FENON Denise, Louise Augustine épouse VIGIER

Par Eric Panthou

Née le 4 mars 1927 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), décédée le 23 mai 2017 à Clermont-Ferrand ; ménagère ; militante communiste, membre du Comité fédéral du PCF du Puy-de-Dôme.

Son père était agent des chemins de Fer, à la Compagnie PLM (Paris Lyon Méditerranée). Sa mère travaillait chez Michelin, dans un atelier aux conditions de travail très dures. Dans les écrits qu’elle a laissées, Denise Vigier évoque la dureté du patronat, les grèves de 1936 et la présence de membres de la Cagoule parmi l’encadrement Michelin, l’adhésion massive des ouvriers -dont sa mère- à la CGT : des événements qui ont durablement marqué la mémoire ouvrière de la ville.
Elle vécut son enfance dans un quartier de Montferrand. Elle alla à l’école privée jusqu’au qu’au CM1 puis rejoignit l’école laïque Ferdinand Buisson qui venait de s’ouvrir juste à côté de chez elle. Cette école accueillait surtout des enfants d’ouvriers Michelin parmi ceux refusant que leurs enfants aillent dans les écoles Michelin, confessionnelles.
Elle a été reçue au Certificat d’études en 1939, à l’âge de 12 ans. Elle alla ensuite à 13 ans au Lycée Sidoine Appolinaire en section commerciale, obtenant le CAP de comptabilité. Cette même année 1940, le régime de Vichy ayant décidé le retour des femmes au foyer, la famille Michelin, alors soutien ouvert du Régime, décida d’appliquer cette politique au sein de l’usine. La mère de Denise Fenon fut ainsi renvoyée bien que son mari était alors hospitalisé au sanatorium. C’est seulement après le décès de celui-ci, en avril 1941, qu’elle fit des démarches pour être réembauchée.
Denise fut embauchée vers 1942 au Groupement Répartiteur Hôtelier, organisme chargé de la distribution de bons de café, charbon aux cafés, hôtels et restaurants. Mais elle en partit au bout de 18 mois, refusant de faire les tâches les plus ingrates exigées des salariées les plus jeunes. Elle rejoignit immédiatement le Service des constructions provisoires (SCP) chargé de la construction de "baraques" et de mobilier pour les sinistrés. Après la dissolution de cet organisme en 1946, elle fut mutée à la délégation du Puy-de-Dôme du Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme où elle est restée jusqu’à la naissance de sa fille et alors qu’elle avait déjà un garçon, né 18 mois plus tôt. Elle obtint une disponibilité d’un an mais sa réintégration fut refusée ensuite.
En 1949, elle fut marquée par son voyage de deux semaines au festival de la Jeunesse à Budapest (Hongrie).
Denise Fenon épousa Michel Vigier le 12 décembre 1953. Le couple eut trois enfants : François, Danièle et Rémi.
Son mari était ouvrier typographe, membre du Comité fédéral du PCF du Puy-de-Dôme depuis 1952, fils d’une des principales figures de la CGT de l’après-guerre jusqu’aux années 1960. Elle-même militante communiste, Denise Vigier eut l’honneur de la Une de la Revue des Travailleurs en 1956, le 11 mai 1956, pour vanter les mérites de l’accouchement sans douleur.
Elle intégra le Comité fédéral à l’issue de la XIII° conférence fédérale des 29 et 30 avril 1961, pour un seul mandat. Elle est alors présentée comme ménagère. Elle siégea alors aux côtés de son mari et de son beau-père, tous les deux membres du Bureau fédéral.
Le couple vécut toujours à Clermont-Ferrand.
Leurs trois enfants furent adhérents au PCF et pour leurs deux fils, adhérents à la CGT.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article234365, notice FENON Denise, Louise Augustine épouse VIGIER par Eric Panthou, version mise en ligne le 15 décembre 2021, dernière modification le 15 décembre 2021.

Par Eric Panthou

SOURCES : Archives fédération PCF du Puy-de-Dôme. — Informations transmises par Maurice Vigier, son beau-frère. — Écrits de maman, 31 p., dactyl.

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