MAGAUD Claude, Charles, Antonin

Par Jean-Marie Guillon

Né en 10 novembre 1909 à Saint-Priest-la-Roche (Loire) ; ouvrier soudeur ; syndicaliste ; conseiller municipal.

Fils de Claudius Magaud, boulanger, et de Marie-Louise Michelon, ménagère, marié à Saint-Étienne (Loire) le 1er décembre 1930 avec Germaine Pons, il travaillait aux chantiers navals de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) comme soudeur autogène. Il fut mobilisé en 1939 dans le service armé non combattant. Revenu à La Ciotat après sa démobilisation, il fut élu secrétaire adjoint du syndicat des ouvriers des constructions navales au début de 1942. Il fut choisi avec Paul Gay (<-235323->), secrétaire général du syndicat, parmi les quatre ouvriers que le syndicat proposa pour participer au conseil municipal mis en place après la démission de Fernand Bouisson (<_101571->). Dans la note qui le présentait, il était qualifié d’« intelligent » et de « bonne moralité », mais la police ne parvenait pas à le classer en politique. Comme ses camarades, il signa une attestation sur l’honneur précisant qu’il n’avait jamais été membre du parti communiste, qu’il en réprouvait l’action et la propagande, qu’il s’engageait à suivre le Maréchal et à s’associer dans l’exercice de ses mandats à toute action nécessaire au relèvement de la France dans la Paix sociale. Il entra au conseil municipal le 13 mars 1942. Ces diverses fonctions auraient pu le conduire à s’accommoder de la situation. Or, comme Paul Gay, il fut l’un des initiateurs de la grève du 13 août 1942 ou plus précisément de son extension à l’ensemble de l’entreprise. La grève avait commencé à 6 heures du matin, lancée par les trois cents ouvriers du chantier des sous-marins pour protester contre les heures supplémentaires. En solidarité avec les ouvriers menacés de sanctions, il appela à les suivre et prit l’initiative de couper l’électricité alimentant les machines. L’arrêt de travail s’étendit donc aux 1 500 ou 2 000 salariés et revendiqua une majoration des heures supplémentaires. La police fit évacuer les locaux. Le personnel fut réquisitionné par le préfet régional qui fit également arrêter treize « meneurs » dont Charles Magaud. Interrogé le lendemain par un inspecteur des Renseignements généraux, il affirma ignorer que les ouvriers du matin ne travaillaient pas lorsqu’il arriva aux Chantiers ; il s’était montré solidaire comme tous les autres ouvriers et, s’il avait arrêté les machines de l’atelier Nord, c’était parce qu’elles tournaient à vide ; il nia avoir eu un rôle actif dans cette grève. Cependant, il avait avoué le contraire au commissaire de police de La Ciotat. Comme neuf autres ouvriers, il fut visé par un arrêté d’internement administratif le 14 août et fut envoyé au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Le préfet régional, suivant l’avis de l’intendant de police, proposa sa libération le 14 octobre 1942, estimant qu’il avait agi sous l’influence de Gay et par solidarité syndicaliste « mal comprise. » Son arrêté de libération fut signé le 30 octobre. Il sortit du camp le 2 novembre suivant avec quatre autres ouvriers sanctionnés en même temps que lui (Félix Bartalini, Henri Floriet, Victor Giraud*, Aimé Piccato). fit partie de ceux envoyés, dès le lendemain, au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), les autres – des militants communistes - étant expédiés en Algérie. Par arrêté du 30 octobre, il fut libéré le 2 novembre 1942 comme cinq autres ouvriers du chantier internés en même temps que lui (François Bartalini, André Bérenger, Henri Floriet, Victor Giraud et Aimé Piccato).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235561, notice MAGAUD Claude, Charles, Antonin par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 28 décembre 2020, dernière modification le 4 février 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 5 W 198 (dossier internement), 76 W 6 et 118. — État civil.

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