DUROU Aimé, Henri, Albert

Par Claude Pennetier

Né le 26 février 1891 à Caussade (Tarn-et-Garonne), mort le 7 mai 1945 suite à sa déportation en Allemagne ; charcutier domicilié à Septfonds (Tarn-et-Garonne) ; militant communiste.

Fils d’un charretier et d’une ouvrière en chapeaux, Aimé Durou avait travaillé à Paris où il avait été mêlé au mouvement ouvrier. Il semble avoir adhéré au Parti communiste dès sa création. Revenu à Sepfonds, il dirigea la liste communiste aux élections municipales de 1925. Le Parti communiste le présenta également aux élections cantonales de 1928. Aimé Durou était, en 1932, secrétaire de la cellule communiste de Septfonds qui aurait compté dix-neuf adhérents dont Édouard Peyrières trésorier, fabricant de bérets et Maurice Gros, cordonnier.Le fils d’Aimé se souvient du passage du dirigeant Louis Aurin à leur domicile.

Aimé Durou fut candidat du Parti communiste aux élections cantonales d’octobre 1934 dans le canton de Caussade et aux législatives d’avril 1936 dans la circonscription de Castelsarrasin ; lors de ces dernières élections, il obtint au premier tour 443 voix pour 15 163 électeurs inscrits (2,9 %).
La police fraznçoise l’arrêta le 23 juillet 1941 pour activité communiste pendant trois jours , la préfecture le fit interner au camp de Septfonds où fut arrêté par la brigade mobile de Toulouse qui l’interrogea avec brutalité (matraquages), puis la justice (cour martiale du Tribunal militaire de Toulouse) le condamna en janvier 1942 à 15 ans (ou 20 ans selon les sources) de travaux forcés. Transféré de la prison Beausoleil (prison de Montauban) à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) en octobre 1943, il y resta jusqu’en mai 1944. Un rescapé se souvient d’un "très bon camarade, à l’abord facile, aimant conter histoires drôles et mots poivrés. Musicien, il chantait toute la gamme du répertoire classique". Il participa à la révolte d’Eysses le 19 février 1944, chantant La Marseillaise et Le chant du départ face aux GMR. Il fut emmené en mai à Compiègne puis déporté à Dachau puis à Buchenwald. Libéré le 29 avril 1945 par les troupes américaines, il revint à Septfonds affaibli et mourut dans les jours qui suivirent.
Reconnu pour la France, sa participation à la révolte d’Eysses lui valut l’homologation résistant FFI.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative aux victimes des guerres dans l’église de Septfonds.
Une plaque existe sur sa tombe dans le cimetière de Septfonds.
Une autre plaque a été déposée sur la façade de sa maison par sa petite fille Nadine Ambal née Durou.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23511, notice DUROU Aimé, Henri, Albert par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 23 août 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130, année 1932. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 205039 (n.c) . — La Voix des travailleurs. — G. Lachapelle, Les Élections législatives d’avril-mai 1936. — État civil de Caussade. — Entretien de Jean-Paul Damaggio avec Jean Durou, charcutier à Septfonds, fils d’Aimé Durou, décembre 1984. — RGASPI, Moscou, 495 270 3197 (dossier du Komintern pas encore consulté). — Notes de Jean-Marc Labarta et de J.-L. Franceries.

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