Par Renaud Poulain-Argiolas
Né le 6 octobre 1904 à Haraucourt (Ardennes), mort le 3 novembre 1985 à Sedan (Ardennes) ; ajusteur ; résistant, militant du Front national ; probablement militant communiste ou sympathisant ; déporté et évadé.
Les parents de Fernand Ponsignon, tous deux originaires d’Haraucourt, s’étaient mariés dans leur commune en 1902. Son père, Victor, Charles Ponsignon, était mouleur, et sa mère, Françoise, Lucie Manfay, sans profession.
Fernand Ponsignon épousa en février 1929 à Paris (XVe arr.) Marie, Rose Barnaud (1907-1988), née à Montjoux (Drôme) et domiciliée square Desaix, Paris (XIVe arr.).
Lui vivait alors au 91, rue du Vieux Pont de Sèvres à Boulogne-Billancourt, tout près des usines Renault. Le couple divorça en janvier 1954.
Sous l’Occupation, il était membre du mouvement de résistance Front national, d’obédience communiste. Il fut arrêté et condamné à être déporté à Buchenwald à bord du convoi I. 211, parti de Compiègne le 12 mai 1944.
D’après le récit du résistant communiste Roger Chaigneau, qui était à bord du même convoi, Fernand Ponsignon participa à l’évasion d’un groupe de résistants initiée par Chaigneau et Paul Esnault. Tous ces hommes s’étaient fréquentés au cours des mois de détention qui avaient précédé le départ vers Buchenwald.
Le bulletin Le Serment publia la version de Chaigneau : cheminot, connaissant bien les points faibles des wagons et ayant réussi à emporter avec lui un outil permettant de pratiquer une ouverture, il détermina avec Esnault un ordre d’évasion selon les affinités qu’ils avaient avec les anciens camarades de prison présents dans le wagon. Fernand Ponsigny aurait été détenu de la centrale de Melun, où Chaigneau et Esnault avaient également été incarcérés.
C’est Yves Calvez, lui aussi communiste, qui opéra la découpe pendant que Georges Bénitte (un autre Lorrain, communiste), faisait le guet.
Bien qu’il avait été initialement prévu que l’évasion se ferait de nuit, par crainte de sauter au-delà de la frontière allemande ils tentèrent leur chance vers 21h, aux alentours de Lérouville (Meuse).
Cependant les déportés ignoraient qu’à l’arrière du train se trouvait un wagon plat avec des soldats prêts à tirer. Les six premiers (Yves Calvez, René Desguez [supposé, en croisant le récit avec la liste des membres du convoi du FMD], Roger Chaigneau, Paul Esnault, Fernand Ponsignon et Roger Arvois) retrouvèrent la liberté en échappant aux balles et aux chiens. En revanche, Georges Amable et Georges Bénitte furent abattus. Maurice Binot, qui aurait dû sauter après Bénitte, ne sauta apparemment pas.
Du fait des convictions politiques des participants à cette évasion (six étaient connus pour être communistes, Desguez était au moins à la CGT et au Front national), on peut raisonnablement supposer que Ponsignon était soit lui aussi communiste soit au moins sympathisant.
Le Livre-Mémorial de Fondation pour la Mémoire de la Déportation confirme que Fernand Ponsignon s’évada dans le secteur de Lérouville.
On ignore quel fut son parcours après cette évasion.
Le site « Mémoire des Hommes » le cite comme membre de la Résistance intérieure française (RIF) et du mouvement Front national. Le Service historique de la Défense de Vincennes dispose d’informations le concernant dans ses archives à la cote GR 16 P 485676.
Par Renaud Poulain-Argiolas
SOURCES : Registres d’état civil d’Haraucourt 1901-1910 (2E211 12), Acte n°55 : Naissance de Fernand, Constant Ponsignon. — Registres d’état civil de Paris (XVe arr.), 1929, Mariage, Acte n°258 : Ponsignon et Barnaud. — Données du site Généanet. — Le Serment n°236, bulletin bimestriel de l’Association Française Buchenwald, Dora et Commandos, mai-juin 1994 (pp. 4-5). — Livre-Mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Mémoire des Hommes, SHD Vincennes, GR 16 P 485676 (nc).