MONTFOLLET Gabriel

Par Jean-Marie Guillon

Né le 17 avril 1902 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; ouvrier ajusteur ; communiste, syndicaliste CGT

Fils de François Montfollet et de Marie Daffis, marié et père de trois enfants, il était ajusteur aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à Marseille depuis le 14 juin 1932. Communiste depuis avril 1934, il fut l’un des fondateurs de la cellule de cette entreprise et la police spéciale le considérait comme un militant actif et très intelligent. Membre du syndicat des métaux, délégué ouvrier en 1936, il se fit repérer par ses prises de position abruptes, donnant l’ordre, le 7 mars 1938, aux ajusteurs désignés pour travailler sur les tourelles du croiseur Strasbourg de refuser les heures supplémentaires, ce qui mit le chantier en retard, et interdisant à cinq ouvriers de travailler le samedi 24 septembre de la même année sur des chars de combat devant partir le 27 alors que l’on se trouvait en état de mobilisation. Mobilisé en septembre 1939 à la 144e compagnie de l’Air, puis affecté spécial à la Coopérative provençale d’industries métalliques, il fut rappelé en activité le 26 juin 1940 au 141e régiment d’infanterie alpine. La direction des Forges et Chantiers de la Méditerranée s’opposa à sa réintégration lorsqu’il fut démobilisé. Soupçonné de propagande, la police proposa son internement administratif. Il fut appréhendé le 21 septembre 1940 à la suite de l’arrêté d’internement signé la veille. Dirigé vers le camp de Chibron (commune de Signes, Var), il fut transféré dans celui de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 16 février 1941, après la fermeture de Chibron. Interrogé par le commissaire du camp le 28 avril 1941, il affirma avoir démissionné du parti communiste en juin 1937, étant en désaccord avec les procédés utilisés et n’avoir plus fait de politique. Le commissaire du camp notait son attitude positivement puisqu’aucun reproche ne pouvait lui être fait, sinon de ne pas s’être désolidarisé du mouvement de protestation du 2 avril précédent lors du transfert d’internés en Algérie. Il ne l’aurait pas fait par peur pour sa tranquillité et dit le regretter, étant hostile à tout désordre et à l’indiscipline. Souhaitant retravailler, se disant prêt à collaborer au relèvement de la patrie, il signa l’engagement de loyalisme le 6 juin 1941. Il fut libéré pour trois mois renouvelables le 20 mai, décision renouvelée le 6 juin 1941 et devenue définitive le 31 octobre suivant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235327, notice MONTFOLLET Gabriel par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 13 décembre 2020, dernière modification le 17 septembre 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCE : Arch. dép. Bouches-du-Rhône 5 W 202. — Arch. Dép. Var, 4 M 291.

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