MUTIN Louis, Auguste

Par Jean Belin

Né le 20 juillet 1912 à Dijon, mort le 24 décembre 1989 à Dijon (Côte-d’Or) ; ouvrier métallurgiste puis agent hospitalier à Dijon ; syndicaliste CGT et militant communiste de Côte-d’Or, prisonnier de guerre ; résistant au sein du F.N. et des F.T.P.F., pseudonyme dans la Résistance « Pierrot puis Seguin », colonel F.F.I.

Fils de Louis François Mutin, employé du PLM, et de Louise Jacquin, domicilié chez ses parents au 33 rue des Trois Forgerons à Dijon, Louis Mutin travailla à l’usine métallurgique Pétolat, puis à l’usine Vernet à Dijon avant son incorporation d’octobre 1933 à octobre 1934. Dès son retour il fut embauché comme garçon boulanger à Dijon.
Mobilisé le 2 septembre 1939 au 29e R.I. des Corps Francs, il fut fait prisonnier le 16 juin 1940 à Nangeville (Loiret). Interné au camp d’Antony (Seine-Hauts-de-Seine), de juin 1940 à septembre 1940, il fut envoyé en Allemagne le 4 septembre 1940 au camp de Mühlberg (stalag IVD). Evadé du camp le 25 mai 1943, dès son retour en France, il fut contacté par le Front national (F.N.). Il participa à l’organisation de la diffusion de tracts communistes, des collages d’affiches… Il fit partie du triangle avec Maurice Sébille et Marcel Asmus et avec la responsabilité de l’organisation des groupes du Parti communiste. Sous le pseudonyme « Seguin » dans la Résistance, il fut nommé Commissaire aux effectifs dans l’Interrégion 28 (C.E.I.R.), Aube, Côte-d’Or, Marne, Saône-et-Loire et Yonne, en octobre 1943 dans les rangs des F.T.P.F.
Il fut l’un des organisateurs avec Marcel Asmus, Maurice Sébille, Raymond Santot et d’autres militants de la manifestation au chant de la Marseillaise du 11 novembre 1943 qui rassembla 1200 à 1500 personnes, dont de nombreux cheminots dans les rues de Dijon. Il fut aussi l’un des organisateurs avec Marcel Asmus, Roger Poulet, Raymond Santot et d’autres militants cheminots, de la grève déclenchée le 30 novembre 1943 au dépôt SNCF de Perrigny-lès-Dijon pour obtenir la grâce des sept cheminots et d’un employé municipal condamnés à mort par le tribunal militaire allemand. En juin 1944, il fut nommé comme Cdt Militaire de l’I.R 28. Le Comité militaire national (C.M.N.) des F.T.P.F à Paris le nomma colonel le 3 juin 1944 et l’habilita à engager des négociations en vue d’un accord de fusion complète des forces F.T.P. dans les F.F.I. L’intégration fut réalisée le 2 septembre. Louis Mutin devint adjoint du colonel Claude Monod (F.F.I.) en septembre 1944 et participa à la préparation des combats pour la Libération de Dijon et de ses environs. Engagé volontaire après la Libération, il demanda à faire un stage en vue d’une intégration dans l’armée active. Celle-ci fut rejetée par la D.M. Il fut démobilisé et renvoyé dans ses foyers le 23 janvier 1946. Il se retira à Dijon.
Louis Mutin reprit pendant quelque mois son métier de boulanger avant d’être embauché à l’hôpital de Dijon jusqu’à son admission à la retraite en 1973. Il fut membre du bureau et trésorier du syndicat CGT des Hospices civils de Dijon, le secrétaire général étant Joseph Gros. Il fut élu membre du secrétariat de la Fédération du PCF de Côte-d’Or lors de la 2e conférence fédérale de décembre 1945, puis au comité fédéral de la 3e conférence de juin 1947 à la 6e conférence de mars 1950.
Louis Mutin était titulaire de la médaille des évadés et de la Résistance en avril 1946, Croix de guerre de 1939-1945. Il se maria le 2 octobre 1948 à Dijon avec Léonie Jeanne Sornay, résistante, veuve d’Albert Chauchard, résistant fusillé par les Allemands. Il était domicilié à Dijon lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235370, notice MUTIN Louis, Auguste par Jean Belin, version mise en ligne le 12 décembre 2020, dernière modification le 12 décembre 2020.

Par Jean Belin

SOURCES : Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tomes I et IV, éditions de 1987 et de 1997. — Comités fédéraux du PCF de Côte-d’Or. — Mon épopée dans la Résistance, Maurice Decousse, août 2007. — Dijon 1940-1944 du désespoir à l’espoir, Pierre Gounand, éditions de l’Armançon, septembre 2004. — Le Travailleur de Bourgogne, édition du 12 septembre 1944. — SDH, GR 16 P 438375. — Arch. IHS CGT Cöte-d’Or, fonds du syndicat de la santé. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population, fiche de recrutement militaire.

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