SALAVIN Jean-Louis [Pseudonyme dans la Résistance : Chavant]

Par Jean-Luc Marquer

Né le 30 septembre 1901 à Chimilin (Isère), tué à La-Folatière (aujourd’hui, Pont-de-Beauvoisin, Isère) ; cantonnier municipal ; résistant F.T.P.F., homologué Forces françaises de l’intérieur

Jean-Louis Salavin était le fils de Jean, Louis, galochier, et de Marie, Louise Vallin, son épouse.
Appelé sous les drapeaux le 9 avril 1921, il effectua son service militaire au 16ème Régiment de Chasseurs à cheval, puis il fut envoyé en Syrie et passa au 2ème Régiment de Cavalerie du Levant le 16 février 1922. Dirigé sur Constantinople (aujourd’hui Istanbul, Turquie) le 26 avril 1922, il en repartit pour la métropole le 26 janvier 1923 et fut rendu à la vie civile le 25 avril 1923.
Il devint cantonnier municipal à La Folatière (aujourd’hui, Le Pont-de-Beauvoisin, Isère)
Il épousa Françoise Neyton le 26 avril 1924 à La Folatière.
Ils s’installèrent au hameau de Reculfort, dans cette commune.
Il épousa Aimée Perrin, le 26 novembre 1935 à La Folatière.
Mobilisé en novembre 1939, il fut affecté à l’atelier de chargement de Pont-de-Claix (Isère) mais fut réformé définitivement le 6 mars 1940.
Il entra dans la Résistance et rejoignit les rangs du 4e Bataillon de F.T.P.F. de l’Isère.
Le 11 juin 1944 à 5h30, les militaires de la brigade de gendarmerie de La Tour du Pin, sous les ordres de l’Adjudant Lucien Combet, quittèrent l’unité à bord d’un fourgon pour rejoindre une formation des FFI à laquelle ils allaient apporter leur expérience. Ils devaient s’installer dans une grange au lieu-dit Reculfort à La Folatière à côté du Pont-de-Beauvoisin (Isère). A 7h00, alors qu’ils étaient occupés à aménager le cantonnement, des hommes de la feldgendarmerie de Bourgoin (Isère) firent irruption dans la bâtisse et ouvrirent immédiatement le feu avec des armes automatiques, tuant neuf hommes, dont sept gendarmes : l’adjudant Combet, le maréchal des logis-chef René Arnaud, les gendarmes Maurice Bernard, Marcel Castex, André Defaix, Jean Gojon, Victor Pagès et deux maquisards : Marcel Carré-Pierrat et Jean-Louis Salavin, qui se trouvaient sur place pour les aider.
Les gendarmes Chaboud, Fournier et Genevey furent indemnes. Le gendarme Louis Bon, bien que blessé à un bras, put se soustraire aux recherches.
Les gendarmes avaient été manifestement trahis car les Allemands furent alertés en temps réel du départ des militaires. À La Folatière, ils se rendirent directement vers la ferme isolée dans les bois. Cyniquement, les tueurs passèrent à la brigade de La Tour du Pin où ils demandèrent des nouvelles de ceux qu’ils venaient de tuer aux épouses qui ignoraient tout des faits. Les gendarmes présents Baures, Constant, Marteau (Brigade de Virieu-sur-Bourbre, Isère) et Sarda, Marchi et Balfin (brigade de Bourgoin, Isère) furent arrêtés et conduits à la prison du fort Montluc à Lyon (Rhône).
Le 13 juin 1944, malgré la réticence des certains fonctionnaires collaborateurs et l’interdiction d’avis de décès dans la presse, de très nombreux habitants assistèrent aux obsèques.
Jean-Louis Salavin obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur.
Son nom figure sur le monument commémoratif érigé au hameau de Reculfort au Pont-de-Beauvoisin et sur une plaque déposée au pied de ce monument.


Voir : La Folatière, 11 juin 1944


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235668, notice SALAVIN Jean-Louis [Pseudonyme dans la Résistance : Chavant] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 16 décembre 2020, dernière modification le 26 juillet 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. dép. Isère, R.M.M. 11NUM/1R1633_04, p. 30 et 31 — SHD Vincennes, GR 19 P 38/21 — AVCC Caen, AC 21 P 149235 (à consulter) — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — Geneanet — État civil

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