CHAIX Louis, Marius [Pseudonyme dans la Résistance : Kairouan]

Par Jean-Luc Marquer

Né le 28 mars 1888 à Die (Drôme), sommairement exécuté le 19 août 1944 à Grenoble (Isère) ; inspecteur de police en retraite, secrétaire auxiliaire au tribunal civil de Grenoble ; résistant homologué Forces françaises combattantes, réseau "Ajax" et interné résistant.

Louis Marius Chaix était le fils de Jean, Antoine et de Nésida Bouffier, son épouse.
Il effectua son service militaire au 14ème Bataillon de Chasseurs, stationné à Grenoble (Isère) du 6 octobre 1909 au 24 septembre 1911 et le quitta avec le rang de caporal.
Il s’installa à Grenoble à partir du 30 octobre 1912 et y épousa Marie, Louise, Joséphine Rochas-Barnariat le 27 juin 1914. Le couple n’eut pas d’enfant.
Rappelé sous les drapeaux le 2 août 1914, il rejoignit le 28ème Bataillon de Chasseurs.
Nommé sergent le 15 novembre 1914, il fut blessé à la tête le 2 décembre 1914 lors des combats de la Tête des Faux (Haut-Rhin).
Il fut décoré de la croix de Guerre avec étoile d’argent.
Sa blessure l’empêchant d’écarter les maxillaires de plus d’un centimètre et demi, il fut déclaré inapte au service armé.
Classé service auxiliaire, il fut détaché à la prison militaire de Grenoble le 27 décembre 1915, puis comme comme agent de police à Grenoble le 17 mars 1918.
Le couple habitait alors à 3 rue Amiral Courbet à Grenoble.
il devint gardien de la Paix le 13 février 1923, inspecteur, puis inspecteur-chef de la Sureté.
Mis à la retraite, il devint secrétaire auxiliaire au tribunal civil de Grenoble.
Le couple acheta une maison à Saint-Martin-le-Vinoux (Isère), au lieu-dit "Le Belvédère".
Louis Chaix s’engagea dans la Résistance. Il rejoignit le réseau "Ajax", avec l’indicatif RZ 1002, pseudonyme : "Kairouan". Ses services sont homologués comme agent P2 à compter du 1er août 1943. Il devint l’adjoint du chef de secteur Ajax, Jamier, pseudonyme "Dakar".
Le 18 août 1944, en fin de journée, un groupe de Waffen-SS français, investit son domicile, le pilla et procéda à son arrestation.
Sa femme, qui s’était absentée, l’aperçut dans une voiture alors qu’elle arrivait chez eux.
Conduit dans les locaux de la Gestapo, il y fut brutalement interrogé.
Son corps fut découvert le 19 août 1944 dans la cour du lycée Champollion à Grenoble, la tête fracassée, la joue droite emportée, et transporté à l’École de Médecine.
Louis Chaix fut identifié le 23 août 1944 par son épouse, qui, sans nouvelles, cherchait à savoir ce qui avait pu lui arriver.
Il fut enterré au cimetière Saint-Roch à Grenoble, carré 17, rang 11, emplacement 00071.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué résistant, membre des Forces françaises combattantes, réseau "Ajax", chargé de mission de 3ème classe (assimilé sous-lieutenant), et interné résistant.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume.
Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Martin-le-Vinoux, sur le monument commémoratif de la Police Nationale au nouveau cimetière de Loyasse à Lyon, Vème arr. (Métropole de Lyon) et sur la plaque commémorative aux fonctionnaires de la Sureté Nationale morts pour la France exposée au Mémorial citoyen à Mâcon (Saône-et-Loire).


Voir : Grenoble, d’octobre 1943 à août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article234806, notice CHAIX Louis, Marius [Pseudonyme dans la Résistance : Kairouan] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 29 novembre 2020, dernière modification le 18 avril 2021.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 406 — Arch. dép. Drôme, RMM, 1R284, p. 139 et 140 — SHD Vincennes, GR 16 P 116938 — AVCC Caen, AC 21 P 724606 (à consulter) — Germain Séverine, Guy Éclache, enquête sur un ultra de la Collaboration, PUG, 2018 — Mémoire des hommes — https://www.gescimenet.com

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable