VIGNON Sixte, Marie, Jacques

Par Audrey Galicy

Né le 5 janvier 1912 à Dijon (Côte d’Or), mort en action le 7 juin 1944 à Goudon (Hautes-Pyrénées) ; militaire de carrière ; résistant du Corps Franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Sixte Vignon
Sixte Vignon

Sixte Vignon était le 6ème enfant du général de Brigade Georges Vignon et de Mathilde de Fraguier. Il appartint à une famille d’officiers. Il intégra l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1930, promotion « Maréchal Joffre ». Nommé lieutenant en 1934, il fut affecté au 9ème régiment de spahis algériens, unité de cavalerie, puis mis à la disposition du général commandant supérieur des troupes du Maroc. Il fut affecté au 1er régiment de chasseurs d’Afrique et reçut en 1940, le commandement d’un escadron d’auto-mitrailleuses de ce régiment. Cette même année, il épousa Geneviève d’Estriché de Baracé, au Maroc. Le couple eut 3 enfants.
A son retour en métropole, il fut nommé capitaine et affecté à l’Ecole de Cavalerie de Tarbes, puis au 2ème régiment de hussards. Il participa à la campagne de 1940. En 1942, il fut démobilisé suite à la dissolution de l’armée d’armistice.
Dans les Hautes-Pyrénées, il devint secrétaire général puis directeur des centres d’apprentissage de l’Union Paritaire Corporative (U.P.C.) dont le but était l’apprentissage de jeunes garçons et filles, le développement du corporatisme, la liaison avec les industriels. Cet emploi lui permettait de dissimuler son engagement dans la Résistance, dès la fin 1942. Il appartenait au groupement Sud-Ouest du Corps Franc Pommiès dirigé par Benony. Il était adjoint du commandant de bataillon des Hautes-Pyrénées Maupéou. En mai 1944, celui-ci fut arrêté et le capitaine Sixte Vignon prit le commandement du bataillon.
En juin 1944, il installa son poste de commandement aux abords de Cabanac-Aubarède à une dizaine de km de Tarbes. Le 6 et 7 juin, les sections des compagnies se mobilisèrent avec pour mission : harceler l’occupant.
Le 7 juin 1944, deux camions allemands furent accrochés par la section Lavarène à proximité de Goudon. Le jeune chasseur Jacques Sicamoys fut mortellement blessé. Deux Allemands réussirent à prendre la fuite et alertèrent la garnison allemande. Averti de l’accrochage, le capitaine Sixte Vignon se rendit en motocyclette sur les lieux, accompagné du chasseur Camille Mathieu. Les deux hommes tombèrent sur les renforts allemands venus de Tarbes. Ils tentèrent de fuir mais furent tués.
Inhumé dans le cimetière de Goudon, son corps fut transféré quelques années plus tard dans le caveau familial à Lyon.
Homologué commandant à titre posthume, il fut nommé chevalier de la légion d’honneur et obtint la croix de guerre 39/45 avec palme : « Officier remarquable qui incarne les plus belles vertus militaires. Symbole vivant du courage et du plus pur esprit de sacrifice. A été dans le département des Hautes-Pyrénées l’un des animateurs les plus actifs du mouvement de la Résistance Armée. Est tombé dans une embuscade et a été mortellement blessé le 7 juin, alors qu’il tentait de rejoindre une de ses unités engagée au combat à Goudon (Hautes-Pyrénées). »
Une stèle érigée à Goudon, offerte par son père le général Georges Vignon, rappelle son souvenir. Son nom figure également sur le monument aux morts de communes de Mably (Loire), ainsi que sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac.
Son nom fut donné au lycée professionnel d’Aureilhan (Hautes-Pyrénées) ainsi qu’à un lycée professionnel de Toulouse (Haute-Garonne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article234389, notice VIGNON Sixte, Marie, Jacques par Audrey Galicy, version mise en ligne le 19 novembre 2020, dernière modification le 19 novembre 2020.

Par Audrey Galicy

Sixte Vignon
Sixte Vignon

SOURCES : AVCC Caen. — Archives de la Côte d’Or. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel Corps Franc Pommiès. Tome 1-2 ; La lutte ouverte, Amicale du Corps Franc Pommiès, 2007.

La Saint-Cyrienne.

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