BUISSON Marcel

Par Eric Panthou, AFMD de l’Allier

Né le 26 octobre 1922 à Cusset (Allier), mort le 17 février 1945 à Buchenwald (Allemagne) ; agent de la compagnie thermale de Vichy puis commis du Ministère de l’Intérieur ; réfractaire au STO ; résistant au sein de Franc-Tireur ; adhérent du Parti communiste clandestin ; interné, déporté.

Fils de Jean, menuisier, employé à la compagnie fermière, et de Marie, née Lacogne, sans profession, Marcel Buisson était titulaire du Brevet d’Etudes Primaires Supérieures). Célibataire, il habitait 12 rue des galets à Bellerive-sur-Allier (Allier). Il travailla à la Compagnie fermière de Vichy, en charge du complexe thermal. De de 1940 à janvier 1942 il travailla à la Compagnie Générale contre l’Incendie à l’Hôtel Cecil à Vichy. Il s’engagea au 404ème Régiment d’Artillerie de Défense Contre les Aéronefs d’août 1942 à décembre 1942, date de démobilisation de l’Armée d’Armistice. Il fut ensuite commis au Ministère de l’Intérieur.

Réfractaire au STO, il rejoignit la région d’Arlanc où il fut intégré dans un maquis relevant du groupe Franc-Tireur dirigé ici par un militant communiste, Pierre Cerveau. C’est ce dernier qui fit pression sur plusieurs des jeunes réfractaires afin d’obtenir leur adhésion au Parti communiste. Marcel Buisson donna son adhésion à Cerveau. Son père, Marcel Buisson, ex -SFIO, conseiller municipal à Bellerive-sur-Allier, fut lui-même identifié comme communiste dans un rapport de police et figurait en 1943 dans le fichier S des personnes à arrêter.

Le 9 juin la gendarmerie d’Arlanc arrêtèrent 6 maquisards au Moulin de la Pierre. Le chef du Maquis, Pierre Cerveau, décida d’aller récupérer les 6 maquisards à la gendarmerie. Entouré de 11 hommes armés il fit irruption dans la gendarmerie. Les 6 maquisards furent libérés, mais des coups de feu furent échangés. Un mort de chaque côté dont le chef du Maquis. Les bois furent ratissés par la police et les GMR, et Marcel Buisson fit partie des 51 personnes arrêtées le 11 juin 1943 au Bois du Mugier commune de Chanteduc (Haute-Loire).

Il fut d’abord interné à Ambert puis à la Maison d’Arrêt de Thiers (Puy-de-Dôme) le 1er juillet. Sur arrêté du Préfet Régional en date du 12 août 1943, il fut astreint à résider au Centre de Séjour Surveillé de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Le 30 juillet 1944 les prisonniers furent remis par l’administration du camp aux Allemands qui, lors de leur repli vers l’Allemagne, vidèrent les prisons et les camps pour les envoyer comme main-d’œuvre dans les camps de concentration. Le 31 juillet 1944 il fut déporté de Toulouse à Buchenwald où il arriva le 6 août dans le convoi N° I.252. Là, il fut transféré après la quarantaine au Kommando de Plömnitz-Leau visant à construire une usine souterraine dans d’anciennes mines de sel. Il serait mort à Leau selon le Service International de Recherches d’Arolsen ou, selon son état-civil à Buchenwald.

La carte de Déporté Résistant lui fut attribuée à titre posthume (14 janvier 1960).
Son nom figure au Monument aux Morts de Bellerive-sur-Allier. Une plaque à son nom a été dévoilée le 28 avril 2007 au 9, avenue des Acacias à Bellerive-sur-Allier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235707, notice BUISSON Marcel par Eric Panthou, AFMD de l’Allier, version mise en ligne le 16 décembre 2020, dernière modification le 21 décembre 2020.

Par Eric Panthou, AFMD de l’Allier

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 296W422 : liste des individus détenus à la maison d’arrêt d’Ambert. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme : dossier 1296W422 : rapport du Commissaire Trotta au Commissaire chef du Service régional de Police de Sûreté, le 28 juillet 1943. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 900 W 85, dossier d’internement de Marcel Buisson. — Notice biographie de Marcel Buisson, site AFMD Allier. — AVCC Caen AC 21 P 719477.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable