ITIER, dit ITIER DE SAINT LÉON, Paul, Édouard, Marie, Eugène

Paul, Édouard, Marie, Eugène Itier était le fils de Jehan, François, Ythier, Itier, militaire de carrière, et de Paule, Jenny, Marie, Josèphe, Yvonne Nicolle du Long Praÿ, son épouse.
Son père mourut le 23 septembre 1914 à Spada, commune de Lamorville (Meuse).
Sa mère épousa Hubert Itier, frère de son défunt mari en 1919.
La famille s’installa à Lyon (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon), puis à Grenoble (Isère).
Paul Itier de Saint-Léon, fut scout routier à Lyon au clan Albert de Mun d’abord, puis au clan de Villard-de-Lans (Isère) jusqu’en 1940 ensuite.
Il devint chef d’atelier au sein du Chantier de Jeunesse n° 11, basé à Villard-de-Lans également, dissous le 30 novembre 1943.
Il entra dans la Résistance et, répondant à l’ordre de mobilisation lancé par le chef militaire du Vercors, François Huet, il rejoignit le maquis du Vercors, secteur 8 de l’AS Isère, le 9 juin 1944. Il fut affecté à la compagnie Goderville.
Probablement du fait de son expérience dans le scoutisme et les chantiers de jeunesse, il fut nommé sous-officier et devint l’adjoint du lieutenant Lescot.
Deux compagnies de maquisards s’étaient installées à Saint-Nizier-du-Moucherotte afin de tenter de verrouiller l’accès au massif du Vercors par la route venant de Grenoble.
Le 13 juin 1944, l’état-major allemand lança un bataillon pour forcer le passage et, en cas de succès, pouvoir effectuer une première reconnaissance du dispositif du maquis.
Faiblement armés, les maquisards eurent du mal à tenir la position. L’arrivée de la compagnie Chabal fit tourner le combat en leur faveur et les troupes allemandes rebroussèrent chemin.
Le 15 juin 1944, après un tir d’artillerie lourde, les Allemands attaquèrent en force avec l’appui de leur aviation et l’aide de miliciens.
La section Lescot était postée sur un piton au tournant des Guillets avec une section de chasseurs du commandant Pierre Tanant.
Le combat, par trop inégal, amena à un repli général quatre heures plus tard. Certains préférèrent se sacrifier sur place comme Paul Itier , qui mourut vers 8 heures, Jacques Bonnoront ou Jean Masselot.
Extrait du texte "Le drame du Vercors" de Pierre Tanant :
« Le maréchal des logis Itier tombe mortellement frappé après avoir tiré au bazooka des dizaines d’obus.
Il se bat jusqu’à son dernier souffle, refusant de se laisser emporter. Au volontaire Beaudoing, de Villard de Lans, qui est légèrement blessé à ses cotés, il demande qu’on ne s’occupe pas de lui. Son chien lèche ses plaies ensanglantées. Le même chien redescendra à Grenoble seul pour prévenir sa mère et son beau-père du drame qui venait d’arriver. »
Saint-Nizier-du-Moucherotte fut incendié et les hameaux de Charvet, des Guillets, des Michallons, de la Rochetière, des Roux furent entièrement détruits après pillage.
Paul Itier obtint la Mention "Mort pour la France" et fut homologué résistant,membre des Forces françaises de l’Intérieur.
La tombe 52 de la Nécropole Nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte porte son nom.
Il figure également sur le monument aux morts de Villard-de-Lans et à Villard-de-Lans, sur la station 2 du Chemin de Croix qui part de l’Essarton jusqu’à Valchevrière en passant par Bois Barbu, départementale D215C.


Notice provisoire


Voir : Saint-Nizier-du Moucherotte
Voir : Nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte