CLAVILLIER Jean

Par Fabrice Bourrée

Né le 12 septembre 1895 à Talizat (Cantal), exécuté comme otage le 25 août 1944 à La Frette-sur-Seine (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) ; ouvrier à l’usine SNCAN de Sartrouville (Seine-et-Oise, Yvelines) ; résistant Front national.

Fils de Jean Clavillier et Agnès Josne, Pierre Clavillier se maria le 18 juin 1921 à Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) avec Marie-Hélène Chalbert, le couple, domicilié 78 quai Desaix à Houilles (Yvelines), eut deux enfants : Simone et Georges.
Mobilisé en septembre 1914, Pierre Clavillier fut incorporé au 38e régiment d’infanterie comme soldat de 2e classe. Le 25 octobre 1915, il était muté au 1er régiment d’infanterie coloniale. Embarqué pour l’armée d’Orient le 19 février 1916, il fut évacué pour des raisons médicales le 3 août 1916 et subit plusieurs hospitalisations. Rapatrié d’Orient le 1er juin 1918, sa démobilisation date du 10 septembre 1919.
Ouvrier à l’usine aéronautique SNCAN de Sartrouville depuis 1932, il rejoignit en septembre 1943 le groupe de Sartrouville affilié au Front national et participa notamment au sabotage du matériel d’aviation de l’usine.
Incorporé en juin 1944 au corps-franc de Sartrouville, il fut affecté au groupe de l’usine SNCAN. Il prit part aux opérations de harcèlement de l’ennemi les 23 et 24 août route d’Herblay et de Cormeilles. Le 25 août, alors qu’il était de garde, à la demande du comité local de libération de Sartrouville, avec plusieurs de ses camarades à l’usine SNCAN, une unité SS attaqua l’usine à la mitrailleuse et à la grenade. Alors qu’elle passait sur la route de la Frette, cette unité SS avait essuyé des coups de feu tirés depuis le champ de courses de Maisons-Laffitte. Pensant que ces tirs provenaient de l’usine, les Allemands ripostèrent.
Pierre Clavillier fut pris comme otage avec cinq de ses camarades : André Ledreux, Louis Arthur, Louis Leparteur, Nicolas Chrispeels et Jean Clavilven. Ils furent exécutés le soir-même à La Frette-sur-Seine.
Selon la déposition d’André Prost du 19 avril 1945, « la camionnette s’est arrêtée en face du n°9 de l’avenue des Lilas et les Allemands ont fait descendre les civils puis leur ont fait signe de se diriger vers la Seine. Ceux-ci obéirent, et pendant qu’ils descendaient le talus qui mène au fleuve les soldats allemands se groupèrent derrière eux et armés de leur mitraillette, ouvrirent le feu dans le dos des cinq civils qui s’écroulèrent aussitôt. Les soldats s’approchèrent des victimes, leur donnèrent le coup de grâce dans la tête, remontèrent dans la camionnette et repartirent ».
Cité à l’ordre de la division (« Vaillant combattant. A participé avec bravoure aux combats de la Libération, fait prisonnier par les Allemands, à l’usine aéronautique SNCAN à Sartrouville qu’il défendait avec son groupe, a été fusillé le 25 août 1944 »), Pierre Clavillier reçut la croix de guerre 1939-1945 avec étoile d’argent à titre posthume. Homologué au titre du Front national pour la période du 1er juin 1944 au 25 août 1944, la mention « Mort pour la France » lui fut accordée le 31 mai 1945 et le titre d’interné résistant le 26 mars 1957.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article234953, notice CLAVILLIER Jean par Fabrice Bourrée, version mise en ligne le 1er décembre 2020, dernière modification le 1er décembre 2020.

Par Fabrice Bourrée

SOURCES : SHD DAVCC, Caen, AC 21P 728 378, AC 21 P 326 197 (victime civile), AC 21 P 250 218 (interné résistant), AC 21 P 277 847 (dossier de décès). — SHD Vincennes, GR 16P 132 672. — Arch. Dép. des Yvelines, 1604W9 - Service de recherche des crimes de guerre ennemis – dossier 101 793. — Arch. Dép. du Cantal, 1 R 1720 (états des services).

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