, ainsi que des stages. L’enseignement du français n’évoluait guère et les activités d’éveil n’existaient pas encore. Quant à la revalorisation de la fonction d’instituteur, le ministre Olivier Guichard, « ignorant » le SGEN Premier degré, négociait exclusivement avec le SNI auquel il promettait en septembre 1971 cette revalorisation, accompagnée d’un recyclage des maîtres et de la création d’un corps de titulaires-remplaçants. Ces questions avaient pourtant fait l’objet, le 10 mai précédent, d’une lettre du secrétaire général du SGEN au ministre. En outre ce corps de titulaires-remplaçants était une invention du SGEN à son congrès de 1962 ; le SNI ne reprit cette revendication que dans sa conférence de presse du 21 décembre 1966. La création de ces titulaires-remplaçants devint effective sous le ministre Joseph Fontanet qui, en juin 1972, avait remplacé O. Guichard ; mais le nouveau ministre en réserva la primeur aux journalistes, le 11 septembre 1972, bien que la délégation SGEN qu’il avait reçue le 8 août, eût insisté particulièrement sur ce point.
Réélu au congrès de mars 1972 par 96 % des mandats, Guy Duquesne allait quitter son poste quelques mois plus tard. « Intéressé - même avant de devenir permanent syndical - par l’orientation scolaire et professionnelle, j’ai, dit-il, choisi en juillet 1972 de tenter ma réinsertion professionnelle dans cette branche. » Admis au concours de recrutement, il entra le 3 janvier 1973 à l’Institut national d’orientation professionnelle (INOP) de Paris. Il mettait fin ainsi à une tâche qui avait été très lourde. Dirigeant le bureau Premier degré, il assistait depuis 1963 à toutes les réunions du syndical général, tant à celles du bureau national que du comité national. Il allait en audience auprès des différents directeurs du ministère, qui s’occupaient les uns de la pédagogie, les autres du personnel ; il faisait partie de la délégation SGEN qui se rendait chez le ministre ou à son cabinet. Il participait aux conférences de presse du SGEN, par exemple à celle du 29 février 1972 où il analysa le projet d’un nouveau statut pour les instituteurs, déplorant le maintien du régime d’avancement et de notation ainsi qu’une aggravation du régime disciplinaire. En outre le SGEN Premier degré était de plus en plus difficile à diriger. Vu l’implantation géographique très déséquilibrée, l’unité de la section avait toujours été malaisée car il y avait dans les trois départements de l’Est un syndicalisme de masse et ailleurs un syndicalisme minoritaire. Mais depuis le changement de direction du SGEN au congrès de 1972, il y avait en outre des divergences relatives à l’orientation syndicale : celles-ci exigeaient que des règles de fonctionnement fussent élaborées et respectées. Aussi Guy Duquesne souhaitait-il que quelqu’un d’autre s’en chargeât, rappelant qu’au congrès de 1970, il avait déjà lancé un appel pour sa succession.
Devenu conseiller d’orientation, Guy Duquesne demeura un militant syndical. Élu en 1976 à la CAPN de l’orientation en qualité de suppléant d’Hélène Angeville, il y siégea jusqu’en 1979 et fut de ce fait pendant cette période membre de la commission administrative de la section SGEN de l’orientation. Il fut en même temps membre de la CAP de l’Académie de Versailles pour l’orientation.
Ayant attendu pour adhérer à un parti politique d’avoir quitté ses responsabilités syndicales nationales, G. Duquesne devient, en 1974, membre du Parti socialiste (PS). Élu en 1977 conseiller municipal de Saint-Ouen-l’Aumône, il fut de 1983 à 1995 maire adjoint, chargé de l’action culturelle et de la communication. Toujours conseiller municipal en 1998, il assistait le maire adjoint aux affaires scolaires sur certains dossiers concernant notamment le Premier degré. Il était chevalier des Palmes académiques.
Par Madeleine Singer
SOURCES : Madeleine Singer, Le SGEN 1937-1970, thèse, Lille III, 1984, 3 vol. (Arch. Dép. Nord, J1471). — Histoire du SGEN, Presses universitaires de Lille, 1987. — Le SGEN Des origines à nos jours, Le Cerf, 1993 (Arch. Dép. Nord, J1578). — Syndicalisme universitaire, 1960-1979. — Circulaire de Guy Duquesne aux militants des instances nationales et aux SDI, 22 décembre 1972. — Bulletin SGEN Premier degré, 9 janvier 1997. — Lettres de Guy Duquesne à Madeleine Singer, 2 novembre 1980, 3 novembre 1980, 7 juin 1995, 13 décembre 1997 (Arch. privées).