DEHARENG Jean, Jacques.

Par Jules Pirlot

Wandre (aujourd’hui commune de, pr. et arr. Liège), 16 janvier 1907 - Liège, 1er mai 1942. Ouvrier métallurgiste, militant syndical, militant communiste.

Jean Dehareng naît à Wandre en 1907 d’un père, ouvrier et d’une mère, ménagère, handicapée de la vue. Il entre dans la vie professionnelle à l’âge de quatorze ans, et occupe successivement plusieurs emplois dans les fonderies de Wandre et de Herstal (pr. et arr. Liège). Syndiqué à la Centrale des métallurgistes, Jean Dehareng participe aux mouvements sociaux de 1932 et 1936. Il adhère au Parti communiste belge (PCB). Il épouse Lambertine Kaison, coiffeuse. Elle devient membre du PCB en 1938 et restera, après la mort de son mari, une cheville ouvrière de la section communiste de Wandre.

Les deux époux participent ensemble à des actions de la Jeune garde socialiste unifiée (JGSU). Jean Dehareng avait organisé une tournée de vente de la presse communiste et venait d’être élu conseiller communal de Wandre en 1938 quand il est remarqué par son parti qui l’invite à participer la même année à un voyage en URSS et lui confie des responsabilités dans le secteur de Wandre et de Herstal.

Mobilisé en 1940, après la retraite de son unité en France, Jean Dehareng rentre chez lui dans le courant du mois d’août et reprend contact avec la structure clandestine du PCB. Il coopère à la mise en place des réseaux de résistance qui deviendront le Front wallon pour l’indépendance du pays, puis le Front de l’indépendance (FI). En juin 1941, il échappe de justesse aux Allemands qui arrêtent tous les communistes fichés par les services de police belges, et passe à la clandestinité totale. Il devient le premier commandant des Partisans armés dans la région liégeoise, et dispose d’un réseau qui sort des armes en pièces détachées de la FN (Fabrique nationale d’armes de guerre de Herstal) Il participe, sous divers pseudonymes, à des opérations de sabotage d’attaque armée et de liquidation de traîtres comme deux « mouchards rexistes », un chef pointeur de la FN et sa maîtresse. C’est en cherchant à éliminer un indicateur qu’il est grièvement blessé au cours d’un combat à Chênée (aujourd’hui commune de Liège), au sud de Liège. Il a le temps d’abattre le Kriminalsekretär Dümke SS-Hauptsharfführer dont le réseau de la SIPO a infiltré le milieu des communistes liégeois. Jean Dehareng est emmené le 27 avril à l’hôpital militaire Saint-Laurent de Liège où il décède le 1er mai 1942. L’enquête menée par les Partisans armés permet l’identification du traître qui est exécuté peu après.
Une plaque commémorative est apposée sur la façade du domicile de Jean Dehareng, rue des Trois Rivages, n° 51, Liège-Wandre.

Jean Dehareng est porteur de nombreuses distinctions honorifiques pour sa participation à la guerre et à la Résistance, titulaire à titre posthume de la Croix du prisonnier politique avec ruban et six étoiles, et lieutenant-colonel de la Résistance en tant que membre de l’Armée belge des partisans, affiliée au Front de l’indépendance (arrêté royal du 18 mai 1976).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235660, notice DEHARENG Jean, Jacques. par Jules Pirlot, version mise en ligne le 15 décembre 2020, dernière modification le 15 décembre 2020.

Par Jules Pirlot

SOURCES : CArCoB, dossier CCP 2326 ; papiers Pirlot, notes de l’entrevue avec Mme Lambertine Kaison-Dehareng en 1984 – Témoignage de Marcel Baiwir dans Chroniques de la résistance du FI, publication de la section régionale liégeoise du Front de l’indépendance de Liège, cahier n° 4, septembre 1976, p. 64 et sv – GOTOVITCH J., Du rouge au tricolore, Résistance et Parti communiste, Bruxelles, CArCoB, 2018.

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