DURANTON Julien

Par Martine Bennini

Né le 4 mars 1927 à Valenton (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), mort le 16 décembre 2000 à Paris ; ouvrier électricien ; militant communiste ; maire de Valenton (1960-1990), conseiller général du Val-de-Marne (1967-1979), député suppléant de Maxime Kalinsky (1973-1981).

Julien Duranton
Julien Duranton

En 1909, son père, Julien Duranton (1887-1972), qui avait quitté son Allier natal pour trouver du travail, s’était installé à Valenton. Mobilisé en 1914 et après avoir vécu la dureté du front, il était entré dans les chemins de fer à la compagnie PLM en 1919 et avait participé aux grèves qu’avaient menées les ateliers de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) en 1920. Quant à sa mère, Jeanne Poirier (1888-1952), fille d’un cheminot muté de Dijon (Côte d’Or) au triage de Villeneuve-Saint-Georges, elle était venue à Valenton avec ses parents, ses deux sœurs et ses deux frères en 1900 et fut parmi les premières femmes conseillères municipales élues en avril 1945 dans les communes de France.

Ayant choisi le métier d’électricien, Julien Duranton était entré à l’âge de quatorze ans à l’usine Alkan de Valenton et y avait fait son apprentissage. Cette usine spécialisée dans les équipements aéronautiques était alors sous le contrôle des Allemands ce qui n’avait pas empêché les travailleurs de se mettre en grève pour soutenir Delforge, un camarade en difficulté. Ce fut pour le jeune ouvrier une première action et surtout la découverte d’un premier affrontement dans les conditions difficiles de l’Occupation. Syndiqué à la CGT, il adhéra à l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) en 1945 et entra au Parti communiste français (PCF) en 1948.

En 1950, il quitta l’usine Alkan pour une entreprise qui l’embaucha comme chef d’équipe électricien ; il participa à certains grands chantiers de l’époque : la construction des premiers laboratoires du centre d’études nucléaires de Saclay (Essonne), l’installation des équipements électriques du stade Coubertin.

Lors des élections municipales de 1953, il fut élu premier adjoint de la municipalité communiste dirigée par Fernande Flagon. Pour assurer cette fonction, il avait dû changer d’emploi, les trajets pour Saclay lui prenant beaucoup trop de temps. En 1953, il entra, comme électricien, au service entretien de l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges, ce qui lui fit perdre alors près de la moitié de son salaire avec le changement de statut.

Julien Duranton fut élu secrétaire départemental du syndicat CGT des personnels des services publics et de santé et assuma des responsabilités au sein du Parti communiste français, à la direction de la section à Villeneuve-Saint-Georges-Valenton.

En 1960, le conseil municipal le désigna maire de Valenton pour remplacer Fernande Flagon qui avait désiré se retirer de la vie politique. En 1961, il quitta l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges pour se consacrer à sa tâche de maire. Il exerça cette fonction durant trente années, au cours desquelles la commune de Valenton qui, dans les années 1950, était encore un village, devint une ville de plus de 11 000 habitants.

L’évolution de la ville fut étroitement liée à l’orientation qu’il donna à la gestion de la commune, en particulier dans trois directions : développement du logement social, préservation de l’environnement et renforcement du tissu économique de la ville. Il mena une politique de logement social par la construction de petits ensembles HLM avec le souci d’offrir aux nouveaux habitants, dès leur arrivée, des équipements scolaires et sportifs.

Pour préserver l’environnement, il empêcha, avec le soutien de Maxime Kalinsky*, député communiste dont il était le suppléant, les projets de constructions spéculatifs qui menaçaient les bois de la commune. De même, le parc départemental de la Plage bleue avait vu le jour grâce à sa détermination. Il trouva un partenaire auprès du conseil général du Val-de-Marne. La collaboration étroite qu’il avait toujours entretenue avec Michel Germa, président du conseil général et leur complicité amicale, permit de faire aboutir le projet commun et de réaliser un équipement de qualité. Par l’acquisition de terrains et en impulsant l’ouverture d’axes de communication comme le CD 94, il permit la création de zones industrielles et d’activité commerciale. La commune de Valenton fut une des premières communes du Val-de-Marne à établir un plan d’occupation des sols.

Engagé sur le plan national et international dans les luttes menées par le Parti communiste et ses élus, il fut parmi les manifestants de Charonne en février 1962. Il organisa, lors de la grande grève des mineurs de 1963, comme la plupart des maires des villes communistes, une solidarité qui se traduisait par une aide financière et l’hébergement des enfants des mineurs dans les familles.

Élu aux élections cantonales de 1967, il fit partie des trente-trois élus du premier conseil général du Val-de-Marne, département nouvellement créé.

Il participa, avec Maxime Kalinsky, maire de Villeneuve-le-Roi, à la création en 1968 d’un comité de défense des riverains de l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne) contre les nuisances sonores. Il fut membre du syndicat des transports parisiens (STP aujourd’hui STIF). Par ailleurs, il exerça des responsabilités au bureau national de l’Association des élus républicains.

Julien Duranton s’était marié à Valenton en 1949 avec Gisèle Bridard et eut trois enfants. Son épouse fut une dirigeante locale de l’Union des femmes françaises (UFF) et milita à ses côtés au sein du Parti communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23488, notice DURANTON Julien par Martine Bennini, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 10 octobre 2020.

Par Martine Bennini

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SOURCES : Arch. familiales. &#8212. — Arch. Com. Valenton.

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