BRIAS Roger, Émile, Christian

Par Gérard Larue

Né le 15 février 1904 à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis), mort pour la France le 17 février 1941 , Capitaine au long cours ; gaulliste des Forces Navales Françaises Libres (FNFL) ; Compagnon de la Libération.

Fils de Léon, François Brias ouvrier-papetier, et de Marie Valdre ouvrière papetière, ses parents habitaient 73 route de Gonesse (actuelle avenue Stalingrad) à Stains, lors de sa naissance.
En 1922, Roger Brias débuta une carrière dans la marine marchande en entrant comme stagiaire à la Compagnie des Chargeurs réunis. Il effectua son service militaire dans la marine nationale à partir de décembre 1924 et fut promu enseigne de vaisseau de 2e classe de réserve en décembre 1925. De retour aux Chargeurs réunis, il devint lieutenant en juillet 1928, puis capitaine au long cours en novembre 1930.
Marié le 4 août 1934 au Havre (Seine-inférieure, Seine-Maritime) avec Thérèse Jeanne Heuzé, il eut un enfant. La famille habita 12 rue d’Epernon au Havre.
Au moment où débutait la Seconde Guerre mondiale, Roger Brias était officier en second sur le cargo Casamance, sous les ordres de Jacques Dussumier de Fonbrune capitaine au long cours. Le bâtiment avait été fabriqué aux Ateliers et Chantiers de la Loire de Saint-Nazaire (Loire-inférieure, Loire-Atlantique) et lancé le 21 février 1921 pour la Compagnie des Chargeurs réunis. Son port d’attache était établi au Havre.
Le 20 juin 1940, le bâtiment appareilla depuis Bordeaux avec une centaine de passagers pour l’Angleterre. Saisi par les Anglais à Southampton lors de l’armistice, il fut affecté au Ministry of War Transport, puis réarmé sous le pavillon de la France libre. Ralliant les Forces Françaises Libres du Général De Gaulle (FFL), Roger Brias en prit le commandement en juillet, et réalisa des missions de transport de troupes et de marchandises au profit des alliés en Afrique. Le Casamance participa à l’expédition de Dakar (Sénégal) visant à rallier l’Afrique occidentale française en septembre 1940, puis aux opérations de Libreville (Gabon) en novembre 1940.
Avec un chargement complet dans les différents ports d’Afrique, le Casamance fit en 1941 le voyage de retour Freetown-Glasgow, chargé d’acajou, d’arachide et de cacao, avec un équipage cosmopolite de 47 personnes.
« Le 17 février 1941, dernier navire du convoi de Glasgow à destination de Huil, le Casamance se dirigeait vers le sud en descendant la Mer du Nord, par une mer déchaînée, les compas déréglés, la faible puissance des machines ne pouvant compenser la dérive, le moteur du Casamance tomba en panne. Le navire s’échoua vers minuit trente, entre Skinningrove et Hummersea (Yorkshire), à environ neuf milles au sud de Redcar. Une voie d’eau s’étant déclarée aussitôt dans le compartiment machine, le Casamance coula immédiatement, le pont demeurant à fleur d’eau ».
« Dans des conditions très pénibles (– 10 degrés), le Commandant Brias donna l’ordre d’évacuer. L’équipage prit place dans deux canots. Le premier, sous le commandement du second le capitaine Roulet, arriva à terre sans problème, mais le second chavira dans un rouleau. Sept hommes sur les onze, dont le commandant se noyèrent. Le corps de Roger Brias fut rejeté sur la plage le lendemain ».
Huit des neuf hommes qui s’étaient noyés étaient des Français Libres du Général De Gaulle. Ils furent enterrés dans le minuscule cimetière de Lyth surplombant Whitby.
Le Commandant Roger Brias fut fait Compagnon de la Libération. Le 21 février 1946, les sept marins disparus furent cités à l’Ordre de la Division.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article234715, notice BRIAS Roger, Émile, Christian par Gérard Larue, version mise en ligne le 27 novembre 2020, dernière modification le 27 novembre 2020.

Par Gérard Larue

SOURCES : SHD Bureau Résistance GR 16P 90443. – Jean Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris Éd. Perrin 2000, Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Éd. Elytis 2010. – Sites internet : Musée de l’Ordre de la Libération, Les Compagnons de la Libération et la France Libre du Havre, Mémorial national des marins Morts pour la France, Association Alamer. – État-civil Stains.

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