GONZALÈS Pierre

Fils de José Gonzalès, cultivateur, et de Concepcion Cascales, sans profession, Pierre Gonzalès était contremaître au trafic maritime dans le port de Caronte (commune de Martigues, Bouches-du-Rhône), au débouché de l’Étang de Berre. Résidant à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), il s’y était marié le 30 octobre 1926 avec Conception Moreno. Le couple eut d’un enfant. Délégué du syndicat des dockers, communiste notoire d’après la police et ayant un grand ascendant, il avait été condamné à quatre mois de prison le 5 juin 1932 par le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pour entraves à la liberté du travail. Il était secrétaire du syndicat des dockers en 1937. Considéré comme un « individu dangereux », il fut l’objet d’un arrêté d’internement administratif pour le camp de Saint-Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne) le 17 juin 1941. Interrogé le 22 septembre 1942 par le commissaire de police attaché au camp, Pierre Gonzalès affirma n’avoir jamais usé de violence et avoir souvent conseillé le calme. Il précisait qu’il avait travaillé dans presque toutes les usines de Port-de-Bouc. Le rapport établi à la suite de cet interrogatoire ajoutait qu’il avait laissé un « mauvais souvenir » à l’usine de la Vieille Montagne, le chef du personnel, ex-Croix de Feu, le présentant comme un spécialiste de l’accident du travail. Son attitude ne donnant lieu à aucune critique, il fut libéré le 5 mai 1943 et astreint à résider à Istres (Bouches-du-Rhône) par arrêté du 4 mai 1943. Il renoua là avec ses camarades et participa à la Résistance communiste (Front national).