MAURET Pierre

Par André Balent

Né le 18 mai 1872 à Erp (Ariège), mort le 21 août 1944 à Saint-Girons (Ariège) ; cordonnier à Saint-Girons (1892), chauffeur à Saint-Girons (Ariège) en 1944 ; victime civile des combats de la libération de Saint-Girons le 20 août 1944

Fils de Paul cultivateur à Erp (village de l’extrémité occidentale du massif pré-pyrénéen de l’Arize, proche de Saint-Girons, sous-préfecture et principale ville du Couserans) et de Marie Fauré âgés respectivement de quarante-quatre et de trente ans en 1872, Pierre Mauret vint par la suite habiter à Saint-Girons avec sa mère, veuve. Il exerçait alors la profession de cordonnier. Sur sa fiche du registre matricule de l’Armée, il était mentionné qu’il avait un degré d’instruction de niveau 3 (« possède une instruction primaire plus développée ») ;

En 1892, le conseil de révision le dispensa de service militaire car il était fils unique de veuve. Mais le 11 novembre 1893, il fut affecté au 83e régiment d’Infanterie en garnison à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) dans le Comminges voisin. Le 25 septembre 1894, il fut, sur sa demande, mis en congé et rendu à la vie civile. Il se maria le 29 avril 1899 à ( ?) avec Grégorie, Joséphine Urquia [nom de la commune de mariage et patronyme de son épouse illisibles sur la mention marginale de son acte de naissance, mais lisible sur l’acte de décès].

Pierre Mauret fut mobilisé en novembre 1914. Il intégra le 130e régiment d’Infanterie coloniale de Marmande (Lot-et-Garonne) le 20 novembre 1914 et se trouva dans la zone des armées le 13 mai 1915. Il fut rendu à la vie civile le 2 janvier 1919. En 1944, il était domicilié à Saint-Girons, 6 rue Rouaix ;

Pierre Mauret se trouvait à Saint-Girons lorsqu’il y fut mortellement blessé, sans doute dans la soirée, par une balle perdue le 20 août 1944 ainsi qu’un autre civil, Jean Vidal. Il mourut le lendemain à l’hôpital de Saint-Girons [ 23 rue de l’Hôpîtal "où il se trouvait casuellement"] à 1 heure trente.

Le 1er bataillon de la Légion du Turkestan, encadré par des officiers allemands, venait du Comminges (Haute-Garonne) où ses hommes étaient en garnison. Ils se repliaient vers l’est, en direction de la vallée du Rhône, après avoir abandonné leurs cantonnement à Saint-Gaudens ou Mazères (Haute-Garonne), exécutant l’ordre de l’état-major du groupe d’armée G qui avait ordonné ce repli à la suite du débarquement allié en Provence, le 15 août 1944. Le 20 août, les résistants du Couserans — maquis de la Crouzette avec les FTPF (2e compagnie de l’Ariège) et les guérilleros de l’AGE (3e bataillon de la brigade de l’Ariège) — avaient pénétré dans Saint-Girons et avaient, une première fois, libéré la ville. La légion du Turkestan entra dans Saint-Girons par le pont sur le Lez après 19 heures. Ses hommes terrorisèrent nuitamment la population, pillant, saccageant, violant avant de quitter Saint-Girons et de poursuivre leur route vers l’est, vers Rimont et Castelnau-Durban où leur progression sanglante fut arrêtée par les maquis ariégeois le 22 août 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Girons. Il reçut la mention "mort pour la France" le 8 août 1945 ; Elle fut transcrite en marge de son acte de décès sur le registre de l’état civil de Saint-Girons.

Voir Saint-Girons (Ariège), victimes de la répression allemande et collaborationniste (fin mai-début juillet 1944) et des combats de la Libération, 20-21 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article234476, notice MAURET Pierre par André Balent, version mise en ligne le 21 novembre 2020, dernière modification le 20 mai 2022.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 5 Mi 254, état civil d’Erp, registre des actes de naissance, 1841-1874 ; 4 E 6468, état civil de Saint-Girons, acte de décès et mention marginale ; 64 J 23, fonds Claude Delpla, listes manuscrites et fiche individuelle manuscrite. — Arch. dép. Haute-Garonne, 11 R 186, bureau de recrutement militaire de Saint-Gaudens, classe 1892. — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [p. 211]. — Site MemorialGenWeb consulté le 17 novembre 2020.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable