DURANDO Georges, Élecfon

Par Jacques Girault

Né le 23 août 1903 à Toulon (Var), mort le 3 juin 1990 à Toulon ; employé de la SNCF ; militant socialiste SFIO (1925-1926) puis communiste du Var ; conseiller général du canton de Solliès-Pont (Var) de 1945 à 1951, maire de Solliès-Pont (1945-1953).

Georges Durando, aîné d’une famille italienne de trois enfants dont le père était ouvrier agricole puis avait acquis une petite propriété à Solliès-Pont avant de mourir en 1923, fut élevé dans la religion catholique. Il obtint le certificat d’études primaires. Mais son père était mobilisé en Italie à l’entrée de la guerre en 1915. Il dut donc effectuer divers travaux à la campagne pour nourrir sa mère, née Botto, et les enfants. Appelé au service militaire dans les Chasseurs alpins à Barcelonnette (Basses-Alpes), soldat de deuxième classe, il combattit au Maroc pendant soixante-dix jours ; il participa au climat de protestation des soldats d’origine provençale contre la mauvaise nourriture et les sanctions disciplinaires discriminatoires.
Marié religieusement en avril 1926 à Solliès-Pont avec une couturière née Clara Roubaud, Durando ne fit pas baptiser son enfant. Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1925, il fut frappé par le climat anticommuniste qui régnait dans la section de Solliès-Pont et n’y resta qu’une année. Entré en 1926 à la Compagnie du PLM comme facteur aux écritures, il y demeura jusqu’à sa retraite en 1947. Il adhéra au Parti communiste au Muy (Var) sur les conseils d’Antoine Foucard en 1928 et, dès 1929, dirigeait le groupe local des Jeunesses communistes qui venait de se constituer. Il se souvenait d’avoir participé à de nombreuses réunions auprès des cultivateurs de la région. Candidat aux élections municipales au Muy, le 5 mai 1935, sur la liste du « Bloc ouvrier et paysan » dirigée par Foucard, il obtint 202 voix sur 854 inscrits. Peu après, il redevint secrétaire de la cellule communiste et le resta jusqu’à la guerre. Pendant la campagne électorale de 1936, il suppléa souvent le candidat communiste Foucard et s’adressait souvent aux auditeurs en langue provençale.
Mobilisé sur place au début de la guerre, coupé du Parti communiste dans les Alpes-Maritimes à Cannes-la-Bocca, Durando participa à l’action communiste clandestine. Il échappa à une arrestation à Cannes et, dans le courant de 1942, reconstitua le Parti communiste en gare de Toulon où il était facteur aux écritures.Responsable d’un groupe de dix-sept hommes, avec pour alias Géo, il participa à Résistance Fer sous les ordres d’Étienne Taboureau, sous-chef de la gare de Toulon. Affilié aux FTP, il contribua au ravitaillement du camp Faïta lorsque ce maquis stationnait dans les Maures. Il fit héberger des maquisards chez ses parents à la campagne. « Polo » de section à Solliès-Pont où il avait été affecté, il devint membre du comité local de Libération présidé par le socialiste et résistant de l’Armée secrète, Louis Morin, et prépara la libération de la commune sous sa responsabilité. Après la Libération il fut homologué avec le grade de lieutenant FFI (Forces françaises de l’Intérieur).
Pour les élections municipales de Solliès-Pont, à la fin avril 1945, Georges Durando dirigeait une « liste patriotique antifasciste ». Le 29 avril, il obtenait 821 voix sur 1 984 inscrits et était élu. Quelques jours après, il devenait maire. Le 23 septembre, il était élu conseiller général du canton et battait le conseiller sortant socialiste Roger Mistral avec 1 664 voix contre 1 350.
À l’assemblée départementale, Georges Durando fit partie des commissions des travaux publics, des affaires économiques et du ravitaillement, des transports, de l’hydraulique, de la chasse, de la commission tripartite des salaires du personnel des établissements hospitaliers. Il intervint notamment, le 26 novembre 1945, sur la question des restitutions d’armes aux chasseurs et des droits de chasse. Le 6 mai 1946, il protesta auprès du préfet : un riche propriétaire de sa commune avait pu obtenir des matériaux de construction en grande quantité alors qu’ils manquaient pour les sinistrés ; « on devrait purement et simplement prendre ce monsieur et le mettre en prison » demandait-il. Plus tard, il fit des remarques allant dans le même sens lors d’un débat sur la confiscation des biens des collaborateurs du gouvernement de Vichy. Vice-président du Conseil général, Durando se distinguait par des interventions toujours très critiques à l’égard de la majorité socialiste de l’assemblée.
En 1947, Georges Durando fut réélu maire de Solliès-Pont. Mais, en 1951, il perdait son siège de conseiller général au profit du socialiste Clément Balestra. Candidat URRA, il obtenait 1 303 voix sur 4 053 inscrits au premier tour et progressait insuffisamment le 13 octobre : 1 426 voix. Aux élections municipales de 1953, la liste d’union républicaine qu’il dirigeait fut battue de justesse ; il resta seul élu communiste au conseil municipal jusqu’en 1959.
Secrétaire de la section communiste de Solliès-Pont, Durando fut battu à nouveau lors des élections pour le conseil général en 1957 et en 1963.
En 1975, Georges Durando, aux côtés de son épouse, communiste elle aussi, était secrétaire à la propagande de la section communiste de Solliès-Pont, secrétaire d’un comité d’intérêt local et de sociétés sportives. De plus, il assurait le secrétariat de la Fédération départementale de l’Union des vieux de France.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7.35.3 ; 2 M 7.35.4 ; 4 M 49 ; 18 M 98 ; 3 Z 3.23. — Presse locale. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Notes de J.-M. Guillon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23487, notice DURANDO Georges, Élecfon par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 3 mai 2023.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7.35.3 ; 2 M 7.35.4 ; 4 M 49 ; 18 M 98 ; 3 Z 3.23 ; 1970 W 49 (dossier ONAC). — Site Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 204348 (nc). — Archives de la fédérarion du Var du PCF. — Presse locale. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Notes de J.-M. Guillon.

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