DURAULT Raymond

Par René Gaudy

Né le 19 septembre 1902 à Quintin (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) ; syndicaliste CGTU puis CGT de l’Éclairage et militant communiste.

Originaire d’une famille de pâtissiers installée à Quintin, près de Saint-Brieuc, Raymond Durault, le plus jeune des quatre garçons, fut placé après l’école primaire chez un forgeron à Corlay (Côtes-du-Nord). Ayant l’esprit d’aventure et le goût du voyage, il s’engagea pour cinq ans dans la marine à Brest le 20 mai 1920.
Il suivit des cours d’électricien à Toulon (Var) en octobre 1920, durant six mois, sur le cuirassé Patrie, puis un stage d’écouteur de sous-marin durant un mois. Il fut ensuite mis à la disposition de l’armée navale du Levant. C’était l’époque des événements de la mer Noire : Durault déclare se souvenir d’avoir assisté, sans comprendre, à la dégradation de plusieurs mutins place de la Liberté à Toulon. Embarqué pour Constantinople, il fut chargé, à bord du torpilleur Touareg, de surveiller notamment les côtes et de combattre les bolcheviks aux côtés des armées blanches. Rentré en France en 1925, n’ayant pas voulu renouveler son engagement, il entra comme ouvrier à l’essai à la centrale électrique de l’Ouest-Lumière, 3 quai National à Puteaux (on embauchait beaucoup d’anciens marins dans les usines électriques et les usines à gaz, en particulier pour travailler sur les chaudières). Il habitait alors Suresnes. Contacté par le délégué syndical de l’usine, Paul Lazzari, Durault adhéra à la CGTU. Quelques mois plus tard, il adhéra au Parti communiste. Passé conducteur de tableau, puis au service entretien (jusqu’en 1939), il devint délégué adjoint de ce service.
Il participa à la journée de lutte contre la guerre du Maroc, le 12 octobre 1925, fut témoin de la mort du syndicaliste André Sabatier, tué par la police devant l’usine de la Radio technique, à Puteaux. Début 1928, il fut élu secrétaire adjoint (non appointé) du syndicat des Producteurs et distributeurs d’Énergie électrique de la région parisienne, réélu en 1929 et 1930. Il fut membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats CGTU de la région parisienne.
En mars 1928, il fut désigné par la Fédération CGTU des Services publics et de l’Éclairage et son syndicat pour participer au congrès des syndicats d’URSS, avec Julien Bonamour et Louis Ver, du Gaz de Paris, ainsi que Guerbois des Services publics ; il resta plus d’un mois dans ce pays, et fit le compte rendu de ce voyage dans Le Producteur d’électricité.
À la suite d’une grève et d’une délégation à la direction le 1er mai 1930, Durault fut rétrogradé dans la catégorie « auxiliaire » (il ne retrouvera sa catégorie qu’en 1937, en application de la loi d’amnistie du 12 juillet 1937). Il participa activement à la bataille pour le statut unique du personnel des sociétés d’électricité de la région parisienne qui se conclut par la victoire en juillet 1936. Au nom du syndicat des Producteurs, Raymond Durault fut l’un des signataires de cet important accord (avec Clément Baudoin*, Émile Loiseau*, René Perron* et Marcel Paul*).
En 1936-1937, secrétaire du « centre intersyndical », il milita activement sur le plan interprofessionnel à Puteaux. Lors de la guerre d’Espagne, comme de nombreux militants, il accueillit chez lui un enfant espagnol. Mobilisé en 1939, fait prisonnier lors de la débâcle, il s’évada et regagna la région parisienne où il reprit son travail à l’Ouest-Lumière. À nouveau en contact avec le syndicat, il participa à la formation d’un comité populaire. Arrêté par la police, il fut jugé et bénéficia d’un non-lieu.
En 1944, Raymond Durault participa au Comité de Libération de la société. Après la nationalisation, il fut président du conseil d’administration de la Caisse mutuelle complémentaire d’action sociale (CMCAS) d’Île-de-France-Ouest.
Le 22 avril 1957, dans la salle des colonnes de la mairie de Puteaux, une réception fut organisée par le syndicat CGT en l’honneur de Raymond Durault qui partait en retraite. Il s’installa alors à Saint-Quay Portrieux (Côtes-du-Nord) ; il fut élu à la commission exécutive du syndicat CGT du centre EDF-GDF de Saint-Brieuc, responsable du collectif des retraités et élu président d’honneur de ce syndicat en 1980-1981.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23490, notice DURAULT Raymond par René Gaudy, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par René Gaudy

SOURCES : Arch. fédérales CGT de l’Énergie. — Le Producteur d’Électricité (1928-1936). — Témoignage de R. Durault sur ses activités (48 p. manuscrites, 1981).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable