DE KETEL Marie Adèle.

6 septembre 1878 – 30 janvier 1945. Ouvrière, pionnière du mouvement ouvrier chrétien féminin de la région de Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand).

Marie De Ketel ou Deketel (selon odis.be) est secrétaire de la Ligue féminine antisocialiste gantoise lorsqu’elle participe aux travaux du bureau de la section flamande du Congrès catholique de Malines (Mechelen, pr. Anvers-Antwerpen, arr. Malines) des 23 au 26 septembre 1909. Cette section, bien que présidée par un prêtre, l’abbé Jozef Laurentius Karsseleers, fondateur de nombreuses œuvres dont la ligue des mutualités féminines Mariakrans, est quasi exclusivement composée de femmes représentantes des associations féminines belges ce que regrettent certains participants au Congrès. M. De Ketel y présente un rapport sur la nécessité des unions professionnelles féminines. Elle y défend le droit pour les femmes à créer des syndicats distincts des organisations masculines tout en précisant qu’une collaboration entre eux doit s’établir, et appuie l’idée visant à uniformiser les associations féminines et aboutir à l’instauration d’une fédération des syndicats féminins. Pour Denise Keymolen (Voir Sources, p. 99), l’exposé de Marie De Ketel correspond aux idées du Père Rutten*, secrétaire des Unions professionnelles chrétiennes de Belgique, et de l’abbé Bernaert*, directeur du Secrétariat des œuvres sociales féminines chrétiennes d’Anvers ; l’un ou l’autre aurait probablement joué un rôle dans la préparation de cette intervention.

En janvier 1913, suite à la signature de la convention de collaboration qui lie la Confédération des syndicats chrétiens et libres de Belgique (CSC) aux syndicats féminins en décembre 1912, une commission en charge de la propagande auprès des travailleurs et travailleuses des « petits métiers » est mise en place : Marie De Ketel, Victoire Cappe, Louise Van Riel et J. Vermeiren y représentent les syndicats féminins.

En 1913, Marie De Ketel est propagandiste de la Verbond der christene en erkende vakvereniginen (Fédération des syndicats chrétiens et reconnus) à Gand, en charge du secrétariat des syndicats féminins.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la réforme électorale de 1919 accorde le droit de vote aux hommes âgés de 21 ans et plus à tous les niveaux de pouvoir. Les femmes se voient refuser ce droit, à l’exception du scrutin communal (1920). Aussitôt les dirigeantes des Œuvres sociales féminines chrétiennes s’interrogent sur la position à prendre face à l’action politique. Marie De Ketel souhaite, tout comme Maria Aerden d’Anvers et Berthe de Lalieux*, qu’il faut instaurer une distinction entre les organisations politiques, syndicales et sociales. Il ne peut être question d’une adhésion du mouvement féminin à un groupe politique.

Lorsqu’en 1920, Victoire Cappe et Maria Baers fondent l’École normale sociale catholique-Katholieke sociale normaalschool, elles font appel à des syndicalistes féminines, dont Marie De Ketel, pour donner les leçons relatives au travail féminin.

De 1919 à 1925, Marie De Ketel est présidente de la Commission intersyndicale féminine. Ensuite on la retrouve comme directrice de la Bourse du travail du secrétariat de l’arrondissement de Gand. Jusqu’en 1940, elle est membre du bureau de la ligue des travailleurs chrétiens de l’arrondissement de Gand.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235502, notice DE KETEL Marie Adèle. , version mise en ligne le 12 décembre 2020, dernière modification le 17 janvier 2021.

SOURCES : « Marie Deketel », dans Site WEB : odis.be, mis en ligne le 12 novembre 2003, page consultée le 12 novembre 2020 – KEYMOLEN D., Victoire Cappe 1886-1927. Une vue chrétienne, sociale, féministe, Louvain - Louvain-la-Neuve, KADOC-Bruylant-CARHOP, 2001, p. 98-99, 153, 251, 279, 295 – COENEN M.-Th., Syndicalisme au féminin, vol. 1 : 1830-1940, Bruxelles, CARHOP, 2008.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable