BROZEK ou BRZOZEK Albert [Pseudonymes dans la clandestinité : LAMBERT Jean, Robert-marchand-de-clous]

Par Jean-Luc Marquer

Né en 1921 ou 1923 à Varsovie (Pologne), sommairement exécuté le 22 juillet 1944 à Grenoble (Isère) ; marchand forain ; résistant homologué Franc-tireur et partisans français sous le nom de Jean Lambert, FTP-MOI

Juif Polonais, Albert Brozek ou Brzozek était le fils de Pinkus et de Sarah Rubenfeld, son épouse.
La famille s’installa à Paris où naquit le 28 février 1938 sa sœur Raymonde.
Ils habitaient 43 rue de la Roquette à Paris, XIe arr. (Paris, ex Seine).
Seul Albert Brozek échappa à la déportation. Son père partit pour Auschwitz par le convoi n°1, sa mère par le convoi n°16 et sa sœur Raymonde, âgée alors de 4 ans par le convoi n°24. Aucun des trois ne revint.
Albert Brozek s’installa dans la région lyonnaise. N’ayant pu obtenir de carte de travail, il se fit marchand de clous sur les marchés.
Fin 1943, il entra au Bataillon F.T.P.-M.O.I. Carmagnole. Il devint le technicien du bataillon chargé du ravitaillement en armes, vêtements, nourriture.
Il fut par la suite envoyé à Grenoble (Isère) au Bataillon F.T.P.-M.O.I. Liberté où il fut chargé du recrutement parmi les Polonais enrôlés dans l’armée allemande.
Le 22 juillet 1944, dénoncé à une patrouille allemande, il fut arrêté rue de Turenne à Grenoble, au niveau du passage à niveau de l’Aigle. Alors qu’il était conduit vers le siège de la police allemande, il s’échappa en prenant le chemin du Bois d’Artas puis la rue Général Rambaud. Les militaires allemands firent alors feu et le blessèrent. Après avoir tenté, sans succès, d’emprunter la bicyclette d’un passant, il partit en direction de la rue de Turenne. Il fut rattrapé au passage à niveau et frappé à coups de crosse mais parvint à nouveau à prendre la fuite en criant « Vive la France ! »
Enfourchant une bicyclette qui se trouvait sur le bord de la chaussée, il partit en direction du cours Jean Jaurès. Il fut abattu quelques instants plus tard rue Charrel.
Le corps fut transporté au siège de la police allemande où il fut remis à la police française.
Albert Brozek utilisait des faux papiers au nom de Jean Lambert, né à Albertville (Savoie) le 24 janvier 1918, demeurant à Lyon (Rhône), 46 boulevard des Belges. et l’acte de décès fut établi à ce nom.
L’enquête de police permit d’apprendre qu’il résidait à Grenoble dans un garni situé 116 cours Jean Jaurès. Lors de la perquisition, un autre jeu de faux papiers portant le nom de Robert Augis fut trouvé.
Albert Brozek obtint la mention "Mort pour la France" sous son pseudonyme de Jean Lambert.
Sous ce même nom, il fut homologué Franc-tireur et partisan français (F.T.P.F.)
Son nom figure sur le monument commémoratif au Bataillon F.T.P-M.O.I. Carmagnole-Liberté, place Sublet à Vénissieux (Métropole de Lyon).
Le Mémorial de la Shoah à Paris et le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem (Israël) le recensent parmi les victimes de la Shoah.


Voir : Grenoble, d’octobre 1943 à août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235338, notice BROZEK ou BRZOZEK Albert [Pseudonymes dans la clandestinité : LAMBERT Jean, Robert-marchand-de-clous] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 9 décembre 2020, dernière modification le 17 avril 2021.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 403 et 406 — AVCC Caen, AC 21 P 66132 (Nom : Lambert Jean, à consulter) — Mémoire des hommes — Diamant David, Combattants, héros et martyrs de la Résistance, Ed. Renouveau, Paris 1984 — Musée de la Résistance en ligne — Geneanet — Base de données Yad Vashem, Jérusalem (Israël) — Base de données Mémorial de la Shoah, Paris — État civil

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