BROUSSE Georges

Georges Brousse est le fils d’Emmanuel Brousse (1866-1926), typographe puis journaliste, élu local et député de la gauche républicaine des Pyrénées-Orientales de 1910 à 1924, et petit-fils d’Emmanuel Brousse, prote puis gérant du journal l’Indépendant des Pyrénées-Orientales à Perpignan. Le quotidien, fondé en 1846, avait été repris en 1893 par les familles Escarguel et Brousse.
Bachelier en 1925, Georges Brousse devint licencié de droit et diplômé de l’Ecole libre de sciences politiques en 1928. Politiquement, il avait adhéré aux Jeunesses républicaines des Pyrénées orientales en 1924. Après son service militaire, il fit ses premières armes dans l’entreprise familiale. En 1930, il était directeur technique, et travailla également comment journaliste (à son mariage il se présenta à l’état civil comme "avocat publiciste"). En 1935, il devint directeur général de l’Indépendant des Pyrénées-Orientales et de l’Imprimerie du Midi, également à Perpignan. L’Indépendant est un quotidien de droite, alors hostile au Front populaire, aux réfugiés espagnols et munichois.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le quotidien continua de paraîtra. Favorable à Vichy, Brousse prit progressivement ses distances avec l’Etat français notamment après novembre 1942.
Georges Brousse a été arrêté le 2 mars 1944 à Perpignan puis déporté. Selon les sources, il aurait refusé de publier des articles demandés par la Milice dans son journal. Il aurait également aidé à la fuite de soldats alliés, de juifs et résistants pourchassés vers l’Espagne, sans que l’on sache précisément s’il faisait partie d’un réseau (sa belle-soeur Jeanne Forcade-Brousse appartenait à Gallia). Il fit partie du convoi parti de Compiègne le 27 avril 1944 pour Auschwitz. Arrivé le 30 avril, il fut déplacé le 14 juin à Buchenwald et le 25 à Flossenbürg où il fut affecté au Kommando de Flöha. Lors de la marche de la mort, il fut exécuté le 15 avril 1945 à Marienberg, en Saxe.
L’Indépendant ayant continué de paraître au-delà de 1942, le titre fut suspendu à la libération et les biens du journal et l’Imprimerie du Midi furent placés sous séquestre. Les familles Brousse et Chichet (héritière des Escarguel) obtinrent finalement la levée du séquestre en 1949. La veuve de G. Brousse fut également accusée de collaboration active.
Georges Brousse était marié et père de deux enfants. Il avait épouse Jane Suzanne, fille de médecine, le 4 décembre 1930 à Perpignan (Fernand Leroy, préfet des Pyrénées-orientales, était leur témoin).