LAGASSE Lucien, Pierre

Par Dominique Petit

Né le 11 janvier 1859 à Huy (Belgique) ; monteur électricien ; socialiste révolutionnaire parisien, pris dans une rafle contre les anarchistes.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

En février 1887, Lucien Lagasse se maria avec Marie Margengg, née Koenig, originaire du canton de Berne (Suisse).
Depuis 1891, il habitait avec sa femme, 63 bis rue Ramey, un appartement au 1er étage donnant sur la cour. Selon le Matin, Lagasse était « un garçon très intelligent, très instruit, possédant ses deux baccalauréats. »
Dans l’espoir d’y retrouver l’auteur des attentats de la rue Saint-Jacques et de la rue du Faubourg Saint-Martin, les inspecteurs principaux Lefoullon et Coquelin, de la deuxième brigade des recherches et plusieurs de leurs agents ; avaient fait irruption le 21 février 1894, à onze heures du soir, dans l’échoppe du compagnon Duprat, 11, rue Ramey. Ils se précipitèrent sur cinq personnes jouant aux cartes et les garrottaient. Ils étaient conduits au poste de la rue Dancourt d’où ils furent transférés au cabinet de M. Fédée, officier de paix à la Préfecture de police. La perquisition à son domicile dura près de deux heures. La police trouvait des outils d’électricien, des piles électriques, du bromure pour alimenter les piles, les statuts de la Maison du peuple dont il était administrateur et des documents du groupe Marat. Il expliqua ne pas être anarchiste, mais socialiste indépendant.
Les cinq furent transférés au Dépôt, à la disposition de M. Meyer, juge d’instruction. Parmi eux se trouvait Lucien Lagasse.
Le 23 février 1893, le groupe Marat se réunissait rue Ramey, au nombre d’une vingtaine environ, ils protestèrent énergiquement contre l’arrestation, comme anarchiste, de leur camarade. Après avoir rappelé que Lagasse appartenait au groupe socialiste révolutionnaire « les Huit heures », qu’il fut un des fondateurs de la Maison du Peuple et ne fit jamais profession d’anarchie, ils chargèrent le secrétaire Victor Goubaut de rendre publique la protestation du groupe contre la qualification « d’Agglomération anarchiste » qui lui a été donnée et contre l’arrestation arbitraire, de leur ami.
Lagasse fut libéré le 27 février 1894.
Il ne fut pas inscrit dans les états nominatifs d’anarchistes, la Préfecture de police considérant probablement qu’il était socialiste révolutionnaire. Sa fiche avec sa photo ne comportait pas la mention « anarchiste ».
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°321.073.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235193, notice LAGASSE Lucien, Pierre par Dominique Petit, version mise en ligne le 6 décembre 2020, dernière modification le 6 décembre 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES :
Archives de la Préfecture de police Ba 1500 — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Paris 22 février 1894 — Le Petit caporal 22 février 1894 — Le Figaro 22 février 1894 — Le Journal 22 février 1894 — La Libre Parole 24 février 1894 — Le Soleil 22 février 1894 — Le Matin 22 février 1894.

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