Par Gérard Langlais
Né le 7 janvier 1942 à Nantes (Loire-inférieure, Loire- Atlantique), mort le 19 juillet 2014 à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) ; électricien puis frigoriste ; militant JOC et syndicaliste CFTC puis CFDT , secrétaire de la section SGEN-CFDT à la Faculté des sciences de Nantes , secrétaire fédéral de la Branche techniciens du supérieur et CROUS du SGEN-CFDT de 1973 à 1981.
Joseph Boursier, le père de Michel, était ébéniste et sa mère, Marie Gandefroy, femme au foyer. La famille se composait de cinq enfants : deux filles et trois garçons et eut une pratique religieuse régulière. Michel Boursier fréquenta l’école privée et y obtint son certificat d’études primaires (CEP). En 1956, il entra en apprentissage pour devenir électricien et obtint son certificat d’aptitude professionnelle (CAP) en 1959 qu’il compléta par un brevet d’études professionnelles (BEP), obtenu en 1965 grâce aux cours du soir.
De 1959 à 1961, Michel Boursier travailla dans une petite entreprise d’électricité. Il milita à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et se syndiqua à la CFTC. En octobre 1961, il partit faire son service militaire à Montbéliard (Doubs) où il suivit une formation de frigoriste. De janvier à octobre 1962, il fut affecté en Algérie, d’abord à Alger puis à Oran. Il y connut donc la fin de la guerre et l’accès de l’Algérie à l’indépendance proclamée le 1° juillet 1962.
À son retour à Nantes, Michel Boursier fut embauché à l’entreprise Matal produisant du matériel frigorifique. Il y milita à la CFTC mais fut licencié courant 1964 pour activités syndicales. En septembre 1964, il eut alors l’opportunité d’entrer à la Faculté des sciences de Nantes comme agent technique de laboratoire. Il travaillait au laboratoire de photographie et y préparait les documents pour les enseignants.
Syndiqué dès lors au SGEN-CFDT, Michel Boursier s’investit dans les activités syndicales à la Faculté des sciences où il fut secrétaire de la section SGEN. En 1973, il devint secrétaire national du SGEN pour la Branche techniciens du supérieur et CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) jusqu’en 1981. A partir de 1975, il fut aussi secrétaire académique du SGEN pour les personnels de cette même branche. Il siégea également à la Commission permanente nationale de la fédération SGEN de 1975 à 1978.
Michel Boursier participa activement à la vie de l’organisation syndicale : animation de formation de base du SGEN en 1982 et 1983, secrétariat fédéral de Branche techniciens du supérieur et CROUS, participation au congrès fédéral SGEN à Annecy en 1986 où il fit une intervention sur le temps de travail dans l’Enseignement supérieur (personnels enseignants, administratifs, techniques, etc.). En 1988, il fut élu au Conseil d’administration de l’Université de Nantes sur une liste SGEN-CFDT (collège des personnels administratifs, techniciens, ouvriers, de service et de santé – ATOSS). Il siégea aussi au Conseil académique de l’Education Nationale (CAEN) à partir de 1988.
En 1990, Michel Boursier se mit en disponibilité de la Faculté des sciences et créa, avec Philippe Fieux, travailleur social, ENVIE 44, une entreprise de réinsertion spécialisée dans la réparation et de la revente d’appareils ménagers. Cette entreprise intermédiaire fait partie du réseau national ENVIE, fondé à Strasbourg en 1984. Elle a connu un fort développement et compte désormais plusieurs entités en Loire-Atlantique.
À la fin de sa période de disponibilité, il réintégra l’Enseignement supérieur à la Faculté de droit comme chef d’atelier. De 1994 à 1996, il assuma la fonction de trésorier de l’Union départementale CFDT de Loire-Atlantique. Il siégea de nouveau au Conseil syndical du SGEN-CFDT de Nantes jusqu’en 2000, en tant que référent ATOSS. Il prit sa retraite en 2002 et continua d’assurer des tâches pratiques pour l’organisation syndicale (envois postaux de la presse syndicale, préparation des élections professionnelles, etc.), jusqu’à ce que la maladie l’en empêche.
Michel Boursier s’était marié en 1965 avec Annick Rousset, née le 19 novembre 1940, infirmière puéricultrice. Le couple eut trois enfants : Véronique née en 1966, Emmanuelle née en 1969, Ludovic né en 1972. Tous les deux militèrent à l’Action catholique ouvrière (ACO). Son épouse continua d’y participer après le décès de son mari, survenu en 2014. Elle fut également élue municipale sur la liste d’Union de la gauche à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) durant deux mandats de 1983 à 1995, avec la délégation d’adjointe à l’action sociale et à la santé de 1989 à 1995.
Décédé à l’âge de 72 ans des suites d’une longue maladie, Michel Boursier eut des obsèques religieuses célébrées le 22 juillet 2014 en l’église Saint-Louis-de-Montfort à Saint-Herblain, où ses camarades du SGEN lui rendirent hommage.
Par Gérard Langlais
Sources : Arch. SGEN-CFDT 44, Centre d’histoire du travail, Nantes. — Entretiens avec Annick Boursier le 15 février 2017 et le 24 janvier 2020. — Témoignages de militants du SGEN-CFDT ayant côtoyé Michel Boursier (Jean Angomard, Anne Benaitreau et Daniel Jamonneau).