MONTANT Jean, Émile

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

Né le 18 février 1896 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; représentant de commerce, courtier d’assurances ; communiste ; résistant.

Né le 18 février 1896 à Marseille (VIe arr.), fils d’un ouvrier menuisier, socialiste révolutionnaire libre penseur, Alphonse Montant, et d’une giletière, Joséphine Dumas, Jean Montant poursuivit cinq années d’études à l’École des Beaux-Arts de Marseille avant de devenir représentant de commerce, puis expert au cabinet Roux et courtier d’assurances. Marié avec Augusta Cazal, il était père d’un enfant.
En 1922 ou 1923, il adhéra au Parti communiste au sein duquel il milita jusqu’en 1928. En 1932, il reprit ses activités militantes, participa à la campagne pour les élections législatives de 1936 et à la création de la Maison de la Culture de Marseille ainsi qu’à celle de la section de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires. Il aurait été, d’après la police, l’un des animateurs du mouvement Amsterdam-Pleyel. Membre de l’association des Amis de l’Union soviétique et de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants), il représenta cette association au congrès du Rassemblement universel pour la paix tenu en 1936 à Bruxelles. Il était membre de la cellule de La Plaine. En septembre 1937, il présida une réunion des secrétaires des rayons et cellules communistes de Marseille en vue des élections cantonales. Il participa à la conférence régionale du parti communiste à Marseille, les 10 et 11 décembre 1938, comme délégué de la 8e section. Sa fille appartenait aux Jeunesses communistes.
Considéré par la police comme un « propagandiste actif » n’ayant rien renié, « dangereux pour l’ordre intérieur », il fit partie des suspects interpelés lors du voyage du maréchal Pétain à Marseille, les 3 et 4 décembre 1940, et consignés plusieurs jours dans la rade sur le Sinaïa. Il fut transféré au Bas-Fort Saint-Nicolas, sans doute le 7 décembre, en attendant que le préfet prenne un arrêté d’internement administratif à son encontre. Signé le 10 décembre, cet arrêté l’envoya au camp du Chaffaut, près de Digne (Basses-Alpes/Alpes-de-Haute-Provence), puis au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Il fit partie de la fournée d’internés expédiés en Algérie au début avril 1941. Il fut interné d’abord à Djelfa, puis au camp de Bossuet, ensuite au camp de Djenien-Bou-Rezg. Le chef de camp donna un avis défavorable à sa libération, le 21 février 1942, à cause de sa mauvaise volonté pour les corvées, ce qui lui avait valu quatre jours de prison. Il fut évacué à Oran pour raisons médicales avant d’être libéré en juin 1943. Il rejoignit Marseille en octobre 1944. Le dossier de Résistance conservé au SHD à Vincennes le rattache curieusement au mouvement Combat.
Devenu secrétaire départemental du Vaucluse du Front national, il revint à Marseille en 1946, participa à l’organisation de France-URSS et à la reconstitution de l’ARAC.
Jean Montant avait été l’un des secrétaires du mouvement Paix et liberté (voir Louis Gazagnaire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235326, notice MONTANT Jean, Émile par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 13 décembre 2020, dernière modification le 12 janvier 2021.

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M3/53 (ancienne cote) et 5 W 202 (dossier internement). — Site mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 427402 (à consulter). — Louis Gazagnaire, Dans la nuit des prisons, Paris, Éditions sociales, 1973, p. 42. — Renseignements communiqués par l’intéressé.

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