DURAND André, Alphonse

Par Jacques Girault

Né le 30 avril 1911 à Charny (Yonne), mort le 24 mai 1996 à Tonnerre (Yonne) ; instituteur ; syndicaliste du SNI ; militant communiste de l’Yonne ; conseiller général ; maire d’Épineuil (1959-1983).

Enfant jumeau d’un manouvrier, victime de la Grande Guerre, André Durand, pupille de la Nation, devint instituteur et exerça comme instituteur dans divers villages de l’Avallonais dans le Morvan dont Saint-Brancher.

Membre du Parti communiste depuis 1933, il était le secrétaire de la section communiste d’Avallon à la fin des années 1930. Lors de la conférence régionale en octobre 1936 qui créa la région communiste de l’Yonne, il entra au comité et au bureau régional et exerça la responsabilité de trésorier. Il occupait aussi la même responsabilité dans l’organisation départementale du mouvement Amsterdam-Pleyel.

il se maria en août 1935 à Migennes (Yonne).

Mobilisé en 1939, il fait prisonnier, et resta en captivité en Allemagne jusqu’en 1945.

Instituteur à Epineuil, André Durand était le secrétaire de la section communiste du Tonnerre au début des années 1950. Il demeura membre du bureau de la section par la suite.

Il faisait partie du bureau de la section départementale du Syndicat national des instituteurs. Lors du congrès national, le 19 juillet 1947, dans son intervention, il demanda un rapprochement avec les syndicats ouvriers. Il était toujours membre du bureau ou secrétaire adjoint de la section au milieu des années 1960.

Depuis 1946, André Durand était membre du comité de la fédération communiste de l’Yonne et il ne fut pas renouvelé dans cette responsabilité en 1957. « Homme de terroir », chaque semaine, dans Le Travailleur de l’Yonne puis dans Les Nouvelles de l’Yonne, il livrait une rubrique rurale « la chronique du Pée Ladouelle ».

En 1945, il fut élu au conseil général. Au printemps 1951, la fédération communiste blâma les trois conseillers généraux communistes "pour fautes opportunistes" à l’assemblée départementale. Ils avaient voté, à la fin de 1950, une motion inspirée par le président de droite du conseil général, appuyé par les élus socialistes, rendant « hommage à nos vaillants soldats qui défendent nos valeurs en Indochine ». Le secrétaire de la fédération Victor Bolzan*, avait été convoqué au siège du comité central du PCF qui lui avait demandé de rédiger ce blâme signé par la fédération qui qualifiait l’attitude des élus de « honteuse ». L’affaire fit grand bruit et le texte fut publié dans l’Humanité et commenté dans la presse nationale et dans L’Yonne républicaine. Les trois conseillers généraux publièrent une mise au point dans ce journal, le 2 décembre 1950. Après avoir condamné la politique gouvernementale en Indochine et rendu « hommage aux victimes vietnamiennes », ils reconnaissaient avoir manqué « de vigilance et de fermeté » et remerciaient « la Direction de notre parti de sa critique ferme et fraternelle qui nous aidera et qui aidera tous les communistes à intensifier la lutte pour imposer la paix au Viet-Nam ».

Durand ne fut pas réélu en 1951. La fédération lui reprochait de ne pas vouloir créer une cellule communiste dans son village où il vendait pourtant plus de 40 Humanité-Dimanche. De plus, parmi les instituteurs, son militantisme pédagogique, favorable aux méthodes Freinet qu’il pratiquait, l’empêchait selon la fédération de défendre les positions du PCF, d’autant qu’il était surtout investi dans les organisations extérieures (FNDIRP, Amicale de Mauthausen, Comité du 5 janvier pour une Tchécoslovaquie libre et socialiste).

Pourtant les rapports notaient la justesse de ses réactions lors des événements de Hongrie. Aussi, Durand fut-il le suppléant du candidat communiste aux élections législatives de 1958 dans la deuxième circonscription (Tonnerre-Avallon). La même situation se renouvela en 1973.

Candidat au conseil général dans le canton de Tonnerre à toutes les élections depuis 1951, battu en 1957, en 1963, en 1970, Durand, en 1976, retrouva son siège (1 293 voix au premier tour, première position, 2 441 voix le dimanche suivant). Il le conserva en 1983 (1 206 voix, deuxième position, 1 862 voix, élu au deuxième tour).

En 1959, Durand fut élu maire d’Epineuil, une commune de 500 habitants, célèbre pour son vignoble. Il conserva son mandat jusqu’en 1983. Il initia la reconstitution du vignoble local dont les disposent de l’appellation contrôlée bourgogne Epineuil.

Veuf, il s’était remarié en février 1964 à Paris (XVIIe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23452, notice DURAND André, Alphonse par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 7 août 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : RGASPI, 517 1 1819, 1896. — Archives du Comité national du PCF. — l’Ecole libératrice — Renseignements fournis par la mairie d’Épineuil et par Jean Cordillot. — Note d’Alain Dalançon.

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