BLIN Léon, Gaston

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 22 octobre 1890 à La Cerlau, aujourd’hui Prez (Ardennes), exécuté sommairement le 20 juillet 1944 à Moulins-Engilbert (Nièvre) ; résistant des Forces françaises combattantes (FFC) et des forces françaises de l’intérieur (FFI)

Léon Blin était le fils d’Irma Désirée Blin, âgée de 36 ans, célibataire, sans profession. Il fut reconnu par sa mère le 13 décembre 1908. Il se maria le 28 novembre 1913 à Blanchefosse (Ardennes) avec Marthe Bertrand dont il eut une fille, née en 1919 et en secondes noces le 20 octobre 1921 à Paris (XVe arr.) avec Jeanne Marthe Charpentier, âgée de 27 ans, sans profession, dont il eut un fils, né en 1925. Il exerçait le métier d’employé de préfecture et était domicilié 83 rue Mademoiselle, à Paris.
Le 15 octobre 1909, il s’engagea pour trois ans à Charleville. Elève caporal, il arrive en seconde position sur les 60 soldats de son bataillon. A sa libération des obligations militaires, il a obtenu le grade de sergent. Le 15 octobre 1912 il fut versé dans la réserve de l’armée active. Mobilisé le 1er août 1914 comme sergent à la 11eme compagnie du 120eme Régiment d’infanterie, il fut blessé le 9 octobre 1914 (fracture de l’avant-bras gauche) et amputé le 14 octobre de la même année. Il fut cité à l’ordre du jour de l’armée le 21 mai 1916 : « Sous-officier d’une énergie et d’une bravoure exceptionnelles – Volontaire pour maintes missions périlleuses, les a toujours accomplies avec intelligence et dévouement. » Il reçut la la Médaille militaire le 21 mai 1916 et la Croix de guerre avec Palme le 22 juin 1916.
Il avait été déclaré réformé N° 1 par la Commission spéciale du Corps à Ancenis (Loire inférieure) le 30 décembre 1914 et rayé des contrôles de l’armée le 4 août 1915. Il passa dans la réserve de l’armée territoriale 1er octobre 1922. Réformé le 31 janvier 1934 par le bureau de recrutement de la Seine, il fut définitivement libéré du service militaire le 1er octobre 1934.
En 1937 il construisit une maison à Moulins-Engilbert (Nièvre) pour s’y installer avec son épouse qui souffrait de tuberculose.
Il reçut la Légion d’honneur le 12 janvier 1939.
Il entra très tôt dans la Résistance et en 1943, il faisait partie de l’équipe de parachutage de René Courault sur le terrain Cachalot, à l’ouest de Saint-Honoré. Il devint rapidement chef de la Résistance du canton de Moulins-Engilbert, puis chef de secteur de la partie sud de l’arrondissement de Château-Chinon.
Il fut dénoncé à la Gestapo par lettre. Le 20 juillet, sa maison au lieu-dit "James" à Moulins-Engilbert fut cernée par les Allemands. Dès que ceux-ci pénétrèrent chez lui, il se suicida pour ne pas tomber vivant aux mains des bourreaux ce qui ne les empêcha pas de lui tirer une rafale dans la tête sous les yeux de son épouse. Il décéda à 15h45.
Ils se livrèrent ensuite au pillage de sa maison, emportant tout ses livres et effets personnels.
Il est inhumé dans le carré militaire du cimetière communal, à Moulins-Engilbert (Nièvre). Sa tombe porte une plaque avec l’inscription suivante : "Chef de la résistance mort héroïquement pour la libération de sa Patrie"
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 2 juillet 1945 et fut homologué au grade de commandant des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Son nom figure sur le monument commémoratif du maquis Louis, à Larochemillay et sur le monument aux morts, à Moulins-Engilbert (Nièvre).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article234948, notice BLIN Léon, Gaston par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 1er décembre 2020, dernière modification le 3 juillet 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : dossiers SHD Vincennes GR 16 P 64746 et AVCC Caen AC 21 P 24730 (non consultés).— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.— Documents transmis par la petite fille de Gaston Blin et Jacqueline Bernard.— État civil (actes de naissance, mariage et décès).

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