FOMBERTEAUX Léon Antoine

Par Gauthier Langlois

Né le 28 septembre 1831 à Moulins (Allier), mort le 24 janvier 1866 à Paris ; cordonnier ; communiste, opposant au coup d’État du 2 décembre 1851, réfugié avec son père Antoine Fombertaux à Jersey. Frère cadet d’Eugène Fombertaux.

Fils d’Antoine Fombertaux et de Françoise Meissonnier et frère cadet d’Eugène Fombertaux, il appartenait à une famille de militants communistes.

En 1851 il demeurait avec son père 9 rue Pagevin, à Paris (IIIe arr., maintenant rue Hérold, Ier). Le 2 décembre 1851 son père entraîna ses colocataires dans l’insurrection, et le 4, avec son fils Léon, commença la barricade rue Pagevin, place des Victoires. Saisi par les hommes du parti de l’ordre et conduit au poste, Eugène fut délivré par les émeutiers. Des coups de feu furent tirés sur la troupe, de la maison où la famille donnait refuge à des insurgés dont elle cachait les armes.

En fuite, le père et le fils furent jugés par contumace. La Commission militaire de Paris condamna le père à la déportation dans un bagne d’Algérie. Le fils fut déclaré « Moins coupable » c’est à dire libre, malgré le commentaire suivant : « Excitation à la guerre civile. A travaillé à la construction d’une barricade. Des coups de feu ont été tirés de sa maison. A disparu après les évènements. »

Le père et le fils se réfugièrent à Jersey où ils intégrèrent l’importante communauté de proscrits. Le 21 octobre 1853 Léon était présent, avec son père, à l’assemblée générale des proscrits républicains résidant à Jersey, qui déclara le sieur Julien Hubert comme espion et agent provocateur de la police de Napoléon III. Lui et son père firent partie des 36 proscrits qui signèrent, le 17 octobre 1855, la protestation rédigée par Victor Hugo contre l’expulsion de Jersey de Charles Ribeyrolles, du colonel Louis Pianciani et de Philippe Thomas. Cette signature leur valurent, comme tous les autres, l’expulsion de l’île.

Le père et le fils revinrent en France, sans doute après l’amnistie de 1859, et s’installèrent au 5, impasse Rébeval (XIXe arr.) où ils reprirent leur métier de cordonnier. C’est là que Léon décéda, à l’âge de 34 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article234796, notice FOMBERTEAUX Léon Antoine par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 29 novembre 2020, dernière modification le 11 décembre 2020.

Par Gauthier Langlois

SOURCES : — A la France. L’agent provocateur Hubert, Jersey : imp. universelle, [1853]. — Victor Hugo, « 1853-L’espion Hubert », Oeuvres inédites de Victor Hugo. Choses vues, 1888, p. 291-330. — Pierre Angrand, Victor Hugo raconté par les papiers d’État, Paris, 1961. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Fombertaux - Léon », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013.

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